[Velvet] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Dim 18 Mai 2014, 20:54

J'avais bien plus aimé trois enterrements. Là le film m'a plu, il y a moyen qu'il grandisse dans mon esprit mais j'ai trouvé ça parfois un peu redondant.
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Welcome to New York - 2/10

Messagepar Velvet » Lun 19 Mai 2014, 15:55

Welcome To New York de Abel Ferrara (2014) - 2/10

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Welcome to New York, c’est un peu la mise en abime du fait divers. Le fait divers dans le fait divers. La première scène du film est symptomatique de cet enchevêtrement. On y voit Depardieu expliquer à de faux journalistes qu’il déteste les politiciens mais qu’il aime jouer le rôle de personne qu’il méprise. A ce moment-là, on se demande qui parle réellement : Depardieu lui-même ou Depardieu jouant Depardieu. Scène paradoxale d’hypocrisie tout en restant plus ou moins anodine. Le générique démarre alors et Abel Ferrara étale son propos avec ses gros sabots dans un montage foutraque d’images portant sur l’argent, le pouvoir, l’Amérique. Rien de nouveau sous le soleil dirons-nous et ça plante le décor d’un film assez bas du front. Puis le film commence enfin et va se dérouler devant nous une œuvre en deux parties presque distinctes. Une première partie où l’on voit Mr. Devereaux (DSK) faire rugir la bête qui est en lui, dans son environnement de prédilection : les partouzes où le rapport homme/femme est cloisonné, fait de putes futiles et de riches profiteurs dans des hôtels de luxes. Le pouvoir, la hiérarchie se met directement en place.

Le film a cette faculté de ne pas trop se prendre au sérieux, dévoilant aux premiers abords un aspect parodique assez cheap mais plaisant, faisant étalage avec parcimonie de personnage écrit de façon grossière, tout droit sorti d’un mauvais film érotique. Tout de suite, quelque chose saute aux yeux : Depardieu. Difficile de le rater, c’est certain, mais on le sent en roue libre presque content d’être là, cela en est presque euphorisant, où il prend plaisir à tripoter de la gonzesse, à claquer du fessier bien ferme et à simuler des orgasmes outranciers avec ces grognement saugrenus dignes d’un phacochère comme l’atteste cette première fellation hilarante. Le « bestiau » est à la fois agonisant mais attachant. Puis le film s’essouffle déjà, au bout de quinze minutes, tel un éjaculateur précoce. Une scène, deux scènes de partouzes se suivent et se ressemblent pour arriver à la séquence avec la fameuse femme de chambre où Ferrara ne détournera pas le regard et impose tout de suite sa sentence ridiculement grossière, restant droit dans ses bottes dans le portrait de monstre et de bête assoiffée de sexe qu’il raconte : Mr. Devereaux violera la femme de ménage. Bizarrement, on rigole, d'une fiction peut être pas si éloignée de la réalité. Intriguant.

Le traitement sera le même avec l’épisode concernant Tristane Banon, tentative de viol aussi. Ferrara prend parti, ça gênera certains, d’autres s’en ficheront complètement. La sacro-sainte vérité, est-ce si important ? Non, en tout cas, pas pour moi. Le film prend une autre envergure, un peu plus solennelle presque dénonciatrice d’un système pendant presque 1h30 où s’accumule les séquences procédurières anecdotiques avec les avocats, les journalistes, les mises en garde à vue (excellente scène de duel de regard entre lui et un autre prisonnier dans une cellule où il grognera tel un cochon fier et autoritaire). La bête est sous l’échine et va devoir s’exiler dans un duplex immense payé par son épouse. Épouse n’est pas réellement le mot qui convient au regard de l’appropriation du personnage qui n’a rien d’humain ou presque pas. Ferrara ne montrera pas une femme détruite, déçue et apeurée d’être la cocue de service. Anne Sinclair, ou son double, est le symbole de cette corruption financière, avide pouvoir, autoritaire, aux origines pointées du doigt. Ca généra certains aussi. Sa seule déception : que son mari ne puisse plus se présenter aux présidentielles. Un acte manqué. L’humain détruit l’humain.

