[nicofromtheblock] Mes critiques en 2013

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MA MEILLEURE AMIE, SA SOEUR ET MOI
Lynn Shelton - 2011
6,5/10

Quatrième film de Lynn Shelton, réalisatrice indépendante américaine et deuxième collaboration avec Mark Duplass (acteur et réalisateur assez influent dans le microcosme de la comédie indépendante US avec son frère Jay) après Humpday. Et je dois dire que la réalisatrice s'améliore de film en film.

Le film suit l'histoire de Jack, un mec dépressif depuis la mort de son frère un an auparavant. Sa meilleure amie et (ex de son frère) Iris lui propose d'aller se ressourcer dans sa maison familiale sur une petite île au large de Seattle. Mais en arrivant sur place, il tombe sur Hannah la sœur de celle-ci qui est également venue se mettre au vert après une rupture avec sa petite amie ...

Voici donc une petite comédie indépendante qui repose principalement sur l'alchimie entre les personnages et les situations découlant de leur cohabitation. Les dialogues sont plutôt bien écrits et on flirte par moments avec le vaudeville : quiproquos amoureux, situations où ils doivent se cacher la vérité les uns aux autres ... L'utilisation du huis-clos est intéressante et le cadre idyllique de cette petite île isolée permet un certain intimisme et offre de jolis plans en extérieur.

Les 3 acteurs s'en sortent très bien. Mark Duplass, habitué aux rôles de mec un peu maladroit mais attachant (à la Jason Siegel), interprète donc Jack, un mec paumé secrètement amoureux de sa meilleure amie. La belle Emily Blunt joue le rôle d'Iris, la meilleure amie en question qui va débarquer sans prévenir. Et Rosemarie DeWitt (bonne actrice qu'on voit malheureusement trop rarement) joue la sœur aînée d'Iris, une lesbienne qui va avoir une aventure avec Jack. L'alchimie entre les 3 acteurs fonctionne parfaitement et l'évolution de leur relation respective finit par être touchante.

Au final, Lynn Shelton nous livre une petite comédie fort attachante. Après My effortless brilliance et Humpday qui étaient sympas mais oubliables, elle arrive à trouver un ton plus "frais" qui rend son histoire et ses personnages plus appréciables. Maintenant, il ne reste plus qu'à voir son nouveau film Touchy feely qui vient de sortir aux Etats-Unis.

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JACK & DIANE
Bradley Rust Gray - 2011
6/10

En bon fan de Juno Temple qui se respecte, je me devais de voir ce film malgré sa mauvaise réputation. J'ai donc profité de sa diffusion sur Sundance Channel pour le découvrir. Et franchement, ça n'est pas si mauvais que ça. Son réalisateur Bradley Rust Gray est un habitué de Sundance. Il a d'ailleurs participé au film Chinatown Film Project aux côtés de Miguel Arteta, Cary Fukunaga, Wayne Wang et So Yong Kim.

Comme son titre l'indique, Jack & Diane suit l'histoire de Diane, une jeune fille en visite chez sa tante à Brooklyn pour l'été. Elle va y faire la rencontre de Jack, jeune fille de son âge au look "garçonne". Le coup de foudre va être immédiat mais cette relation passionnelle se doit d'être éphémère car Diane doit repartir pour ses études à la fin de l'été ...

Derrière cette relation amoureuse, le réalisateur s'est senti obligé d'ajouter une pointe de fantastique pour faire original alors qu'il n'y en avait ps besoin. En effet, la métaphore de l'amour qui vous ronge de l'intérieur est symbolisée par des scènes de métamorphoses organiques qui aboutissent sur 2 scènes fantasmées par les personnages où elles se transforment en bête et mangent leur partenaire. La symbolique est un peu grossière même si ces scènes de métamorphoses en image par image sont plutôt réussies, le réalisateur ayant eu la bonne idée de faire appel aux frères Quay, spécialistes du genre.

Malgré ces quelques défauts, le film se suit avec plaisir grâce à une belle interprétation des 2 actrices principales. Juno Temple est excellente comme à son habitude. Elle joue le rôle de Diane, une jeune fille qui a une relation trop protectrice avec sa sœur jumelle et que les parents ont décidé d'envoyer chez sa tante. Dans le rôle de Jack, Riley Keough (petite fille d'Elvis Presley) joue une version garçonne de Kristen Stewart et elle dégage un grand magnétisme. L'alchimie entre les 2 actrices fonctionne très bien et on croit vraiment à cette passion amoureuse. A noter également la belle prestation de l'actrice anglaise Cara Seymour dans le rôle de la tante et l'apparition de Kylie Minogue dans le rôle d'une conquête de Jack.

