[Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Mer 03 Déc 2014, 09:31

Je n'aurais pas cru que tu aimes autant States of Grace Jimmy. Bien joué. :super:
Et oui, ce rap, scène toute simple mais grosse émotion.
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22 Jump Street - 6,5/10

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 03 Déc 2014, 14:10



22 Jump Street - Phil Lord & Christopher Miller - 2014


22 Jump Street ne répond pas du tout aux attentes, c'est une évidence. Alors que son prédécesseur était un bel hommage au buddy movie mâtiné de connerie, cette suite déjoue tous les pronostics et accumule les tares. L'enquête policière est mise sous l'éteignoir et on se retrouve avec une comédie pure et dure. C'est un peu trop long pour ce que ça raconte, la bromance et ses "je t'aime, moi non plus" entre Tatum et Hill, c'est un peu chiant, et on peste un peu contre l'épilogue à la sauce Spring Break mais bordel, qu'est ce qu'on se poile. Par moment, j'ai ri comme un goret et notamment toute la première partie. C'est hyper communicatif en plus, le regarder à plusieurs (à condition d'avoir le bon état d'esprit), ce sont des barres assurées. Channing Tatum, on est tous à peu près d'accord pour dire qu'il craint dans les films dits "sérieux" mais dès qu'il touche à la comédie, l'auto-dérision dont il fait preuve et sa propension à se ridiculiser fait mouche. Son créneau est donc tout trouvé, inutile qu'il persiste à devenir un acteur. Le métier de bouffon lui va comme un gant. Son duo avec Jonah Hill fonctionne à la perfection et il est vraiment dommage que le script ait la mauvaise idée de les séparer à mi-parcours. Le film reprend peu ou prou la même recette que le premier, les deux troufions sont envoyés en milieu universitaire pour démanteler un réseau de trafiquants et vont bien galérer pour remplir leur mission. 22 Jump Steet ne va pas dans la direction attendue mais il serait dommage de faire la fine bouche et de se priver de ce concentré de fun qui y va toujours sans filet lorsqu'il s'agit de faire rire. Bancal, un peu radin en terme d'action par rapport à 21 Jump Street mais vraiment fendard, voilà un film idéal pour les soirées arrosées entre potes.


6.5/10
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Dallas Buyers Club - 7/10

Messagepar Jimmy Two Times » Jeu 04 Déc 2014, 00:23



Dallas Buyers Club - Jean-Marc Vallée


A l'instar de 12 Years a Slave, Dallas Buyers Club est une bête de compétition taillée pour les Oscars. Mais il est à mes yeux moins académique que celui qui a raflé toutes les principales breloques cette année, en raison notamment d'un traitement non lacrymal. L'inverse aurait été étonnant vu que le personnage principal incarné par Matthew McConaughey, est un bel enfoiré, qui ne fait pas grand chose pour se faire aimer. Cocaïné, alcoolisé, et friand des plaisirs de la chair, il ne récolte que ce qu'il a semé. Devenu séropositif, il ne cherche pas vraiment la rédemption. Son combat contre le lobby pharmaceutique est en premier lieu une quête personnelle avec un objectif égoïste, celui de vivre le plus longtemps possible. Par la force des choses, l'odyssée de Ron Woodroof devient progressivement plus collective mais cela ne fait pas pour autant de lui un leader contestataire. Il reste toujours la même tête de con et met simplement son caractère borné au service d'une cause nouvelle, l'ignorance étant encore de rigueur à l'époque des faits.

La portée du film de Jean-Marc Vallée est certes mineure mais la prestation supérieure de Matthew McConaughey, devenu un acteur incontournable à force d’enchaîner les prestations XXL depuis quelques années, élève l'ensemble à un niveau plus que satisfaisant. La belle facture visuelle tranche avec le tout venant du genre, souvent assez impersonnel et on en viendrait presque à regretter que le background texan, bien kiffant quand il s'arrête quelques instants dans les arènes de rodéo, ne soit pas plus mis à contribution. Cela aurait peut être permis d'ôter l'étiquette caricaturale assez souvent collée dans le dos du personnage principal alors qu'il est un digne représentant des fiers-culs de son Etat. Au final, nous sommes face à un quasi biopic qui baigne dans le film à charge, manque un peu d'engagement pour convaincre pleinement, mais qui marque néanmoins des points grâce à ses acteurs en état de grâce et par son refus du misérabilisme. Jared Leto réussit notamment l'exploit d'être convaincant et même émouvant dans le rôle d'une folle de service, archétype pourtant plus qu'enclin à l'excès. Ici, on se bat et on a pas peur de monter sur le ring avec la grand faucheuse. Loin des films déprimants sur la maladie avec des chiens battus pour interprètes, Dallas Buyers Club séduit.


