[Dunandan] Mes Critiques en 2017

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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Dunandan » Mar 14 Fév 2017, 02:47

lvri a écrit:Il y a pire, mais c'est pas pour ça que c'est bien :mrgreen:
Et sa vision ultra patriotique me fatigue.

Mouais, il en fait tellement des caisses que sa vision patriotique en devient marrante, du moins dans Armageddon. C'est en ce sens là aussi que je disais qu'on trouve pire ailleurs, car chez certains ça se prend au sérieux, alors que là on pourrait en douter, et c'est ce côté déviant que j'aime bien aussi avec Bay. Un exemple récent du même genre "God bless America" qui fonctionnait : La chute de la maison blanche. Un contre-exemple : sa suite.

C'est aussi ce genre de plaisir décomplexé que j'aime voir à la base au cinéma, et je trouve dommage de passer à côté, même si la limite "foutage de gueule" n'est jamais bien loin et ça malheureusement "on" tend à l'oublier aussi. Pour ma part, Armageddon offre tout simplement le genre de spectacle '90 "over the top" gonflé aux testostérones qu'on pouvait y trouver (et que les gros studios ne sont presque plus capables de fournir de nos jours). Après, qu'on n'aime pas, je comprends parfaitement ^^.
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Quai des Brumes (Le) - 8/10

Messagepar Dunandan » Mar 14 Fév 2017, 06:55

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Le quai des brumes, Marcel Carné (1938)

Je me jette dans une modeste rétrospective du cinéma naphta français et Quai des brumes est sans aucun doute une petite pépite du genre. Je suis rapidement tombé sous le charme de ces éléments expressionnistes et inquiétants reflétant un certain flou moral autour des personnages. Exceptés ceux de Jean Gabin et de Michèle Morgan, ainsi qu'un petit groupe de libertaires rassemblés pour se refaire le monde (d'ailleurs l'une de mes séquences préférées où les dialogues de Prévert claquent en harmonie avec la musique ambiante), on ne peut pas dire en effet que le bonheur règne ici-bas. C'est plutôt la mesquinerie et les apparences qui tirent les rennes, et c'est ce contraste entre ces deux sentiments là qui rendent ces îlots d'optimisme si précieux (surtout vu la situation de l'époque), mais sans verser dans la pure utopie comme le dénouement final nous le rappelle si tristement.

Autre point fort du film, c'est évidemment le mystère entourant le personnage du déserteur. On ne sait rien de lui malgré un passé louche, et on se fait un malin plaisir à montrer son évolution, comme s'il repartait à zéro (ce que l'élément de la brume symbolise bien). Tour à tour impétueux, aspirant à la tranquillité, et finalement défenseur de la veuve et de l'orphelin, et donc présent si on lui cherche des noises (très jouissives du coup les séquences contre les petites frappes qui n'en mènent pas large devant sa force tranquille), en passant par la case de l'amour, la trajectoire incarnée par Gabin ne cesse de surprendre, en bien.

C'est aussi du solide côté forme et fond grâce à une collaboration au top entre Marcel Carné et Jacques Prévert. Les dialogues sont à tomber (puisant tant dans le registre poétique que le ton franchouillard de l'époque) et d'une richesse inépuisable sur la réconciliation foutue d'avance entre le bonheur (fugace comme les notes de guitare ou un baiser), la réalité (souvent dure et froide), et la liberté (qui peut être une fuite), le tout doté d'une superbe mise en scène embrumée, capturant à la fois la beauté et la laideur de ce monde parfois là où on ne l'attend pas forcément (ce fameux "invisible" dont parlait le peintre du Paname).

Pour pinailler, je reprocherais à la limite Michel Simon d'en faire un peu trop. Il offre trop d'éléments sur son personnage, qui apparaît du coup trop vite comme le coupable idéal, en dépit des efforts faits au début pour jeter un certain trouble sur ses véritables motivations. Mais bon, ça pèse peu par rapport aux nombreuses qualités de ce film, sans oublier la joie de découvrir enfin certaines séquences emblématiques du cinéma (entre autres, bien évidemment, la déclaration de Gabin à Morgan).