Au final, malgré quelques maladresses, ce petit film indépendant se regarde sans déplaisir grâce à un bon duo d'actrices et une ambiance plutôt réussie. Dommage que ce genre de petits films ait tant de mal à arriver jusqu'en France. En attendant de voir ses films s'exporter, Bradley Rust Gray a participé en tant qu'assistant réalisateur et monteur au film de son amie So Yong Kim, For Ellen qui lui est sorti sur nos écrans. Encore une preuve que le cinéma indépendant US est une grande famille.

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BILAN DU MOIS DE JUILLET

50 films vus (27 au cinéma - 11 en DVD - 11 en DivX - 1 à la TV)

Moyenne : 6,27/10

Classement par pays :

USA : 22
France : 9
Espagne : 7
Angleterre : 5
Philippines : 2
Allemagne : 1
Israël : 1
Japon : 1
Norvège : 1
Tchad : 1

FILM DU MOIS




COUPS DE COEUR DU MOIS

Films découverts (40 films)

- Grabbers - Jon Wright [DivX, VOST] 5,5/10
- Frances Ha - Noah Baumbach [Ciné, VOST] 7,5/10
- The congress - Ari Folman [Ciné, VOST] 7/10
- World war Z - Marc Forster [Ciné, VOST] 6/10
- Charm - Ashley Cahill [DivX, VOST] 5/10
- Vacas - Julio Medem [DivX, VOST] 6,5/10
- My last five girlfriends - Julian Kemp [DVD, VOST] 4,5/10
- Captive - Brillante Mendoza [DVD, VOST] 6/10
- Rampart - Oren Moverman [DivX, VOST] 6/10
- Le grand méchant loup - Nicolas & Bruno [Ciné, VF] 5/10
- The East - Zal Batmanglij [Ciné, VOST] 6,5/10
- Les reines du ring - Jean-Marc Rudnicki [Ciné, VF] 4/10
- Hummingbird - Steven Knight [Ciné, VF] 4,5/10
- Nomads - John McTiernan [DVD, VOST] 3,5/10
- Monsters University - Dan Scanlon [Ciné, VF] 7,5/10
- Grigris - Mahamat-Saleh Haroun [Ciné, VF] 5/10
- Kapringen - Tobias Lindholm [Ciné, VOST] 6,5/10
- La ardilla roja - Julio Medem [DivX, VOST] 7/10
- Aya de Yopougon - Marguerite Abouet & Clement Oubrerie [Ciné, VF] 6,5/10
- Jack & Diane - Bradley Rust Gray [TV, VOST] 6/10
- Pacific Rim - Guillermo Del Toro [Ciné, VF] 6/10
- Metro Manila - Sean Ellis [Ciné, VOST] 7/10
- Paris à tout prix - Reem Kherici [Ciné, VF] 6/10
- Chez nous, c'est trois ! - Claude Duty [Ciné, VF] 4,5/10
- Juliette - Pierre Godeau [Ciné, VF] 5/10
- Revenge - Tony Scott [DVD, VOST] 8,5/10
- Universal Soldier : Day of reckoning - John Hyams [DVD, VOST] 5/10
- A fantastic fear of everything - Chris Hopewell & Crispian Mills [DivX, VOST] 7/10
- Tierra - Julio Medem [DivX, VOST] 6,5/10
- Stolen - Simon West [DivX, VOST] 3/10
- Jûsan-nin no shikaku - Takashi Miike [DVD, VOST] 8/10
- The wolverine - James Mangold [Ciné, VF] 4,5/10
- Gold - Thomas Arslan [Ciné, VOST] 6/10
- Los amantes del Círculo Polar - Julio Medem [DVD, VOST] 8/10
- Get Carter - Mike Hodges [DVD, VOST] 6,5/10
- Black Rock - Katie Aselton [DivX, VOST] 4,5/10
- Silent night - Steven C. Miller [DivX, VOST] 4/10
- Jour de fête - Jacques Tati [Ciné, VF] 7/10
- Caótica Ana - Julio Medem [DivX, VOST] 7/10
- Now you see me - Louis Leterrier [Ciné, VF] 6/10

Films revus (10 films)