7/10
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Edge of tomorrow - 6,5/10

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 07 Déc 2014, 13:46



Edge of Tomorrow - Doug Liman - 2014


Quand l'heure de faire le bilan de cette année 2014 sera venu, Edge of Tomorrow viendra sans mal se placer dans le top 5 (voir top 3) des meilleurs blockbusters de l'année, mais ça n'est pas pour autant qu'il accédera à la postérité. Reprenant le concept de la boucle temporelle - en gros, un croisement entre Un Jour sans Fin et Starship Troopers - le film de Doug Liman, qui était bien rentré dans le rang après le premier épisode de la saga Jason Bourne, ne parvient cependant à éviter les écueils du genre. A commencer par une certaine forme de répétitivité. Difficile de scotcher les spectateurs pendant toute la durée d'un film lorsqu'on lui repropose de façon discontinue les mêmes scènes avec quelques ajouts en terme de progression narrative et d'action. Gros ponte de l'armée officiant du côté des têtes pensantes, Tom Cruise se voit projeté sur le champ de bataille avec le grade de troufion et la mission de sauver l'humanité.Il fera la rencontre d'une légende vivante, la plutôt bad ass Emily Blunt, à qui il va devoir constamment rafraîchir la mémoire afin de faire avancer le schmilblick. En l’occurrence, ils vont devoir s'unir pour mettre une bonne branlée à la flopée d'extraterrestres increvables qui convoitent la terre.

Passée une première demie heure qui fait son office en terme d'exposition (mais qui ne m'a pas happé comme il se doit), on se retrouve face à une arme de distraction massive, plutôt bien foutue visuellement et pas trop conne si on accepte le principe. Quelques points noirs viennent toutefois entacher le ressenti final à commencer par un manque flagrant de violence. C'est vraiment trop aseptisé à ce niveau et à des années lumières de la principale source d'inspiration d'Edge of Tomorrow, le brûlot bourrin et jubilatoire de l'ami Paulo bien sûr. Difficile de faire aussi rentre-dedans de nos jours mais là, c'est à peine si on voit une goutte de sang de tout le film... Le spectacle ne manque pas d'envoyer la purée pour autant, l'amateur de scènes explosives et de grosses pétoires futuristes en a pour son argent, mais il manque clairement une ou deux scènes marquantes et un peu de couilles pour élever le débat. Surtout que la fin est bien faisandée, vraiment trop orientée happy end, alors que rien ne le justifiait si ce n'est pour réjouir le grand public. Divertissant, Edge of Tomorrow l'est assurément et il se situe dans le haut du panier au regard de ces dernières années. Mais comme trop souvent avec de type de blockbuster contemporain, il ne faut guère plus que quelques heures ou quelques jours pour presque tout oublier de ce qui nous a été proposé.


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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 07 Déc 2014, 13:53

Tout à fait d'accord avec toi. Et puis je trouve que ça manque aussi d'émotion. Je dis ça car c'est mis en avant avec la relation Cruise/Blunt, mais c'est carrément sous-exploité.

Dire que c'est vendu comme l'un des meilleurs blockbusters de l'année... :?
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 07 Déc 2014, 14:15

Bah, c'est le cas. Mais le niveau n'est pas très élevé :?
Je mets les Gardiens de la Galaxie un poil de bite au dessus et c'est tout.
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Dim 07 Déc 2014, 14:21

J'sais plus combien j'ai mis, mais j'en pense peu ou prou la même chose que toi :mrgreen:
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Immigrant (The) - 4/10

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 10 Déc 2014, 00:31



The Immigrant - James Gray - 2013


Little Odessa, The Yards (un de mes films de chevet), La Nuit nous Appartient. C'est peu dire que le début de carrière de James Gray, réalisateur qui aime prendre son temps entre chaque projet, m'enthousiasme au plus haut point. Même si son dernier en date, Two Lovers, n'était franchement pas ma came, il perpétuait les thématiques du bonhomme et son goût pour les belles images. The Immigrant fait clairement tâche. Où est donc passé le brillant auteur que l'on connait? Pourquoi cette histoire banale au possible et ce pseudo hommage à la grande tradition du mélo chaussé de gros sabots? Pourquoi Jeremy Renner est maquillé comme une voiture volée? Et surtout pourquoi Marion Cotillard passe deux heures à chialer? Comme si elle n'était pas déjà assez insupportable comme ça... Elle est sensée jouer une polonaise, mais elle nous la fait version roumaine et passe son temps à gémir et miauler comme un petit chat abandonné.