Avec cette dualité et relation pas des plus intéressantes, Ferrara aurait dû se concentrer uniquement sur Depardieu, qui nous expliquera que la corruption de ce milieu financier aura eu raison de son idéalisme. Il est malade, le sait, mais ne peut pas, et surtout, ne veut pas changer. Ils "enculent" ses détracteurs face caméra. L'un des meilleurs moments du film. Mais avec cette leçon des travers humains pour les nuls qui essaye de dépeindre un univers claustrophobe, qu’en est-il du réalisateur ? Pas grand-chose, aucune idée de mise en scène, esthétiquement, le film est un naufrage complet, à la photo indigente, au montage plus qu’approximatif. Quelques plans à la lumière tamisée feront leurs effets, bien maigre consolation. Dommage la fin est intéressante, la dernière conversation entre les deux (ex)époux est glaçante de singularité, un dialogue de sourds où les deux sont à la fois coupables et victimes, deux monstres qui se débattent vainement tel Godzilla et un Muto. Puis la scène finale, le pendant de celle de Shame où l’on voyait le personnage de Brandon retrouver cette fameuse rousse dans le métro : là Mr. Devereaux drague une domestique où la naturel revient au galop sans savoir s’il resurgira un jour…
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Lun 19 Mai 2014, 18:08

Pour moi c'est clairement référencable. C'est Ferrara derrière quand même, pas un sombre inconnu aimé par un spectateur TF1. :mrgreen:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Lun 19 Mai 2014, 20:44

Ok. Je refais un message en "critique" ou les modérateurs éditent?
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 19 Mai 2014, 21:14

On s'en occupe :wink:. C'est un téléfilm ?
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Lun 19 Mai 2014, 21:25

Le film est sorti en VOD mais pas en salles (sauf la projection cannoise). Donc je me posais la question mais je pense que c’est un film. :-|
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 19 Mai 2014, 21:41

Après avoir jeté un coup d'oeil sur le net, c'est clairement un film qui a eu la "malchance" de ne pas trouver de distributeur. De mémoire, il n'y a pas eu de telle polémique autour d'un film en France depuis Baise-moi :mrgreen:.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Lun 19 Mai 2014, 21:42

Malchance, malchance... Je me demande s'ils ne l'ont pas fait exprès pour créer eux-mêmes un parfum de scandale.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 19 Mai 2014, 21:44

Tu sais mes " " ont toujours un sens ... ^^. C'est clair que rien qu'en voyant la B.A., on dirait qu'ils l'ont bien cherché (sans jeux de mots ou de " " cette fois-ci).
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Lun 19 Mai 2014, 22:21

Ah oui c'est clairement volontaire cette sortie en VOD. Mais je trouve pas ça spécialement idiot personnellement, car même avec un nombre de salles limitées je ne suis pas sur que le film aurait eu du succès. S'il avait été sélectionné officiellement à Cannes, ça aurait surement été différent.
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Birth - 7/10

Messagepar Velvet » Mar 20 Mai 2014, 14:53

Birth de Jonathan Glazer (2004) - 7/10


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Dans un film où planent les ombres de Stanley Kubrick et de M.Night Shyamalan, Jonathan Glazer semble un peu trop gourmand et n’arrive jamais à égaler le génie de ses références si évidentes à l’écran. Son ambition de réaliser un grand film mystérieux et psychologique construit sous une toile fantastique n’a pas réussi à atteindre l’effet escompté malgré ses innombrables qualités. Birth s’avère plus fantaisiste que fantastique. Jonathan Glazer commence son film par une scène de toute beauté esthétique. Sous la neige new yorkaise, un homme (Sean) fait un jogging qui lui sera malheureusement fatal. Quelques années se sont écoulées et Anna, la femme du défunt, va se remarier. Tout semble lui réussir de nouveau, mais un enfant va venir ébranler les fondements psychologiques d’une femme pas si heureuse qu’elle n’en a l’air. La première rencontre entre lui et Anna est l’une des meilleures scènes de Birth : tel un spectre, il entre dans la maison familiale dans un noir complet lors de l’anniversaire de la mère d’Anna puis d’un coup, la lumière se rallume et toute la famille se retourne le regard ébahi sur ce jeune homme qui se trouve hors du cadre.