- Oblivion - Joseph Kosinski [Ciné, VOST] 6,5/10
- Mud - Jeff Nichols [Ciné, VOST] 8/10
- L'écume des jours - Michel Gondry [Ciné, VF] 7,5/10
- Django unchained - Quentin Tarantino [Ciné, VOST] 9/10
- Le roi et l'oiseau - Paul Grimault [Ciné, VF] 9/10
- Your sister's sister - Lynn Shelton [Ciné, VOST] 6,5/10
- Monsters, Inc. - Pete Docter, David Silverman & Lee Unkrich [DVD, VF] 8/10
- Frances Ha - Noah Baumbach [Ciné, VOST] 7,5/10
- Lucía y el sexo - Julio Medem [DVD, VOST] 8,5/10
- Habitación en Roma - Julio Medem [DVD, VOST] 8/10

Séries

- Game of thrones 3x07 à 3x10
- The Goodwin games 1x05 à 1x07
- Hannibal 1x01 à 1x05
- Parks & recreation 5x05 à 5x22
- Rectify 1x01 à 1x06
- Save me 1x01 à 1x07



Beauté du mois

Charlotte Lebon (Le grand méchant loup)

Abigail Spencer & Adelaide Clemens (Rectify)



Greta Gerwig (Frances Ha)



Rose Leslie (Game of thrones)



Manuela Velles (Caotica Ana)

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D'ACIER
Stefano Mordini - 2012
7/10

Issu du documentaire, le réalisateur italien Stefano Modini livre ici son second long-métrage de fiction adapté d'un roman de Silvia Avallone. Et on y retrouve toutes les thématiques chères au cinéma italien contemporain : l'adolescence (AnnaLisa), la famille (La nostra vita), le contexte social (Les équilibristes), ... Ici, on suit donc Anna et Francesca, 2 jeunes filles de 15 ans, amies depuis l'enfance et leur éveil à la sexualité. Alors qu'Anna flirte avec les garçons et craque pour le meilleur ami de son grand frère, Francesca est beaucoup plus réservée et semble avoir des sentiments ambigus pour son amie. Habitant sur le littoral de la Toscane, zone ouvrière sinistrée par le chômage, elles vivotent sans avoir de réels projets d'avenir.

L’aciérie sert d'abord de toile de fond puis petit à petit, elle prend une place plus importante. Le film aurait pu être redondant s'il était resté axé sur les 2 jeunes filles mais il arrive à évoluer intelligemment. Progressivement, le personnage de Francesca passe au second plan pour s'intéresser à la famille d'Anna : son grand frère Alessio qui travaille à l'usine, sa mère qui les élève seule depuis que leur père est parti chercher du boulot ailleurs. Et puis, il y a aussi Elena, l'ex d'Alessio partie faire des études loin de cette petite ville et qui revient pour bosser comme dirigeante à l'usine. Tous les personnages sont développés avec beaucoup de justesse.

Le traitement de l'adolescence et de la recherche de repère est très réussi. A travers les personnages d'Anna et de Francesca, on découvre une jeunesse un peu perdue : Anna va sortir avec Mattia, le meilleur ami de son frère, âgé de 25 ans pour y trouver une sorte de protection alors que Francesca, abandonnée par son amie, va s'essayer au métier d'escort girl pour gagner un peu d'argent. Dans ce contexte social difficile, ces ados sont obligés de grandir plus vite pour espérer s'en sortir. Le traitement de la crise sidérurgique est également réussi. A travers le personnage d'Alessio, on assiste à ces réductions de personnel et lui, fricotant avec une responsable, se retrouve entre 2 feux.

Côté interprétation, les 2 jeunes actrices débutantes Matilde Giannini et Anna Bellezza sont excellentes. A la fois très naturelles et dégageant un véritable sex appeal pour des filles de leur âge, on s'attachent rapidement à elle et on est presque déçue que Anna Bellezza passe un peu au second plan. A leur côté, le beau gosse Michele Riondino livre également une belle prestation. La realtion frère/sœur entre Anna et Alessio est particulièrement bien jouée avec une complicité presque ambiguë. Et la belle Vittoria Puccini n'est pas en reste dans le rôle d'Elena. On notera tout de même que la scène finale en montage alterné est un peu trop prévisible et du coup, la tension dramatique devient trop "fabriquée".

Au final, voici encore un joli film qui nous vient d'Italie. Mélangeant film sur l'adolescence et drame familial et social, le réalisateur trouve le ton juste et on s'attache facilement à chacun des personnages. Et les 2 actrices crèvent l'écran au point qu'on devrait certainement les revoir dans les années à venir. L'avantage avec le cinéma italien, c'est qu'il y a un bon filtrage au niveau de la distribution française. Donc si un film italien sort sur nos écrans, il y a de fortes chances qu'il soit de qualité.

