[Mark Chopper] Mes critiques en 2014

[Mark Chopper]

Je fais une pause, du Bourvil et un titre pareil, ça me fait flipper

[maltese]

Eh ben il y a de quoi, je peux te le confirmer, franchement, ça n'a quasiment aucun intérêt...

[Mark Chopper]

Curieux que Clouzot ait enchaîné deux films pareils avant Le Salaire de la peur.

[maltese]

Je ne connais pas bien le contexte, mais peut-être qu'il a eu certains problèmes pour le choix de ses films, du fait de ses problèmes durant la guerre...

[Mark Chopper]

Crows Zero, de Takashi Miike (2007)

L'histoire : Plusieurs groupes de lycéens rivaux s'affrontent aux poings afin de prendre le contrôle de Suzuran, lycée réputé comme le plus dur de Tokyo...

Un film qui ne triche pas sur la marchandise et qui voit Takashi Miike transposer avec brio les codes du shônen sur grand écran. Dès le prégénérique, tout y est : l'humour un peu débile, la violence et les combats amenés à monter en puissance. Le cinéaste tourne le dos aux productions fauchées qui ont fait sa renommée et livre ainsi un produit soigné : visuellement, son film a de la gueule. Le propos est simple et si les personnages/les lieux rappellent beaucoup Blue Spring de Toshiaki Toyoda, nous sommes loin de la profondeur de ce dernier. Miike signe ici une commande, doit filmer des lycéens qui se foutent sur la gueule, point... Mais ceci ne l'empêche pas de diriger avec application le casting qu'il s'est vu imposer et de prendre le temps de caractériser ses personnages, via des passages comiques (toute la séquence de la drague foireuse) ou plus dramatiques (la maladie d'un lycéen, personnage qui fait le lien entre les principaux adversaires). Il iconise ses acteurs, nous balance des combats dantesques en pleine poire et signe un film plaisant, qui passe bien le cap de la révision. On ne coupera pas à l'habituel ventre mou, on regrettera le choix d'une chanson atroce qui parasite le combat final, mais on passera un bon moment devant ce Crows Zero rageur et énergisant.

Note : 7/10

[Scalp]

J'ai crevé d'ennui à la seconde vision.

[Mark Chopper]

Je sais puisque tu m'as revendu tes blu-ray

Perso, ça faisait 6 ans que je ne l'avais pas vu et j'ai trouvé ça fun.

[Scalp]

Ah bein peut être, je savais que je l'avais plus mais de là à me souvenir à qui je l'avais fourguer.

[osorojo]

J'en ai un bon souvenir, je m'étais amusé. Fun et décomplexé, ça ne me dérangerait pas de le revoir. Pas vu la suite par contre !

[Alegas]

La Main du diable, de Maurice Tourneur (et Jean Devaivre) (1943)



• CHALLENGE DÉCOUVERTE JUILLET / AOUT 2K14 •

L'histoire : Un peintre manchot fait irruption dans une auberge, l'air paniqué. Pressé par les clients, il finit par raconter son histoire et confesse avoir signé un pacte avec le diable...

Le cinéma français n'a pas toujours été réfractaire au fantastique. Le genre a ainsi livré quelques classiques, plus ou moins connus aujourd'hui, teintés d'onirisme : La Belle et la Bête de Jean Cocteau bien sûr, mais aussi La Beauté du diable ou encore le film dont il est ici question. Il s'agit, comme dans le long-métrage de René Clair, d'une relecture du mythe de Faust. Un peintre, sans talent et malchanceux en amour, scelle un pacte avec un curieux restaurateur, se retrouve avec une nouvelle main gauche et tout lui réussit : il signe des tableaux qui rencontrent un vif succès, lui apportent la gloire espérée et la fortune, et celle qu'il aimait ne jure plus que par lui. Mais bien vite, un homme qui s'avère être le diable vient lui réclamer des comptes...

Tout comme dans les deux premiers films de Henri-Georges Clouzot produits par la Continental, l'esthétique rappelle l'expressionnisme allemand à travers des jeux d'ombre et de lumière qui nourrissent une ambiance cauchemardesque. Maurice Tourneur (ou, selon certaines sources, son assistant Jean Devaivre) propose en outre un inoubliable tour de force à travers la séquence qui nous révèle les origines de la fameuse main gauche et l'histoire de ses propriétaires successifs : il mêle ainsi avec une science habile du montage décors théâtraux et effets cinématographiques. En résumé : une sympathique curiosité, très courte (à peine 1h20 : le bonheur), qui nous rappelle que le cinéma français n'a pas toujours été aussi timoré, voire hautain, vis-à-vis du cinéma de genre.

