Spartacus - Stanley Kubrick (1960)
Spartacus a une place à part dans la filmo de Mister Kubrick de par son statut d'oeuvre de commande, puisqu'il est venu à la rescousse de son copain Kirk Douglas alors en plein clash avec le réalisateur Anthony Mann initialement prévu, laissant augurer d'une œuvre impersonnelle et finalement moins "intéressante". Sauf que j'ai toujours pensé que l'oeuvre de Kubrick dans sa globalité, joue systématiquement sur les contrastes, qu'il est souvent difficile de dire qu'un film en annonce un autre et surtout le fait que chaque film a sa propre personnalité qu'elle soit formelle ou thématique, dès lors Spartacus sans être un chef d'oeuvre, s'insère assez logiquement dans la filmo du maitre car il s'attaque purement et simplement à l'exercice de style de la commande où Kubrick prouve qu'il peut réaliser une authentique œuvre populaire au classicisme redoutable tout en développant un léger sous-texte.
Oui, Spartacus est archi-codé dans sa construction et alors ? C'est justement cette simplicité a poser ses enjeux et personnages (un esclave qui va se soulever et dire non a sa condition, ce qui va créer des remous au sein de l'empire romain), empreints d'une mythologie forte qui se rapproche de notre "lutte de classes" actuelle et d'un sens du romanesque naïf qu'on a du mal à retrouver aujourd'hui qui font l'attrait de Spartacus. Je suis loin d'aimer le péplum et pourtant, j'ai été agréablement porté par cette histoire et la beauté formelle de l'ensemble, Kubrick ayant des moyens plus que conséquents, il s'en donne a coeur joie pour le montrer à l'écran, rien ne vaut le bon vieux tournage en dur qui donne une vivacité et une dynamique aux scènes de foule (avec des milliers de figurants, le cinémascope y trouve toute son utilité) que les meilleurs CGI du monde ne pourrait pas avoir. La mécanique a base de montage parallèle entre Rome et le parcours de Spartacus a partir de la seconde heure est assez déroutante et bancale (même si j'ai aimé l'idée que Olivier et Douglas ne se font face que dans la dernière demi-heure) qui donne un petit ventre mou au film, autrement toute la partie de Spartacus esclave et la dernière heure qui condense la plus grosse bataille du film, c'est du high level avec une rythmique parfaitement étudiée. Par contre, j'aurais un gros bémol sur certains aspects du script maintes fois signalés ailleurs : son côté pro-communiste et surtout certains délires ouvertement gays (la fameuse scène du bain entre Olivier et Curtis) apportés par le scénariste Dalton Trumbo qui certes ont du amuser les critiques mais qui vu dans la globalité du film s'avèrent être des apartés de très mauvais goût, ternissant un peu l'approche très 1er degré du récit.
Je finirais sur Kirk Douglas qui reste à mon sens un acteur à la fois très doué mais surtout pourvu d'un charisme magnétique, portant le film avec conviction, a chaque fois que je le voyais débiter une punchline ou envoyer paitre les romains, j'avais qu'une envie, c'est de le suivre pour les bousiller par paquet de 10. Un véritable super-héros iconique en somme que Kubrick met en scène à la perfection. Bref, j'ai encore découvert grâce a ce film une facette nouvelle de ce réalisateur qu'il n'est plus la peine de présenter et consolide mon respect pour ce caméléon des genres qui savait autant divertir que faire ressentir des choses au spectateur sans tomber dans l'élitisme.
8/10
Oui, Spartacus est archi-codé dans sa construction et alors ? C'est justement cette simplicité a poser ses enjeux et personnages (un esclave qui va se soulever et dire non a sa condition, ce qui va créer des remous au sein de l'empire romain), empreints d'une mythologie forte qui se rapproche de notre "lutte de classes" actuelle et d'un sens du romanesque naïf qu'on a du mal à retrouver aujourd'hui qui font l'attrait de Spartacus. Je suis loin d'aimer le péplum et pourtant, j'ai été agréablement porté par cette histoire et la beauté formelle de l'ensemble, Kubrick ayant des moyens plus que conséquents, il s'en donne a coeur joie pour le montrer à l'écran, rien ne vaut le bon vieux tournage en dur qui donne une vivacité et une dynamique aux scènes de foule (avec des milliers de figurants, le cinémascope y trouve toute son utilité) que les meilleurs CGI du monde ne pourrait pas avoir. La mécanique a base de montage parallèle entre Rome et le parcours de Spartacus a partir de la seconde heure est assez déroutante et bancale (même si j'ai aimé l'idée que Olivier et Douglas ne se font face que dans la dernière demi-heure) qui donne un petit ventre mou au film, autrement toute la partie de Spartacus esclave et la dernière heure qui condense la plus grosse bataille du film, c'est du high level avec une rythmique parfaitement étudiée. Par contre, j'aurais un gros bémol sur certains aspects du script maintes fois signalés ailleurs : son côté pro-communiste et surtout certains délires ouvertement gays (la fameuse scène du bain entre Olivier et Curtis) apportés par le scénariste Dalton Trumbo qui certes ont du amuser les critiques mais qui vu dans la globalité du film s'avèrent être des apartés de très mauvais goût, ternissant un peu l'approche très 1er degré du récit.
Je finirais sur Kirk Douglas qui reste à mon sens un acteur à la fois très doué mais surtout pourvu d'un charisme magnétique, portant le film avec conviction, a chaque fois que je le voyais débiter une punchline ou envoyer paitre les romains, j'avais qu'une envie, c'est de le suivre pour les bousiller par paquet de 10. Un véritable super-héros iconique en somme que Kubrick met en scène à la perfection. Bref, j'ai encore découvert grâce a ce film une facette nouvelle de ce réalisateur qu'il n'est plus la peine de présenter et consolide mon respect pour ce caméléon des genres qui savait autant divertir que faire ressentir des choses au spectateur sans tomber dans l'élitisme.
8/10