[francesco34]

Encore un que j'avais mis dans mes tablettes mais qui n'est pas sorti dans ma région... ça en fait 4 ou 5 cette année déjà
Et pas évident qu'il y ait une édition dvd un jour.

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DRINKING BUDDIES
Joe Swanberg - 2013
7/10

Habitué aux petits films indépendants fauchés, Joe Swanberg n'a déjà pas moins d'une quinzaine de films à son actif (parmi lesquels Hannah takes the stairs et Nights & weekends avec Greta Gerwig).Cette fois-ci, il s'oriente vers un cinéma un peu plus "commercial" appuyé par un casting plus bankable. Comme son titre l'indique, le film suit Luke et Kate, 2 collègues de travail pour lesquels toutes les occasions sont bonnes pour se boire une petite bière entre potes. Et ça tombe bien puisqu'ils bossent dans une brasserie : lui à la fabrication et elle comme commerciale. Malgré le fait qu'ils soient chacun en couple, ils ont une relation amicale pleine de complicité parfois ambiguë. Difficile dans ces conditions de construire une relation solide ...

Le film fonctionne principalement sur l'alchimie entre Jake Johnson (New girl) et Olivia Wilde dont la complicité crève l'écran. L'évolution des différentes relations est traitée avec justesse. Après un week-end à 4 où Luke et Kate se sont bien amusés, contrairement à leurs conjoints, Kate va se faire plaquer. Ce qui va avoir des conséquences sur l'équilibre de leur relation. Kate se retrouvant célibataire, elle va flirter à droite à gauche ce qui va rendre Luke jaloux, ce qui n'était jamais arrivé avant. Luke va remettre en question sa relation avec Jill, sa petite amie qui aimerait bien qu'ils se fiancent. Dans le rôle des petits amis respectifs, Anna Kendrick et Ron Livingston s'en sortent bien également. Et contrairement à son habitude, Joe Swanberg s'offre juste un petit caméo, ce qui est une bonne chose vu qu'il n'est pas très bon acteur.

Le film traite donc de la faible frontière entre amitié et amour dans une relation entre un homme et une femme. Quand on a une relation d'une grande complicité, qu'on est toujours en train de rigoler, il y a toujours ce risque de se laisser aller à des sentiments plus forts. Le réalisateur traite parfaitement ce sujet grâce à un ton de comédie dramatique qui flirte avec la romance par moments mais qui ne saute jamais le pas vers le film à l'eau de rose et évite le happy-end bien cliché.

Au final, Joe Swanberg nous livre son film le plus accessible porté par un joli duo d'acteurs. Un "feel good movie" qui évite le piège de tomber dans la romance ou dans la mélancolie en dosant parfaitement le caractère et le destin de ses personnages. Le genre de film qui donne envie de sortir avec ses potes pour parler de tout et de rien devant une bonne bière bien fraiche !

[puta madre]

Il m'a l'air sympa, ce film. J'essaierai d'aller le voir quand/si il sortira en salles

[nicofromtheblock]

Je pense qu'il faudra plus compter sur un DTV d'ici 1 ou 2 ans ...

[nicofromtheblock]

THE LIFEGUARD
Liz W. Garcia - 2013
6,5/10

La scénariste Liz W. Garcia (Dawson, Cold case) réalise ici son premier film. On y suit l'histoire de Leigh, jeune femme de 30 ans pigiste dans un journal New yorkais qui décide, sur un coup de tête, de tout plaquer et de rentrer chez ses parents qui habitent dans une petite banlieue de Pennsylvanie. Elle y retrouve ses amis d'enfance et décroche un petit boulot comme sauveteuse à la piscine municipale où elle fait la connaissance de Jason, un ado rebelle avec lequel elle va entamer une relation amoureuse.

La réalisatrice traite de la crise de la trentaine au féminin à travers ce personnage de Leigh : jeune femme qui a l'impression de rater sa vie et qui décide de retrouver l'insouciance de l'adolescence pour occulter ses problèmes. Elle trouve chez ce garçon et son besoin de liberté un moyen de substitution à sa morosité. Mais dans sa démarche, mal perçue par son entourage, elle entraîne ses amis d'enfance : Mel qui travaille comme conseillère d'orientation au lycée du coin et qui tente d'avoir un enfant et Todd qui travaille dans une petite galerie d'art et qui n'a toujours pas fait son coming-out. La relation mère-fille est également bien traitée avec ce retour qui vient perturber l'équilibre du couple parental. Et puis, le film traite de façon secondaire du mal-être de l'adolescence et du suicide avec une certaine justesse.