Note : 8/10
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar lvri » Mar 14 Fév 2017, 06:59

J'ai vu Armageddon une dizaine de fois quand j'étais jeune. J'aimais bien, tout comme Pearl Harbor ou des trucs de ce genre. Là maintenant, je ne peux plus. Et puis sa vision du monde.... vous pensez vraiment qu'il fait exprès de prendre les autres pays pour des arriérés ? La Chine et la France dans Armageddon, c'est pitoyable :eheh:

Bref, je pense que Bay est très sérieux dans son ciné. Et Pearl Harbor prouve à quel point il est ultra patriotique.
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Dunandan » Mar 14 Fév 2017, 07:09

Je ne remets pas du tout en cause son patriotisme, mais j'insiste juste sur le fait qu'il utilise un ton qui, globalement, ne me gène pas dans la plupart de ses films. C'est tellement gros que ça en devient drôle (voire inoffensif, ou au pire, spectaculaire). Bon, j'avoue que je ne suis pas certain qu'il en est réellement conscient :mrgreen: (il n'y a que No Pain No Gain qui semble livrer une vision volontairement plus acidulée de l'american way of life).

Et puis sinon la séquence de la destruction massive de Paris je la trouve fun :chut:.

(mais bon j'avoue que sa vision des autres peuples...)
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Mar 14 Fév 2017, 11:16

Comment elle fait plaisir ta critique du Carné. :super:
Si t'as besoin de liens pour d'autres Carné (ou d'autres réals français naphta d'ailleurs), fais moi signe. :wink:
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Dunandan » Mar 14 Fév 2017, 14:05

Je vais commencer par épuiser mon stock, j'en ai une vingtaine en attente avec entre autres, encore du Carnet, du Lautner, du Verneuil, du Duvivier, etc. ;)
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Grande illusion (La) - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Dim 19 Fév 2017, 05:52

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La grande illusion, Jean Renoir (1938)

Autant je n'ai pas été vraiment emballé par la première partie du film (tout le passage autour du premier camp de prisonniers), trop gentillet à mon goût (avec en outre un sidekick comique pour le moins énervant), autant, dès lors que le ton s'est durcit avec le personnage de Gabin criant son dégoût de la guerre face à son geôlier allemand du fond de sa cellule (et puis plus tard cette fantastique évasion avec les instruments de musique), c'est comme si le film avait pris sens, m'invitant à reconsidérer le début d'un autre oeil.

Bon déjà, c'est fou à quel point La grande illusion peut paraître à la fois visionnaire dans son approche (le premier film qui annonçait que cette guerre allait durer plus longtemps que prévu), et en même temps porteuse d'espoir à travers cette séquence en prison révélant un grand sens de compréhension de la part du maton (dans le même genre de fraternité, on pourrait aussi citer cette séquence avec les deux officiers chefs allemand et français). Il y a une authenticité qui colle ensuite au film tout à fait étonnante et qu'on ne peut réduire au seul contexte de l'occupation même si bien sûr ça peut aider.

Mais ce qui m'a surtout intéressé dans ce film, c'est le propos de Renoir, propos que j'avais trouvé plutôt ennuyeux dans La règle du jeu, sur le rôle des classes sociales tendant à dénaturer les rapports humains, alors qu'il trouve ici toute sa force et sa pertinence dans le cadre de la deuxième guerre et de l'occupation allemande qui s'est ensuivit. Ainsi, officiers et sous-officiers, français et allemands, hommes et femmes, nobles et ouvriers, tous, tout en étant bien dépeints dans leurs caractéristiques propres, au sein de cette comédie du paraître et de la fonction, finissent par être mis sur un pied d'égalité face à cette grande absurdité qu'on nomme la guerre. Et même si la fin semble assez optimiste dans son dénouement, les paroles qui s'échappent de la bouche des personnages en atténuent fortement la tournure.