Il dit vouloir parler à Anna car il a quelque chose d’important à lui confier. Il lui explique qu’il est Sean, son ancien mari. Elle a du mal le croire, ce n’est qu’un petit garçon. Il est intéressant de comparer les différents rôles de Nicole Kidman par rapport aux influences Kubrickiennes de Glazer. Dans Eyes Wide Shut, elle tenait le rôle d’une femme qui vampirisait l’esprit de son mari qui déambulait dans les ruelles new-yorkaises en pensant à ce qu’elle aurait pu faire avec un jeune militaire. Dans Birth, dans ce meme univers bourgeois et mondain, c’est elle qui semble désarmée et parait ne plus savoir quoi penser de sa relation tiraillée entre son nouveau mari et cet enfant qui se dit être son ancien époux. Le « nouveau » Sean est avant tout le symbole, presque le miroir fantomatique du mal être d’Anna qui a du mal à faire son deuil, montrant que sous l’invraisemblance des situations, rien ne peut être impossible même les pires dérives imaginaires dévoilant l’amour, les frissons que cela procure en nos forts intérieurs et les troubles de perceptions du réel que cela peut engendrer.

Au début, toute la famille croit à une farce d’un gamin qui n’a qu’un seul but, embêter ou harceler une famille qu’il a trouvée sur son passage. Quelles sont ses intentions ? Difficile à dire et lui-même ne le sait pas, c'est sans doute mieux de ne pas les connaitre. Sauf que le malaise va plus loin que cela, lors d’un entrevue avec le frère d’Anna, il raconte des choses que personne ou presque ne savait, à part lui et Anna. A ce moment-là, il devient envahissant, prend une place trop importante dans la vie de cette jeune femme qui va l’héberger pour en savoir un peu plus. La qualité principale de Glazer est de ne jamais tomber dans le putassier, gardant une froideur (à l’image du regard sombre et autiste du gamin) face à des sujets qui auraient pu complètement lui échapper comme celui de l’amour entre un enfant et un adulte, et celui entre un être vivant et un mort. Avec une mise en scène millimétrée, élégante, au cadrage et au montage de premier ordre, Birth crée de réelles scènes de manipulation, de trouble, de perversités inconscientes.

Qui pourrait croire à une réincarnation ? Avec cette idée d’élever son film dans des sphères irrationnelles, Glazer voit son film tuer dans l’œuf dès les premières minutes du film. L’une des premières séquences du film nous aiguille trop fortement pour au final revenir en arrière et nous expliquer le fin mot de l’histoire dans un twist final attendu et déjà connu. N’est pas M.Night Shyamalan qui veut. Heureusement, le long métrage à d’autres cordes à son arc et Glazer a la bonne idée de se concentrer presque uniquement sur le personnage joué par Nicole Kidman, à la prestation qui est d’une maîtrise et d’une délicatesse impressionnante. Avec son rythme lent et sa construction narrative manquant de finesse, le long métrage n’en reste pas moins un beau portrait de femmes assez singulier qui montre qu’on ne se relève jamais intégralement de ce genre de drame, que les cicatrices restent béantes même en les suturant au maximum.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar zack_ » Mar 20 Mai 2014, 16:17

Intriguant et jolie critique. Ca donne envie de passer le cap.
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Maps to the stars - 8/10

Messagepar Velvet » Mer 21 Mai 2014, 16:37

Maps to the stars de David Cronenberg (2014) - 8/10


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Maps to the Stars reprend là où s’était terminé Cosmopolis. La société, son absurdité, sa consommation, sa chute vertigineuse dans l’auto-saturation reprennent vie dans une œuvre malade à la densité narrative évidente et à l’opacité visuelle oppressante. Cronenberg égratigne l’enclos familial dans un microcosme Hollywoodien vivant dans une réalité aux travers exacerbés. L’absurdité des mots (ou des maux) éclabousse l’excentricité des facéties hypocrites et opportunistes d’un monde autocentré sur lui-même à l’image de cette touche parodique d’une séquence montrant un rendez-vous autour d’une table entre producteurs et acteur pour discuter des problèmes de drogues de ce dernier. Délicieusement cynique est l’expression qui convient parfaitement à la nouvelle œuvre du réalisateur canadien.