Dans le rôle principal, Kristen Bell s'en sort très bien. Ce personnage attachant mais aux agissements discutables n'était pas facile à interpréter. Néanmoins, on a toujours l'impression que cette situation (une femme de 30 ans qui sort avec un mineur de 16 ans) est moins choquante que l'inverse. Dans le rôle de Mel, la meilleure amie de Leigh, on retrouve Mamie Gummer (fille de Meryl Streep). Elle aussi s'en sort bien dans ce rôle secondaire de femme qui n'arrive pas à tomber enceinte et pour laquelle le retour de son amie va remettre en question sa vie de couple. Et en même temps, elle représente la raison face au comportement immature de Leigh. L'adolescent rebelle est interprété par le jeune inconnu David Lambert : on s'identifie facilement à son personnage de jeune insouciant qui fait craquer la belle Kristen Bell. Et enfin, dans le rôle de Todd, on retrouve le trop rare Martin Starr (Freaks & geeks).

Au final, Liz W. Garcia livre un drame intimiste plutôt réussi. Et Kristen Bell y fait ses preuves dans un registre dans lequel on a peu l'habitude de la voir. Un film à réserver néanmoins aux adeptes des petits films indépendants et/ou aux fans de la belle Kristen.

[Dunandan]

DETENTION
Joseph Kahn - 2011
8/10

De la part du réalisateur de Torque, on pouvait s'attendre au pire mais contre toute attente, Detention est une belle réussite. Joseph Kahn semble connaitre ses classiques du teen-movie sur le bout des doigts et arrive à en livrer une parodie bourrée de références. Et la mise en scène clippée façon MTV permet au film d'être très rythmé.

Difficile de faire un résumé de l'histoire tant le film part dans tous les sens. A la manière de Scream, on a le droit à une scène d'intro où une jeune fille branchée se fait trucider par un serial-killer sorti tout droit de "Cinderhella", le film d'horreur du moment. On suit ensuite, à travers différents chapitres, les histoires de plusieurs personnages : Riley une jeune fille un peu loseuse, Clapton le mec branché sur lequel elle craque, Ione sa jolie petite amie que semble sortir des années 80, Sander le meilleur ami laissé pour compte, Billy le sportif au lourd secret et Mr Verge le principal has-been.

Outre la trame du film qui ressemble pas mal à Scream, il y a plein d'autres références plus ou moins appuyées. L'histoire de Billy fait référence à La mouche de façon parodique, la scène dans la bibliothèque renvoie clairement à Breakfast club, le mec louche qui squatte le lycée fait penser à Donnie Darko, l'histoire de Ione et sa mère fait référence à Freaky friday, l'ours qui permet de voyager dans le temps rend hommage à Retour vers le futur, les extraits de films d'horreur qu'on peut voir se moquent de Saw et de ses dérivés et il y a encore d'autres références plus ou moins évidentes. On pourra trouver que le réalisateur pompe de tous les côtés sans avoir aucune originalité mais personnellement, j'ai trouvé qu'il avait particulièrement bien digéré ses influences et que le résultat tient la route même s'il est bien barré comme il faut.

L'idée du voyage dans le temps permet des tas de clins d’œil aux années 80 que se soit cinématographique ou musical. Road house, Karaté kid, C+C Music Factory, Hanson, House of Pain, ... On ne repère pas toutes les références à la première vision mais en revoyant le film en connaissant la situation entre Ione et sa mère, on y fait plus attention et ça prend tout son sens. Et la scène en plan-séquence dans la bibliothèque pour montrer l'évolution de la culture sur 2 décennies est absolument géniale et tellement vraie !

Côté interprétation, j'ai trouvé que l'actrice principale Shanley Caswell s'en sortait très bien en Molly Ringwald des années 2000. Elle a un côté "poissarde" assez attachant. Dans le rôle de Clapton, Josh Hutcherson est une sorte de mélange entre Ferris Bueller et Marty McFly, un personnage qui a la classe en toute circonstance. De son côté Spencer Locke est bien marrante avec son style complètement déphasé. Par contre, dans le rôle du proviseur, j'ai trouvé Dane Cook moins convainquant. Il faut avouer aussi qu'il n'a jamais été un grand comique. En tout cas, dans l'ensemble, le casting s'en sort bien et arrive à jouer avec les codes du genre sans tomber dans les gros clichés.

