[Dunandan] Mes Critiques en 2017

[Mark Chopper]

Par contre la gestion du rythme n'est pas parfaite

Et ça s'aggrave avec les deux suites, c'est dommage.

Par contre Tatsuya Fujiwara déchire en Makoto Shishio.

[Dunandan]

Je regrette aussi que l'aspect stratégique des combats ne soit pas plus mis en valeur mais pas sûr du tout que le résultat aurait été meilleur, ça me paraît difficile d'adapter un tel aspect dans un film live sans paraître ridicule.

[Dunandan]

Rurouni Kenshin: Kyoto Inferno, Keishi Ohtomo (2014)

On retrouve les mêmes qualités que le premier opus en termes de qualité (la réalisation est encore plus jolie, surtout le début qui rappelle l'âge d'or du genre), dommage qu'on puisse en dire autant concernant les défauts. Ainsi, Sanosuké Sagara paraît plus inutile que jamais, troquant sa carrure de bagarreur indestructible contre une pâle figure de fanfaron de service, et le problème de rythme est encore plus présent, en insistant cette fois-ci un peu trop sur les éléments tragiques de l'histoire (montrer les sévices sur la police aurait bien suffi) et les états d'âme de Kenshin, qui rechigne une fois de plus à brandir le sabre pour mater l'adversaire (je pensais que les enjeux seraient un tant soit peu renouvelés sur ce plan vu la fin du premier film).

Par contre le badguy principal, Makoto Shishio, incarné à la perfection par Tatsuya Fujiwara, vole tout simplement la vedette à chacune de ses apparitions, ténébreux à souhait et entouré d'une ambiance apocalyptique qui le sert à merveille. Du coup, Aoshi Shinomori, ex-chef d'une confrérie de ninjas, bien qu'assez charismatique, paraît de trop, tout juste présent pour combler un petit vide en termes de combats (toujours très bons). C'est d'ailleurs le principal reproche que j'aurais à adresser à cette suite, de ne pas toujours trouver le bon équilibre en termes de traitement, accentué par le fait qu'il ne fonctionne pas de manière indépendante, à l'inverse du premier. Mais vu les badguys qu'on aperçoit vers la fin, on peut espérer une conclusion dantesque.

Note : 6.5/10

[Mark Chopper]

Mais vu les badguys qu'on aperçoit vers la fin, on peut espérer une conclusion dantesque.

Le combat final, tu ne vas pas être déçu. Makoto est juste dément

[Dunandan]

Je l'enchaîne demain normalement, elle passe toute seule cette trilogie malgré ses défauts.

Mais encore une fois, quel gâchis pour Aoshi Shinomori (au début je pensais qu'il a été repensé à travers le capitaine de la police ^^) et (surtout) Sanosuké Sagara . On a vu pire mais bon...

[Dunandan]

Kenshin : La fin de la légende, Keishi Ohtomo (2014)

Cet épisode final est quand même un cran en dessous des deux autres. Le plus gros défaut, ce sont les longueurs qui viennent polluer le début où Kenshin va enfin comprendre que sa vie aussi a de la valeur, et cela, étalé sur la durée du film. Du coup l'histoire n'est pas super intéressante à suivre alors que cet enjeu aurait dû être sinon réglé, du moins équilibré avec des combats pour ponctuer l'évolution des motivations du personnage, alors que là il faudra attendre le climax de fin pour que la marchandise soit délivrée avec un affrontement contre Makoto Shishio qui pète la classe avec son épée enflammée, réussissant même son départ avec panache. Par contre je me demande où sont passés ces fameux «10 sabreurs», son armée des combattants d'élite, dont j'en attendais forcément un peu plus, qui étaient en fait juste de la poudre aux yeux.