Malgré ses thématiques perverses et dérangeantes qui hanteront l’entièreté de son film (l’inceste comme vecteur de signification de soi-même et métaphore de cet univers cloitré), Cronenberg ne tombera jamais dans un pathos plombant ni dans une quelconque empathie juvénile, se permettant même une drôlerie ironique ultra marquée. Il n’y ni bons ni méchants dans cet univers sans issue, juste un décorum amer et dépressif où titubent des freaks en quête de liberté. Mais cette liberté a un gout et surtout un prix, où les mystères ne pourront plus se dissimuler derrière ces visages défigurés par la hantise et la soif d’emprise. Hollywood n’est pas le théâtre des rêves, mais est une terre hostile à la parure incandescente. La plupart des personnages du film veulent avoir leur moment de gloire, comme ce chauffeur un peu simplet (très bon Robert Pattinson) voulant devenir acteur ou scénariste.

Deux «étoiles» sont au cœur du long métrage proposant deux prestations d’acteurs parfaitement cruelles: Benjie Weiss est un jeune acteur à succès ayant le rôle principal dans un blockbuster pour enfant qui a du mal à corroborer avec sa gloire envahissante et Havana Segrand (avec une Julianne Moore frivole et magnifique) est une sorte d’actrice complètement has been, sorte de diva parodique un peu vieillissante se raccrochant à son rêve le plus fou, jouer l’ancien rôle de sa mère dans un remake qui va bientôt être tourné. Cronenberg y démontre les fêlures d’une jeunesse disparue et éventrée, où la réalité du moment dans un cosmos de paillettes tranchantes et de gloire ironique essaye tant bien que mal de refaire surface, de faire cicatriser des plaies d’un passé tortueux. Beniie Weiss a perdu sa sœur étant plus petit quand celle-ci a voulu le tuer en l’intoxiquant. Havana dit avoir subie des attouchements sexuels par sa mère.

Une mystérieuse jeune femme brûlée aux visages et aux bras va faire son entrée dans le spectacle de leur vie, devenant même l’assistance personnelle d’Havana. Elle cache un lourd secret, qui aura des répercussions sur le jeune Benjie et la réalité monstrueuse qui unit ses parents. A partir de là, Cronenberg fait vaciller ses personnages à la personnalité psychologiquement instable avec des moments d’hallucinations anxiogènes : la mère de Havana qui réapparaît (la sublimissime Sarah Gadon), une fan morte de Benjie en habillée d’une robe de mariée. Tout en déconstruisant une à une les fondations familiales (la place d’enfant, l’humiliation, le pardon, le mensonge), Maps to the star est un film qui parle beaucoup d’Hollywood, de ses fantasmes macabres (la causticité morbide des dialogues entre jeunes acteurs autour d’un verre est saisissante), devenant un lieu où tout est permis, matérialisant tous les vices.

Dans Cosmopolis, chaque chose avait une valeur mathématique. Dans Maps to the stars, chaque individu à un intérêt envers chaque individu. Chaque dialogue, concis et millimétré aux mots près, est impressionnant, montrant avec précision le gouffre vertigineux de la communication dans une société au quotidien irréel. Chaque personne communique à une autre pour parler de soi-même et pour savoir si l’interlocuteur peut avoir un intérêt matériel. L’autre est une projection du monstre qui sommeille en chacun de nous. La société n’est plus une communauté mais un réseau. Scène la plus représentative du film est cette séquence où Havana fête en chantant et en dansant l’obtention de son nouveau rôle qu’elle vient d’avoir grâce à la mort d’un petit garçon. Glorification de la mort pour mieux s’approcher de celle de sa mère. Le passé prendra le pas sur la réalité, Maps to the Stars verra alors ses étoiles se fissurer, se consumer dans des flammes scintillantes où chaque personnage sera le pantin d’un scénario à la mythologie monstrueuse.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 21 Mai 2014, 21:27