Note : 7,5/10

[Dunandan]

Il m'intéresse bien celui là (les captures aident en ce sens)

[francesco34]

J'avais bien aimé aussi celui-là... vu l'an passé, trop lointain pour en faire une critique, et trop récent pour déjà le revoir pour le challenge

[Kakemono]

J'ai tendance à peut être survendre un peu ce film mais ce fût un véritable coup de cœur. Heureux d'en voir une critique du coup, en espérant que d'autres suivront (Dun', you're next ).

[Mark Chopper]

Judex, de Georges Franju (1963)

L'histoire : Un banquier malhonnête reçoit un message signé "Judex" qui lui demande de distribuer ses biens aux pauvres pour se faire pardonner ses méfaits. Il se garde d'obéir et meurt peu après, lors des fiançailles de sa fille...

Georges Franju rend ici hommage au cinéaste Louis Feuillade qui avait signé en 1917 un serial en douze épisodes nommé Judex. L'amour du réalisateur des Yeux sans visage pour la période du cinéma muet transparaît à chaque plan et se mêle à l'influence de Cocteau et de l'expressionnisme allemand... A tel point que ce long-métrage ne fonctionne que lorsque ses interprètes demeurent silencieux, notamment lors de la scène du bal masqué, fascinante et hypnotique, qui a en grande partie fait sa réputation. Mais dès que les comédiens parlent, tout s'effondre : ils jouent faux, comme s'ils récitaient leur texte, venaient de se réveiller et avaient pris un antidépresseur (ce n'est d'ailleurs pas un hasard, soit dit en passant, que l'on fasse des reproches à Christophe Gans sur sa direction d'acteurs puisque les références de Franju sont également les siennes...). Pour en revenir à Judex, les acteurs sont non seulement à la rue, mais leurs personnages se limitent à des caricatures qui n'évoluent pas, comme le justicier bien lisse ou la jeune demoiselle en détresse. Seule la belle Francine Bergé dispose d'un rôle intéressant, mais elle joue à ce point comme une quiche qu'elle en devient indéfendable (même si elle porte très bien ses tenues moulantes). On s'ennuie, malgré les rebondissements, du fait d'un rythme indolent, alors que le potentiel était là. Tous ces défauts, déjà présents à un degré moindre dans Les Yeux sans visage, font de la découverte de ce film une expérience quelque peu pénible. Pour le coup, un remake modernisé ne serait pas de refus. Mais ce n'est pas en France, dans le contexte actuel/frileux de production, qu'un film d'aventures avec un justicier masqué pourrait être mis en chantier.

Note : 4/10

[Dunandan]

Aberdeen, de Pang Ho-cheung (2014)

L'histoire : Le portrait d'une famille de Hong Kong aujourd'hui... Parents... Enfants... Frère et sœur...

Voir un bon film sorti en 2014 : c'est possible. OK, il faut tricher un peu, prendre un vol pour l'Albanie ou recourir à l'import afin de découvrir un long-métrage made in Hong Kong qui ne sortira sans doute jamais en France (puisqu'il ne comporte aucun flic infiltré ou expert en kung fu)... Il est également possible d'apprécier les promesses d'une bande-annonce et de les découvrir tenues sur la longueur. Pang Ho-cheung, cinéaste éclectique, précieux mais inégal, signe ici un film choral, le portrait d'une famille moderne de l'ex-colonie britannique à travers sept de ses membres. Tous lui permettent de se pencher sur différents thèmes : les liens entre parents et enfants, l'infidélité, la peur de vieillir... Le tout évoqué par touches légères, tour à tour dramatiques (quelques larmes coulent) et comiques (les échanges entre Louis Koo et Chapman To sur Star Wars). Sans oublier plusieurs parenthèses oniriques qui s'intègrent parfaitement à l'ensemble. La justesse est au rendez-vous, les personnages paraissent vrais grâce à la qualité de l'écriture et de l'interprétation. Pang Ho-cheung a réuni un casting trois étoiles et il faut admettre que, Louis Koo mis à part, tous n'ont pas été aussi bien servis depuis des années (Eric Tsang, Miriam Yeung, mais aussi le vieux complice de Stephen Chow : Ng Man-tat). La mise en scène élégante du cinéaste et la photographie sublimissime (mes yeux n'ont rien admiré de supérieur au cinéma cette année) parachèvent la réussite de l'ensemble. Un petit bijou avec un cœur gros comme ça qui rappelle que celui de Hong Kong bat encore.

Note : 8/10