Mais bon, tout comme les deux autres épisodes, ça se laisse suivre sans déplaisir, mais encore une fois ça manque un peu de souffle et de renouvellement dans les enjeux, entre Kenshin qui arbore de plus en plus un air de chien battu, écroulé sous le poids de sa culpabilité de son passé de tueur (un brin de légèreté comme dans le manga n'aurait pas fait de mal), et ses amis qui sont dégoûtés qu'il se sacrifie pour un idéal soutenu par le gouvernement alors que ce dernier ne le mérite pas, et ce, jusqu'à ce qu'enfin il lâche la bride à son sabre, et tout cela, on y a droit à CHAQUE film, sans qu'aucun personnage n'évolue vraiment (ou juste en changeant de bord). Heureusement que la plupart d'entre-eux pète la classe, mais il y avait clairement moyen de faire mieux avec un tel matériel de base, surtout étalé sur une trilogie.

C'est donc l'heure du bilan. Cette trilogie du manga Kenshin est une adaptation certes respectueuse de son sujet, mais que je trouve un peu paresseuse sur les bords (tout est dit dès le premier épisode) ayant surtout un sérieux problème d'équilibrage des enjeux, et qui vaut surtout le coup d'oeil pour l'iconisation de ses personnages existant dès leur apparition dans le cadre sans gros effort d'écriture, une réalisation qui a une certaine classe rappelant parfois les toiles de Hideo Gosha, et ses combats certes rares mais bien chorégraphiés et mis en valeur (ils finissent quand même par se répéter un peu dans la forme).

Note : 6/10

[Mark Chopper]

Je suis entièrement d'accord avec toi.



(Ce final quand même )

Ceci dit, quand on a bouffé d'autres adaptations live de mangas populaires, faut malheureusement se dire que c'est le haut du panier

Le reste, c'est de la merde en barre : 20th Century Boys, Gantz, Assassination Classroom... Sans parler des mangas déjà foireux à la base (L'Attaque des titans et Terra Formars).

Et à mon avis la grosse fournée 2017 (Gintama, JoJo's, Tokyo Ghoul, Full Metal Alchemist) sera aussi à chier avec du blabla, des acteurs métrosexuels dépressifs et un emballage télévisuel.

Otomo n'est pas un grand cinéaste, mais c'est tout de même un honnête faiseur qui emballe bien son produit sur un strict plan formel. Il lui manque juste un producteur qui le libère de l'écriture télévisuelle.

[Dunandan]

Effectivement, on a échappé au pire, mais j'avoue que je nourris un petit espoir pour L'habitant de l'infini, je ne devrais peut-être pas ...

Sinon t'as raison, c'est vraiment écrit comme une série TV, on repart à chaque épisode comme si ce qui avait précédé n'avait pas servi à grand chose... Sérieux je n'en pouvais plus à la fin avec le petit cri qui annonce à chaque fois que Kenshin va tout péter sur son passage, il ne pourrait pas se réveiller un peu plus tôt ?

[Dunandan]

Mud, Jeff Nichols (2013)

Ayant été fortement mitigé par Taking Shelter, c'est finalement assez logique que je sois aussi également déçu par Mud qui reprend certains gimmicks du réalisateur. Pourtant, je nourrissais une certaine attente vis-à vis de ce film, car au-delà de la réception quasi unanime de la critique et du public, l'allusion au Monde parfait de Clint Eastwood titillait ma curiosité. Alors déjà, je trouve cette référence assez malvenue, car même si on retrouve une relation adulte/enfant et le cadre de l'Amérique profonde et désenchantée cher au réalisateur au même titre que pour Eastwood, les intentions ne sont pas du tout les mêmes. Alors que l'enfant demeurait assez passif dans ce dernier, ici, il s'agit plus d'un jeune adulte qui fait ses premiers pas dans la vie, avec ce curieux marginal lui servant de père de substitution (particulièrement dans les relations parentales et amoureuses) avant de se rendre compte que la réalité est plus complexe qu'il ne l'imaginait. On n'est donc pas au même stade, et la dynamique qui va avec aborde en ce sens puisqu'on ne perçoit plus la réalité adulte à travers des yeux d'enfants (ce qui m'avait beaucoup "enchanté" dans le film de Eastwood), mais ici ce sont plutôt les gamins qui prennent leur vie en charge, allant à contre-courant de ces adultes qui ont tous quelque chose de pourri ou de perdu.

