Girl Boss Revenge, de Norifumi Suzuki (1973) L'histoire : Plusieurs délinquantes parviennent à échapper aux forces de police au cours de leur transfert dans un centre de détention. Elles se rendent ensuite à Osaka et se retrouvent confrontées à des yakuzas...Voici le quatrième film de la franchise
Girl Boss /
Sukeban. Dernière participation de Norifumi Suzuki, il met de nouveau en vedette Miki Sugimoto et Reiko Ike. Sa particularité est d'abandonner l'humour qui était, jusqu'ici, l'un des traits marquants de la série, et de se révéler beaucoup plus sombre et violent. Ici, les hommes sont tous des raclures qui ne pensent qu'à trahir les femmes, à les exploiter, les frapper, les torturer, les violer, les faire tourner dans des films X vendus sous le manteau et/ou les prostituer. Les femmes, elles, comptent bien tout faire pour conserver leur indépendance et n'obéir qu'aux seules règles qu'elles se sont fixées : moins des règles à proprement parler qu'un nouveau code d'honneur, l'ancien étant tombé en désuétude du côté de la gent masculine.
Le ton sérieux de l'ensemble permet au film de gagner en profondeur comparé aux trois opus précédents et même de rendre l'habituelle histoire d'amour tragique assez touchante. Quant à Norifumi Suzuki, il se lâche (enfin) lors du final en mode
ninkyo eiga, avec son décor pop qui rappelle les polars produits par la Nikkatsu au cours de la décennie précédente (les plus connus en France restant ceux réalisés par Seijun Suzuki), final qui voit toutes ces donzelles massacrer des yakuzas pour se venger. Pour le reste, pas de changement : de la nudité, des scènes de torture, un vent de liberté et un esthétique
seventies comme je les aime tant, qui sublime les rues d'Osaka qui n'ont décidément pas attendu Ridley Scott et son
Black Rain pour révéler leur cinégénie.
Malgré tout, quelques problèmes de rythme et, surtout, un côté répétitif (la saga suit d'un épisode à l'autre le même cahier des charges, avec peu de variations) ne permettent pas à
Girl Boss Revenge de se hisser au rang des plus grandes réussites de la
pinky violence.
Note : 6,5/10