Au final, Joseph Kahn livre une comédie qui va à 100 à l'heure, bourrée de références plutôt bien digérées. Sorte de teen-movie 80's filmé à la MTV avec une pointe d'ambiance fantastique et décalée à la Richard Kelly : tout ce qu'il faut pour me conquérir ! Même après 3 visions, je prends toujours autant de plaisir à le revoir. Si le réalisateur continue dans cette voie, je signe tout de suite.

[nicofromtheblock]

IT FELT LIKE LOVE
Eliza Hittman - 2013
6/10

Pour son premier long-métrage, la réalisatrice Eliza Hittman a reçu le soutien du "Sundance Institute" et livre un petit film indépendant qui, sur le papier, avait tout pour me plaire. Ce film nous raconte l'histoire de Lila, une adolescente de 15 ans qui vit à Brooklyn avec son père. Alors que sa meilleure amie Chiara vit sa première expérience amoureuse, Lila est complexée de ne pas plaire aux garçons et s'invente une histoire avec un garçon plus âgé sur lequel elle a craqué.

Pour son premier rôle, la jeune actrice Gina Piersanti s'en sort vraiment bien. Le film la suit pas à pas s'enfermer dans son mensonge. D'abord simple mensonge, elle va finir par aborder ce garçon et le coller pour essayer de capter son attention. Petit à petit, elle ira de plus en plus loin jusqu'à se glisser dans son lit après une soirée bien arrosée pour lui faire croire qu'ils ont couché ensemble. Alors qu'elle est fragile et peu sûre d'elle au début du film, cette relation fantasmée va l'aider à prendre confiance en elle. A travers ce personnage, la réalisatrice livre un parcours initiatique assez original.

Le gros défaut du film qui fait qu'on a vraiment du mal à entrer dedans, c'est sa mise en scène. La réalisatrice semble clairement manquer d'expérience et elle oublie totalement de jouer sur les échelles de plan. Elle filme tout en gros plan et ça en devient rapidement oppressant alors que son histoire ne le justifie pas. De plus, elle a choisi de tourner son film dans les quartiers de Brooklyn et à Coney Island, des décors qui peuvent donner une âme à son film. Or elle filme tellement en gros plan qu'on ne profite jamais des décors : les plans larges doivent se compter sur les doigts d'une seule main ! Du coup, elle aurait pu tourner n'importe où qu'on n'aurait pas vu la différence ...

Au final, ce premier film est plutôt une réussite sur le fond mais est totalement raté sur la forme. C'est bien dommage car la jeune Gina Piersanti porte le film sur ses frêles épaules et elle aurait mérité qu'on puisse d'avantage s'attacher à son personnage. Une semi déception pour un film qui avait tout pour me plaire.

[nicofromtheblock]

I DECLARE WAR
Jason Lapeyre & Robert Wilson - 2012
7/10

Pour leur première collaboration, les réalisateurs canadiens Jason Lapeyre et Robert Wilson nous livrent un film de guerre à hauteur d'enfants. Posant d'entrée les règles du jeu, ils nous plongent dans l'imaginaire de ces gamins qui s'attribuent des rôles d'adultes. L'idée de transformer les armes en bois en de vraies armes à feu permet au spectateur d'entrer plus facilement dans cet univers fantasmé par par cette bande de jeunes.

Alliance, trahison, manipulation, les stratégies militaires sont traitées avec sérieux mais le résultat garde un côté ludique. Le scénario est intelligemment écrit et les codes du film de guerre sont utilisés avec justesse. La psychologie des personnages est également bien traitée : chacun agit en se laissant influencer par des affinités et des sentiments extérieurs au jeu qui se dévoilent au fur et à mesure que le film avance.

La galerie de personnages, utilisant les profils inhérent au genre, est intéressante. On a le chef sans état d'âme prêt à toutes les stratégies pour gagner, son meilleur ami et bras droit prêt à se sacrifier pour lui, le chef adverse droit et fair-play qui va se faire trahir, le sous-fifre revanchard prêt à tout pour arriver à ses fins, le garçon muet et mystérieux accompagné de son chien, le petit nouveau qui n'a pas l'âme d'un guerrier et la fille amoureuse qui veut faire ses preuves : chacun trouve sa place dans ce microcosme. La psychologie de chaque personnage est développée par petites touches afin de les rendre progressivement attachants. Seul la fille est un peu "cliché" dans ses intentions.