En tous cas, j'ai bien aimé la note d'intention de Mud qui aborde d'une manière très mature des questions qui auraient pu tomber dans le cliché. Ici, pas de héros ou de méchants, c'est filmé à hauteur d'homme. Il y a certes une certaine simplicité dans le script, mais en même temps c'est assez subtil comme c'est amené, parsemant quelques symboles qui ouvrent tout un champ de réflexion sur les personnages (les tatouages, le cadre, le bateau, et même le nom du protagoniste). À ce titre le casting est solide, en tête les deux gamins, plein d'authenticité. Le cadre du Mississipi apporte aussi un truc indéniable, bien mis en valeur par une réalisation qui instaure une certaine atmosphère sans pour autant verser dans le misérabilisme. Mais il n'en reste pas moins que j'ai trouvé les relations interpersonnelles assez peu caractérisées, voire un peu forcées, le tout avec un tempo lancinant pas toujours utile. Sans oublier quelques facilités dans le déroulement qui amoindrissent le réalisme voulu (certains rapports de force entre les gamins et les adultes qui sont trop mis à égalité pour que ça paraisse pleinement sincère, ou encore cette foutue mare dont on renifle la résolution dès son apparition). Ça reste une jolie histoire intimiste, notamment sur la perte de l'innocence et de l'amour qu'on espère maîtriser mais qui peut nous échapper à tout moment (par contre la manière dont Juniper creuse son malheur alors qu'il y avait moyen de son côté, me dépasse), le tout dénué de manichéisme, mais qui ne m'a juste jamais amèné ailleurs comme l'avait si bien réussi Un monde parfait, et pour une virée chez les bouseux, j'ai même préféré Joe, peut-être moins brillant dans son propos, mais qui m'avait un peu plus remué.

Note : 6.5/10

[Jed_Trigado]

Rien que pour la scène où Mud aperçoit au loin Reese Witherspoon sans rien oser lui dire, dans le contexte actuel du ciné, c'est miraculeux.

[Dunandan]

Ben moi j'aurais préféré qu'il lui parle quoi . C'est beau mais un peu con en même temps. Je comprends la difficulté du mec à lui parler, mais faire une bonne partie du film là dessus, pffff. C'est comme ça qu'on nourrit la frustration . Mais si je l'avais vu à 18 ans, il m'aurait peut-être plus parlé, c'est aussi une question d'être sur la même longueur d'ondes avec ce genre de propos.

[Dunandan]

Rêve lucide, Kim Joon-Sung (2017)

Dans l'envie de me fendre un peu la poire, voilà que je sélectionne ce film de SF coréenne distribué par Netflix qui promet des monts et merveilles en termes de scénario portnawak, et effectivement ça ne rate pas. Un journaliste accusé d'harcèlement contre une grande société se fait kidnapper son gamin durant une fête foraine, et donc après 3 ans de recherche intensive (après une ellipse toute moche), il va tester la méthode du "rêve lucide" trouvée sur google.com (je n'exagère même pas) en tapant "comment trouver un coupable", lui permettant de revivre un événement avec le plus de détails possibles.

Alors je ne sais pas où donner de la tête, entre les flics qui croient sur parole le pauvre désespéré les infos qu'il trouve par rêve interposé, la pauvreté du traitement (un vilain filtre, des ralentis en pagaille, et l'idée de l'aiguille des secondes qui s'arrête, et c'est parti), la grossièreté des ficelles (le père capable de dessiner comme un pro des tatouages "vus", ou de voir des éléments se trouvant à plus de 100 m de distance) ou le twist tout pourri qui va à l'encontre de TOUT ce qu'on croyait savoir. Et ça va de pire en pire en termes de séquences gênantes, en culminant avec la venue du "rêve partagé" et sa conclusion à la superman pour montrer la détermination du père qui transcende tout. Dommage que ce soit aussi premier degré dans le ton, car il y avait matière pour faire un beau nanar, mais en tous cas j'ai bien rigolé.

Note : 1.5/10

[Mark Chopper]

Pour le référencement, j'aurais plutôt choisi "Lucid Dream" (titre international repris par Netflix France)...

"Rêve lucide", ça doit juste être le titre canadien

[Scalp]

Et ça fait titre de film avec Tabata Cash.

[Mark Chopper]

Un reboot de Rêves de cuir.