Bref, malgré mes petites réserves, il s'agit d'un film qui me semble important, dont le sujet porte finalement moins sur la paix et la situation de guerre que sur les conséquences de celle-ci sur l'humain et les relations qui se nouent à lui d'une façon inaltérable s'il veut encore s'appeler comme tel. La vision qu'incarne ce film est certes dans le fond, utopiste (en creusant un peu, ça ne dit rien d'autre que les frontières entre les individus, quelles qu'elles soient, sont mauvaises ou artificielles, et sont donc idéalement à bannir, au nom d'une fraternité justement sans limites), mais n'empêche que la manière dont elle s'imprime sur la pellicule est sacrément percutante et inspirante.

Note : 7.5/10
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Tortue Rouge (La) - 8/10

Messagepar Dunandan » Dim 19 Fév 2017, 18:28

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La Tortue rouge, Michael Dudok de Wit (2016)

Je ressors relativement mitigé de l'expérience que constitue La tortue rouge, un film d'animation totalement muet qui est autant magnifique sur la forme que raide au niveau de son contenu. Je n'ai rien contre le fait de jouer la carte du minimalisme, bien au contraire, mais il faut reconnaître que la psychologie des personnages est très peu développée, d'autant plus que leur passé n'est pas du tout évoqué, ce qui donne pour résultat une oeuvre contemplative et sensorielle (l'ambiance sonore, réussie en passant, y prend une place très importante) dont forcément on n'aura pas toutes les clés.

Ce n'est pas pour autant un film totalement opaque dans son propos, bien au contraire, on comprend bien que ça porte sur le rapport organique de l'homme à la nature et même à sa propre nature (très belle cette séquence où les deux parents dessinent leur représentation du monde), avec comme sources d'inspiration les films de Miyazaki pour son fond symbolique et les bande-dessinées européennes pour son rendu visuel. Ce qui donne ainsi un résultat esthétique tout à fait charmant, et contenant par delà ses séquences naturalistes, de petites scénettes oniriques (les rêves) et comiques (les crabes) du plus bel effet et qui ne prennent jamais le pas sur le côté brut des images. Mais au-delà du fait que certains éléments nous échappent (que représente au fond la tortue rouge ?), c'est plutôt du côté émotionnel que ça pèche. Ainsi, rares sont les séquences qui m'ont réellement touché (hormis celles qui tournent autour de la mort et de la naissance), ce qui peut être un problème pour un film de cette trempe se déroulant sur une bonne moitié de vie d'homme dont le rythme, (très) lent, épouse la solitude des protagonistes sur une île déserte.

Reste une patte tout de même très personnelle dans l'univers du genre due à une collaboration franco-japonaise pour le moins fructueuse, et comme toute oeuvre sensorielle et symbolique qui se respecte, il est fort à parier qu'elle sera perçue et appréciée de manière différente par le public. Mais pour ma part, il a manqué à La tortue rouge un petit supplément d'âme pour réellement convaincre, malgré certaines séquences marquantes en leur genre, à l'instar de cette conclusion tristounette qui synthétise toute la misère et la force de la condition humaine.

MAJ du 06/01/18 : Petit retour de veste, l'ayant largement plus apprécié cette fois-ci. Il s'agit finalement d'un petit modèle d'efficacité (le manque de psychologie et d'explications n'est plus du coup un défaut à mes yeux, bien au contraire), alors qu'il s'agit d'un poème naturaliste total sur la vie, la mort, et l'existence, et donc d'une densité assez incroyable pour sa courte durée (tout en laissant respirer les images d'une manière très reposante), retraçant ses principales étapes de manière à la fois évidente et symbolique. Et sérieusement, qu'est-ce que c'est beau, dans tous les sens du terme (le passage avec la tortue rouge, évidemment, mais aussi le départ du fils, et la fin, et au-delà, le cycle de la vie si présent), ça ne m'étonne pas du tout que Ghibli l'est co-produit tant La tortue rouge rejoint ses thématiques dans ses grandes largeurs, tout en apportant une touche «réaliste» qui fait du bien.