Les jeunes acteurs, sans être extraordinaires, remplissent tous bien leur rôle. Gage Munroe n'en est pas à son premier rôle et il s'en sort fort bien dans le rôle principal du chef avide de victoire. Et le débutant Michael Friend est aussi très bien dans le rôle de la brute de service. Quant à Mackenzie Munro, elle apporte une petite touche de féminité dans cet univers machiste et elle joue un personnage qui use de ses charmes pour manipuler les garçons.

Au final, voici un bon petit film ludique qui utilise intelligemment les codes du film de guerre pour nous plonger dans l'imaginaire fertile de l'enfance. Bien écrit et sans prétention, on passe un bon moment devant ce film qui nous fait également réfléchir sur la vision qu'ont les enfants du monde adulte.

[Heatmann]

yeah ! ca confirme bien ce que l'excellent trailer m'avais laisser comme impression ! vivement qu'il sorte quelque part , je l'attend bcp celui la , jvais kiffer

[nicofromtheblock]

BILAN DU MOIS D'AOÛT

51 films vus (32 au cinéma - 8 en DVD - 9 en DivX - 1 en BR - 1 à la TV)

Moyenne : 6,02/10

Classement par pays :

USA : 26
France : 12
Belgique : 2
Canada : 2
Espagne : 2
Italie : 2
Afrique du Sud : 1
Angleterre : 1
Allemagne : 1
Australie : 1
Serbie : 1

FILM DU MOIS




COUPS DE COEUR DU MOIS

Films découverts (47 films)

- Le grand' tour - Jérôme Le Maire [Ciné, VF] 6/10
- R.I.P.D. - Robert Schwentke [Ciné, VF] 5,5/10
- Le jour attendra - Edgar Marie [Ciné, VF] 4/10
- Acciaio - Stefano Mordini [Ciné, VOST] 7/10
- El sexo de los ángeles - Xavier Villaverde [DivX, VOST] 5,5/10
- Drinking buddies - Joe Swanberg [DivX, VO] 7/10
- The lifeguard - Liz W. Garcia [DivX, VO] 6,5/10
- The Smurfs 2 - Raja Gosnell [Ciné, VF] 3,5/10
- Girl most likely - Shari Springer Berman & Robert Pulcini [Ciné, VOST] 6,5/10
- Los últimos días - David & Àlex Pastor [DivX, VOST] 5/10
- Stand up guys - Fisher Stevens [DivX, VOST] 5,5/10
- Les salauds - Claire Denis [Ciné, VF] 3/10
- Drift - Ben Nott & Morgan O'Neill [DVD, VOST] 5,5/10
- The lone ranger - Gore Verbinski [Ciné, VF] 5,5/10
- Jeune et jolie - François Ozon [Ciné, VF] 7/10
- Elysium - Neill Blomkamp [Ciné, VF] 5,5/10
- Pain & gain - Michael Bay [DivX, VOST] 8/10
- Pride and glory - Gavin O'Connor [DVD, VOST] 6,5/10
- The purge - James DeMonaco [Ciné, VF] 4/10
- Zambezia - Wayne Thornley [Ciné, VF] 5/10
- Les apaches - Thierry de Peretti [Ciné, VF] 6/10
- 5 fingers - Joseph L. Mankiewicz [DVD, VOST] 8/10
- The cry of the owl - Jamie Thraves [DVD, VOST] 6/10
- Scary moVie - Malcolm D. Lee [DVD, VOST] 2,5/10
- Michael Kohlhaas - Arnaud des Pallières [Ciné, VF] 6,5/10
- The conjuring - James Wan [Ciné, VF] 6,5/10
- Kick-Ass 2 - Jeff Wadlow [Ciné, VF] 6,5/10
- It felt like love - Eliza Hittman [Ciné, VOST] 6/10
- The heat - Paul Feig [Ciné, VF] 5,5/10
- I declare war - Jason Lapeyre & Robert Wilson [DivX, VOST] 7/10
- Mon âme par toi guérie - François Dupeyron [Ciné, VF] 6/10
- Elle s'en va - Emmanuelle Bercot [Ciné, VF] 5,5/10
- Ma maman est en Amérique, ... - Marc Boreal & Thibaut Chatel [Ciné, VF] 4,5/10
- Klip - Maja Milos [DivX, VOST] 6,5/10
- A teacher - Hannah Fidell [DivX, VOST] 6,5/10
- Electrick children - Rebecca Thomas [Ciné, VOST] 7,5/10
- Gallowwalkers - Andrew Goth [DVD, VO] 5/10
- Angst - Gerald Kargl [DVD, VOST] 8/10
- Lo zio di Brooklyn - Daniele Ciprì & Franco Maresco [Ciné, VOST] 7/10
- Undisputed - Walter Hill [DVD, VOST] 6,5/10
- We're the Millers - Rawson Marshall Thurber [Ciné, VF] 6,5/10
- Tirez la langue, mademoiselle - Axelle Ropert [Ciné, VF] 4/10
- Grand Central - Rebecca Zlotowski [Ciné, VF] 6/10
- Une place sur la terre - Fabienne Godet [Ciné, VF] 6/10
- The world's end - Edgar Wright [Ciné, VF] 7,5/10
- Jobs - Joshua Michael Stern [Ciné, VF] 4,5/10
- The Broken Circle Breakdown - Felix Van Groeningen [Ciné, VOST] 9/10