Je vais commencer par déballer mon BR de Cosmopolis et après, j'envisagerai de poser mon séant dans un fauteuil de ciné si l'expérience s'avère concluante.
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Cure - 9/10

Messagepar Velvet » Mer 28 Mai 2014, 14:33

Cure de Kiyoshi Kurosawa (1997) - 9/10


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Cure est une œuvre opaque, au pessimisme ténébreux, foudroyante de beauté et de singularité, un triller faisant flirter une réalité sociale mutique avec un genre fantastique épuré et oppressant. Il est difficile de découvrir tous les mystères qui se dégagent de Cure, film passionnant de par sa faculté à hypnotiser avec sa mise en scène glaciale et ses personnages au charisme sombre. Au départ, se construit sous nos yeux un long métrage policier qui petit à petit va s’évaporer pour aller dans des contrées plus abstraites que rationnelles, se détachant d’un environnement social réaliste pour se diriger vers quelque chose de plus sibyllin, anesthésiant, se rapprochant des tracas d’un humanisme ébranlé. Cure est un film lent, anxieux, inquiétant, qui happe pour nous plonger dans le puits sans fond d’un marasme maladif. Des meurtres se succèdent. Différents criminels, pour une même méthodologie.

La victime est tuée puis scarifiée d’une croix sur le coup, comme symbole d’une libéralisation de son âme. A chaque fois, la police retrouve le meurtrier apeuré sur les lieux du crime n’essayant même pas de se cacher, ne se souvenant presque plus du pourquoi et du comment de ses agissements. Aux premiers abords, il n’y a pas de lien entres les victimes elles-mêmes, ni avec les meurtriers eux-mêmes. Sauf que. Il suffit d’un rien, d’un briquet pour déverrouiller les portes de l’inconscient, de voir s’enflammer cette envie de se dégager de cette oppression environnementale. L’inspecteur Tabaké, qui connait des problèmes personnels avec la maladie de sa femme, travaille sur cette enquête, il cherche des pistes, ne croit pas à la simple coïncidence du même mode opératoire, réfléchit à la véritable responsabilité de ces criminels.L’inspecteur Tabaké croisera alors la route de Mamiya, jeune homme amnésique, qui aurait un lien avec cette succession d’assassinat.

Ce dernier ne tue pas, hypnose les esprits, fait passer son message morbide et fait alors resurgir la part d’ombre de chaque être humain, mettant un visage sur les maux fatalistes de cette société où chacun peut être touché. Ce personnage est vide de substance, sans passé sans futur, sans volonté ni identité. Dès les premiers plans, avec ce sens du cadre prodigieux, une utilisation parfaite de l’espace et de la bande sonore, Kurosawa impose un style graphique fascinant comme durant cette séquence où sur une plage, un homme est accosté par ce fameux jeune vagabond et hypnotiseur à l’origine de ce chaos sanglant. Il semble ne plus savoir qui il est et où il est. C’est la première fois qu’on l’aperçoit dans le film, scène magistrale sorte de plan séquence menaçant au souffle sonore tétanisant. Mamiya est comme un fantôme, erre comme un spectre néfaste faisant apparaitre la nature profonde et naturelle de l’Homme. Ce qu’il tentera de faire avec l’inspecteur Tabaké (sublime scène de rêve de pendaison). Le face à face deviendra alors mental.

Le génie de Cure se trouve dans cet aspect humain, où Kurosawa s’interroge sur la fascination humaine pour le Mal, le démon qui sommeille en chacun de nous. Cure n’est pas un film de sérial killer comme les autres. Cure est fascinant, son réalisateur épure au maximum, minimalise ses effets dans tous les compartiments de son œuvre. Cure est presque hors du temps, envoutant le spectateur comme Mamiya hypnotise ses victimes qui deviennent elles-mêmes des coupables. Un peu à l’instar de la série Paranoia Agent de Satoshi Kon, Cure presse la gâchette sur une société nippone où un dénominateur commun, déclencheur des affres de tout un chacun, ouvre les vannes de la torpeur d’individus à la stabilité plus qu’approximative. Cure, se finit alors dans une perfection trouble grisante, dans une expectative nihiliste indicible.
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