6.5 => 8/10


Note : 8/10
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Hook ou la revanche du Capitaine Crochet - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Jeu 23 Fév 2017, 01:58

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Hook, Steven Spielberg (1993)

Hook représente pour moi un peu ma petite madeleine de Proust que je revois de temps en temps, tout en le redécouvrant au fil des ans. Et pour cause, film sur l'enfance et le passage à l'âge adulte par excellence, il développe de riches thématiques sur le sujet tout en trouvant le bon moyen de les faire passer par l'image. Alors que chez d'autres, ce type d'imagerie enfantine à la Walt Disney a tendance à m'insupporter au plus haut point, ici Spielberg parvient à me toucher comme jamais, jusqu'à même transcender à mon sens l'adaptation qui en a été faite en dessin-animé. Bien sûr, ce film évoque les propres obsessions de son auteur, cette crainte de ne pas être un bon père, de perdre son âme d'enfant en devenant un adulte, et plus encore, de l'oubli total que représente la mort. Pour ainsi dire, il a trouvé un sujet en or avec cette suite de Peter Pan. En tous cas il sait réveiller la nostalgie en nous par rapport à l'oeuvre en question (notamment à travers des gimmicks bien connus) tout en apportant une maturité dans le traitement qu'on ne décèle pas forcément de prime abord.

On pourrait rechigner avec quelques séquences qui en font un peu trop dans le sens de la bouffonnerie (par exemple Hook parfois tourné en ridicule en vieux fou limite schizo, ou les jeux ou attaques d'enfants ultra colorés), mais c'est au fond toujours raccord avec l'univers, et la dernière ligne droite est juste énorme en termes de palette d'émotions ressenties, en passant bien sûr par cette scène où Peter se souvient de son passé et qu'il réalise pourquoi il a choisi de grandir. Le casting est aussi un point fort du métrage, en tête Dustin Hoffman, méconnaissable en Captain Hook, et Julia Roberts et Robin Williams, qui sont l'évidence même en fée Clochette et en Peter Pan. Les enfants sont également très bien et leur interprétation nous amène plus loin que la seule volonté de coller physiquement aux personnages (la scénette autour du petit black qui reconnaît le premier Peter Pan est juste magique).

Vraiment, je ne comprends pas comment ce film a pu se faire autant bâcher par le public (malgré une esthétique kitschouille qui encore une fois ne jure pas tant que ça vu le genre abordé, même pour l'époque) tant il incarne le divertissement familial par excellence tout en instillant une bonne dose de profondeur qui devrait plaire aux plus exigeants, pour autant qu'on ne soit pas trop aigris. Ce qui m'étonne aussi dans ce film, et que j'avais déjà souligné en filigrane, c'est bien sûr cette capacité qu'a Spielberg à maintenir un tel niveau d'optimisme et d'enthousiasme (qui persistera dans sa filmo jusqu'à au moins A.I. qui sera encore un nouveau tournant dans sa carrière par rapport à ses oeuvres dites "naïves"), et en même temps cette noirceur en arrière-plan venant donc se mettre en balance avec cette humeur bon-enfant générale. Les seules choses, finalement purement techniques, que je reprocherais à Hook, ce sont ses sfx qui ont parfois mal vieilli (je pense surtout aux incrustations digitales, bien que les matte painting soient plutôt jolis, et les décors en dur, toujours bons à prendre en cette période du tout CGI). Mais l'essentiel est là : l'imaginaire est bien fourni et la magie opère toujours, avec la musique inoubliable de John Williams qui fait la moitié du job.