Films revus (4 films)

- Detention - Joseph Kahn [BR, VOST] 8/10
- Frances Ha - Noah Baumbach [Ciné, VOST] 7,5/10
- Les beaux gosses - Riad Sattouf [TV, VF] 6,5/10
- Red dawn - Dan Bradley [Ciné, VF] 6/10

Séries

- Hannibal 1x06 à 1x13
- Happy endings 3x05 à 3x08
- How to live with your parents 1x01 à 1x13
- Modern family 4x05 à 4x24
- Portlandia 1x01 à 1x06
- The shadow line 1x01 à 1x03
- True blood 6x01 à 6x07



Beauté du mois

Marine Vacth (Jeune et jolie)

Vittoria Puccini (Acciaio)



Veerle Baetens (The Broken Circle Breakdown)



Caroline Dhavernas (The cry of the owl, Hannibal)



Tanit Phoenix (Gallowwalkers)

[nicofromtheblock]

A TEACHER
Hannah Lidell - 2013
6,5/10

Citée en 2012 par le Filmmaker Magazine parmi les 25 figures montantes du cinéma indépendant US, la jeune réalisatrice de 27 ans Hannah Lidell en est déjà à son second long métrage. Il semblerait que la thématique de l'histoire d'amour entre une femme mûre et un jeune homme soit à la mode puisqu'après The lifeguard, voici un nouveau film qui traite du sujet. Ici, on suit l'histoire de Diana une prof d'anglais qui vit une relation passionnelle avec l'un de ses élèves.

Là où The lifeguard s'orientait vers la comédie dramatique, A teacher opte pour le drame pur et dur. La réalisatrice prend le parti pris de ne pas nous montrer leur rencontre : le film commence alors qu'ils sont déjà dans une relation depuis quelques semaines. On suit cette femme pas à pas vivant sa relation passionnelle tout en essayant de donner le change à son entourage : ses amis, sa colocataire, ses collègues ne doivent se douter de rien. Mais lorsqu'elle passe tout prêt de se faire surprendre, elle se rend compte du danger qu'elle prend et met un terme à cette relation. C'est à partir de là que le film tourne progressivement vers le drame psychologique. Entre son cœur et sa raison, Diana est perdue et elle va tomber dans une sorte de folie harcelant son étudiant et mettant en danger toute sa vie.

La réalisatrice varie sa mise en scène entre les plans fixes à la Michael Haneke (d'ailleurs La pianiste semble être une de ses principales influences) et les plans plus "arty" qui donnent un peu d'air au spectateur : elle utilise de longs travellings au ralenti sur fond musical lors des scènes récurrentes où le personnage fait son footing. Quant à la photographie très froide de Andrew Droz Palermo (You're next), elle colle parfaitement à l'ambiance.

Côté interprétation, la réalisatrice retrouve Lindsay Burdge, l'actrice de son premier film (We're glad you're here). Elle porte littéralement le film sur ses épaules jouant parfaitement cette femme qui plonge progressivement dans une sorte de psychose, perdant tout repère et sacrifiant sa carrière au profit d'un amour impossible. Dans le rôle du jeune élève, Will Brittain s'en sort pas mal non plus mais reste un peu en retrait par rapport à Lindsay Burdge qui vampirise l'écran.

Au final, Hannah Lidell livre un second film fort prometteur porté par une actrice peu connue mais talentueuse. Voici encore une preuve que les projets développés avec l'aide du "Sundance Institute" sont souvent des réussites. Un beau drame bien noir qui se conclut sur une chanson qui résume assez bien le film : "If loving you is crime (I'll always be guilty)" de Lee Moses.