The Place Beyond the pines, Derek Cianfrance (2012)
The Place Beyond the pines met en place un drame familial avec un petit arrière-plan de polar. Cela ne réinvente pas la poudre, mais se distingue de la masse par sa structure ternaire et sa réalisation plutôt inspirée. Ainsi, on suit ce film avec trois angles différents : un paumé pro de la cascade qui fait des hold-ups, un rookie de la police, puis leurs enfants. L'ensemble forme un tout assez carré, où on se concentre sur l'essentiel, à savoir deux pères qui font tout pour maintenir leur famille à flot, et font pour cela des choix discutables, influencés par une figure paternelle plus ou moins présente. Ainsi, l'absence de manichéisme impliquée par ce procédé de mise en scène est assez appréciable, car le hors-la loi fait ce qu'il fait pour son gamin, et lorsque le policier commence à retourner les emmerdes qui le guettent à son avantage, il le fait exactement pour les mêmes raisons que lui.
Néanmoins, on sent le manque d'ampleur dans l'écriture, que ce soit dans la relation entre les personnages (ballot pour un drame familial), ou le déroulement de l'intrigue qui semble souvent précipitée et inachevée. Je pense notamment à la dernière partie, qui après une grosse ellipse de 15 ans, fait croiser en un rien de temps la route de ces deux gamins qui auront à assumer la conséquence des actes de leurs parents. Sans oublier un dénouement final assez sec qui, même s'il est cohérent avec le titre et le reste du film, manque clairement d'un petit quelque chose pour marquer les esprits. Malgré tout, on suit le tout sans regarder sa montre, le changement de perspective en changeant de protagoniste, sans s'attendre à un truc de ouf, permettant de renouveler l'intérêt. D'autre part, le cadre de la petite ville, les tranches de vie, font que l'ensemble sonne authentique (même s'il y a quelques effets de style, jolis mais légèrement tape-à-l'oeil, comme les nombreux couchers de soleil, ou le plan-séquence au début).
Autre soucis, le casting m'a semblé assez inégal sans être pour autant mauvais. Ryan Gosling n'est décidément pas très crédible en mec bad-ass avec sa voix de pré-pubère, surtout lorsqu'il se met à braquer des banques (on dirait son personnage de Drive avec des tatouages). J'ai préféré Bradley Cooper et sa métamorphose (bien que trop rapide), passant de victime qui s'est retrouvée au mauvais moment et au mauvais endroit, à une petite pourriture opportuniste par la force des choses. Quant à leurs gamins, ils sont portés par de bons jeunes acteurs, mais ils souffrent, une fois de plus, d'une écriture un peu balourde (à croire que tous les ados, lorsqu'ils ont des problèmes, se droguent et font la fête). Le reste du casting fait surtout acte de présence.
Au final, je ne veux pas trop alourdir la barque, car j'ai plutôt passé un bon moment. Au moins ce n'est pas indigeste malgré la longue durée du métrage. Les bonnes intentions l'animant (suivre l'histoire sous différents angles, le côté tragédie familiale avec son lot de fautes, de liens entre les générations, et de rédemption), ainsi qu'un traitement sonnant authentique et intimiste dans l'ensemble, permettent d'aller un peu au-delà des défauts que j'ai soulevés précédemment. Mais à voir qu'une fois, car les carences d'écriture et le manque de substance risquent d'être encore plus criants après révision.
Néanmoins, on sent le manque d'ampleur dans l'écriture, que ce soit dans la relation entre les personnages (ballot pour un drame familial), ou le déroulement de l'intrigue qui semble souvent précipitée et inachevée. Je pense notamment à la dernière partie, qui après une grosse ellipse de 15 ans, fait croiser en un rien de temps la route de ces deux gamins qui auront à assumer la conséquence des actes de leurs parents. Sans oublier un dénouement final assez sec qui, même s'il est cohérent avec le titre et le reste du film, manque clairement d'un petit quelque chose pour marquer les esprits. Malgré tout, on suit le tout sans regarder sa montre, le changement de perspective en changeant de protagoniste, sans s'attendre à un truc de ouf, permettant de renouveler l'intérêt. D'autre part, le cadre de la petite ville, les tranches de vie, font que l'ensemble sonne authentique (même s'il y a quelques effets de style, jolis mais légèrement tape-à-l'oeil, comme les nombreux couchers de soleil, ou le plan-séquence au début).
Autre soucis, le casting m'a semblé assez inégal sans être pour autant mauvais. Ryan Gosling n'est décidément pas très crédible en mec bad-ass avec sa voix de pré-pubère, surtout lorsqu'il se met à braquer des banques (on dirait son personnage de Drive avec des tatouages). J'ai préféré Bradley Cooper et sa métamorphose (bien que trop rapide), passant de victime qui s'est retrouvée au mauvais moment et au mauvais endroit, à une petite pourriture opportuniste par la force des choses. Quant à leurs gamins, ils sont portés par de bons jeunes acteurs, mais ils souffrent, une fois de plus, d'une écriture un peu balourde (à croire que tous les ados, lorsqu'ils ont des problèmes, se droguent et font la fête). Le reste du casting fait surtout acte de présence.
Au final, je ne veux pas trop alourdir la barque, car j'ai plutôt passé un bon moment. Au moins ce n'est pas indigeste malgré la longue durée du métrage. Les bonnes intentions l'animant (suivre l'histoire sous différents angles, le côté tragédie familiale avec son lot de fautes, de liens entre les générations, et de rédemption), ainsi qu'un traitement sonnant authentique et intimiste dans l'ensemble, permettent d'aller un peu au-delà des défauts que j'ai soulevés précédemment. Mais à voir qu'une fois, car les carences d'écriture et le manque de substance risquent d'être encore plus criants après révision.
Note : 6.5/10