Note : 7.5/10
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Mr Jack » Jeu 23 Fév 2017, 18:51

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Re: Tortue Rouge (La) - 6,5/10

Messagepar Waylander » Sam 25 Mar 2017, 19:40

dunandan a écrit:
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La Tortue rouge, Michael Dudok de Wit (2016)

[justify]

(que représente au fond la tortue rouge ?),

Note : 6.5/10



Je ressors du film et je me situe entre ton avis et celui d'Alegas. Je me suis un peu emmerdé quand même. Beau mais ultra statique, plan plan, vu et revu sur plusieurs points et concernant la tortue j'y vois deux choses : la première, c'est un peu le mythe de la petite sirène détourné ensuite , la fin ce que j'ai cru comprendre c'est que la nana et donc le fils n'ont jamais existé. Et ce explique la part onirique du métrage. Le mec est resté seul tout le temps sur l'île et la tortue a vraiment existé , il l'a tué et par remords, il termine sa vie, le plan final, vieux, seul et entrain de rêver de toute l'histoire qu'on vient de voir avant sa mort. La femme redevient tortue et repart. On pourrait donc aussi y avoir un petit message sur la condition animale, quand l'homme bute des animaux par colère parce qu'ils n'obéissent pas ou qu'ils vivent leur vie là on voudrait vivre la notre. Sauf que Crusoé finit par le regretter, la tortue était une présence pour lui et un être vivant qu'il a tué gratuitement, il ne l'a même pas mangé. Voilà mon interprétation mais je suis peut être complètement à côté de la plaque. Pour le reste, sa vie de famille bah c'est la vie qu'il aurait voulu avoir.
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Alegas » Sam 25 Mar 2017, 23:14

dunandan a écrit:Je vais commencer par épuiser mon stock, j'en ai une vingtaine en attente avec entre autres, encore du Carnet, du Lautner, du Verneuil, du Duvivier, etc. ;)


Allez allez, ça manque de cinéma français par ici. :mrgreen:

(sinon intéressant ta vision du film Way, j'y penserais à la revision)
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Re: [Dunandan] Mes Critiques en 2017

Messagepar Dunandan » Lun 27 Mar 2017, 01:11

Oui, en ce moment, un peu moins d'envie de cinoche, disons qu'elle est concentrée dans un autre domaine :mrgreen:. Mais je vais essayer de regarder/critiquer bientôt quelques films français (et aussi asiatiques, j'ai presque toute la filmo de Tsui Hark sous le coude!) :super:.
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Casse-tête chinois - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Lun 27 Mar 2017, 06:29

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Casse-tête chinois, Cédric Klapisch (2013)

Je suis le premier surpris, mais j'ai trouvé cette conclusion du cycle Xavier vraiment agréable à suivre. Et pourtant, l'exercice de s'y refrotter après 8 ans n'est pas une chose forcément facile, beaucoup s'y sont cassés les dents, mais force est de constater que l'alchimie entre les personnages est toujours présente, servie par une écriture solide, presque logique concernant l'évolution de chacun, sans paraître superficielle pour autant. Et alors que j'étais légèrement déçu par la forme télévisuelle et le manque de dépaysement que représentaient les Poupées russes, cette suite essaie plus de choses de ces côtés-ci. On regrettera seulement une bande-originale au-dessous de ce qu'on a pu connaître par le passé.

Alors c'est sûr que Casse-tête chinois abuse parfois un peu des clichés (finalement comme les deux autres films de la trilogie), mais l'écriture est telle que ça passe tout seul, et c'est même parfois assez juste et drôle (comme le point de vue des américains sur les français). Mais bien sûr, si j'ai autant apprécié ce film, c'est surtout grâce au personnage de Xavier en qui l'identification est rendue facile grâce à tous les petits défauts qu'il porte et le système D qu'il utilise sans cesse pour régler toutes les situations tordues qu'il est en train de vivre. À la limite pourrait-on reprocher à la formule un petit sentiment de déjà-vu lorsqu'on s'approche du bout, mais c'est vraiment pour pinailler, d'autant plus que le mot de la fin est bien trouvé, bouclant idéalement la boucle (plus mitigé par les retrouvailles, peut-être trop belles pour être vraies, sans en dire trop).

Note : 7.5/10
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Eagle Shooting Heroes (The) - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Mer 05 Avr 2017, 05:11

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The Eagle Shooting Heroes, Jeff Lau (1993)

Les comédies Hong-kongaises sont réputées pour être parfois très osées dans le ton burlesque qu'elles déploient, mais The Eagle Shooting Heroes dépassent mes attentes sur ce plan là. L'auteur de la fameuse adaptation du Roi singe de 1993 frappait déjà un grand coup dans le genre de la comédie potache non-sensique, qui décidément ne devait pas se contenter de l'eau du robinet.

Commençons par le début, car sans la crise budgétaire qui entourait un certain film de Wong Kar Wai, Les cendres du temps, The Eagle Shooting Heroes n'aurait probablement jamais vu le jour. L'habitué des festivals, Wong Kar Wai, n'ayant plus un rond pour terminer son film, a donc décidé d'appeler son pote Jeff Lau pour l'aider à financer son film en produisant The Eagle Shooting Heroes, adapté d'un célèbre roman à succès de cape et d'épées (le même que Les Cendres du temps), mais dans une version sérieusement revisitée selon mes sources, à l'instar du Roi singe. Le casting rassemblé ainsi pour l'occasion est tout simplement royal, s'agissant donc du même que celui des Cendres du temps (décidément, ça doit être très rigolo de comparer ces deux films tant ils jouent sur un registre différent tout en s'inspirant du même matériel). On y retrouve, pour les plus connus, les deux Tony Leung, Leslie Cheung, Joey Wang, Brigitt Lin, et Maggie Cheung. Le tout est tourné en un temps record pour que la sortie du film coïncide avec les fêtes du nouvel an chinois et amasse le plus de thune possible (d'où le clin d'oeil à la fin).

L'intérêt de cette pellicule repose donc sur ses acteurs, qui se donnent comme jamais pour livrer une version burlesque des rôles classiques qu'on trouve habituellement dans le genre du wu xia pian. Le budget alloué est certes ridicule, ça se voit et ça ne s'en cache jamais, les costumes semblant avoir été faits à partir de rideaux de douche, et ce n'est pas vraiment mieux du côté des décors, flashy et en carton pâte. Mais c'est finalement parfaitement dans le ton du film qui est du grand n'importe quoi, dans ce qui semble être une sorte de parodie du film d'amour, le tout mâtiné de séquences d'arts martiaux costumées. Et si c'est cheapos au possible, la réalisation ne manque pas d'inventivité et d'énergie, et ce ne sont pas l'utilisation low budget du ralenti durant un combat ou les accélérations hallucinées d'une séquence de comédie musicale calée sur le rythme de la musique de Guillaume Tell qui viendront me contredire.

Le Roi singe proposait déjà quelque chose d'assez dingue dans le traitement, mais là on se fiche carrément du scénario pour assister à des gags en rafales bien souvent foireux mais réalisés avec une telle sincérité et douce folie que ça nous attaque directement le cerveau pour éteindre les derniers neurones qui luttaient encore pour leur survie et nous plonger en plein délire. Et ça ne manque pas de séquences où les acteurs se lâchent, entre Tony Leung Ka-Fai qui cherche à se faire dire «I love you» par Leslie Cheung pour devenir un immortel, l'autre Tony Leung, le badguy de l'histoire, qui lance à tue-tête des petits rires mesquins ridicules et se pare d'une paire de lèvres en forme de saucisses durant une bonne partie du film, ou encore Brigitte Lin qui possède un pouvoir aux effets hasardeux.

Bref, The Eagle Shooting Heroes ne plaira pas à tout le monde tant il ne s'impose presque aucune limite dans le grotesque, tant au niveau de son esthétique, de son interprétation, et de son histoire, mais les autres pourront y retrouver une petite perle de plaisir déviant et régressif (qui manque d'ailleurs trop au cinéma HK de maintenant), pour peu qu'on soit réceptif à ce genre d'humour, encore une fois.

Note : 7.5/10
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