Scénario d'un classicisme éprouvé donc (ça, c'est pour rester poli) avec Marion qui déboule à Ellis Island dans les années 20 en compagnie de sa frangine tuberculeuse, laquelle devra rester en quarantaine, avant de rencontrer un pimp interprété par Joaquin Phoenix et finir par tomber amoureuse du cousin illusionniste de celui-ci (Renner). Evidemment, les deux ne peuvent pas se blairer. Phoenix s'était déjà fait piquer une meuf par Renner par le passé donc il ne va pas la lui refaire à l'envers avec une Roumaine. La suite, on la connait, il va y avoir un drame parce que le triangle amoureux c'est chaud du slibard au début du XXème siècle. Quelle déception que cette relecture aseptisée des puissants conflits familiaux qui sublimaient les premiers opus de James Gray. Ce que je viens de vous conter n'est pas la phase d'exposition du film mais un véritable synopsis. Il ne se passe rien d'autre, il reste tout juste de la place pour que Marion s'émancipe et retrouve sa frangine in extremis avant que ne tombe le couperet, symbolisé par un générique de fin salvateur après deux heures de mièvrerie indignes du talent du réalisateur.

On sauvera tout juste la belle mise en image de l'ensemble, quoique que je trouve là aussi que le résultat se situe bien en deçà de ce qu'il nous propose habituellement. La photo un peu jaunâtre n'est pas du meilleure goût, on a vu plus original pour signifier la misère. En l'état, ça colle bien avec le teint blafard et les mines déconfites des malheureux qui battent le pavé toute la journée dans le seul espoir de glaner quelques pennies pour survivre. Côté casting, Cotillard est à chier et les ricains ne s'en sont toujours pas rendu compte, Renner est pas mal derrière son mascara et son eye-liner, et Phoenix a déjà été bien plus inspiré. D'ailleurs, depuis sa blague à deux balles qui consistait à nous faire croire qu'il mettait un terme à sa carrière d'acteur en se faisant passer pour un simili clodo, je trouve qu'il a clairement perdu de son aura. Bref, après quelques jours de digestion, The Immigrant, c'est une putain de douche froide de la part de James Gray. Le film a bien quelques qualités et n'est sûrement pas aussi mauvais que ces quelques lignes peuvent le laisser entendre, mais c'est terriblement anodin. Espérons qu'il redresse la barre pour le prochain, qu'il retourne hiberner pendant 6/7 ans comme il le faisait auparavant, ça l'aidera peut être à retrouver l'inspiration.


4/10
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Messagepar Milkshake » Mer 10 Déc 2014, 08:51

Oui bien décevant ce film qui à l'exception de son début et son final inspiré, le reste est d'une platitude sans nom, il y a que l'aura de Phoenix qui sauve le métrage. Et puis visuellement le film est baclé, James Gray qui utilise des fonds vert mais ou va t-on ? :shock:

Au moins Two Lovers qui ne me parle pas du tout sur le fond que je trouve anecdotique et pleurnichard c'était toujours aussi soigné dans la réal.

Je suis un grand fan de Gray (de ses 3 premiers films) mais là il s'est perdu, il le dit lui même il a torché le scénario de The Immigrant en 2 semaines ça se ressent à l'écran avec le perso Renner inutile et une Cotillard qui ère à l'écran tout en tentant d'immiter la grande Meryl Streep du Choix de Sophie.

Par contre son prochain Lost City of Z, ça va être dantesque 8) (si il a le budget pour) avec Benedict Cumberbatch :super: et puis après il a un projet SF qui semble allechant.

En esperant que Gray trouve enfin un petit succès publique qui lui permettrait de monter ses projets plus facilement.
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 10 Déc 2014, 09:47

Ca avance un peu la prod' de Lost City of Z?
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Sheitan - 2/10

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 10 Déc 2014, 14:24



Sheitan - Kim Chapiron - 2006


Heureusement pour lui, Kim Chapiron a su se remettre en selle après ce naufrage artistique que fut Sheitan. Le prototype du film de potes qui essaye de transposer un univers hype (la verve du collectif kourtajmé) sur grand écran. Soit un pseudo thriller horrifique vampirisé par un Vincent Cassel mauvais comme un cochon qui en fait des tonnes dans un rôle complètement what the fuck. Difficile d'être secoué par l''ambiance vendue comme malsaine (des djeuns des quartiers se retrouvent en after chez des ploucs consanguins) quand tu as une star qui en fait des caisses dans le surjeu. Au début, le film fait illusion en essayant de secouer un paysage cinématographique français complètement apathique dès qu'il essaye de fricoter avec le cinéma de genre mais très vite l'entreprise lasse, agace et vire au rejet compulsif dans la dernière bobine. C'est complètement con, on sourit 1 fois et demi en tout et pour tout et le scénario part en roue libre. Plutôt que de se contenter de livrer un slasher déjanté, Chapiron et sa bande veulent faire du trash à tout prix, à tel point que ça en devient complètement ridicule au fil des minutes. Le ponpon étant décroché au terme d'un épilogue prévisible au possible et d'un mauvais goût sans nom (et c'est pas original pour un sou en plus). Il y a quelques plans sympathiques pour sauver Sheitan du néant absolu mais ils sont bien vain. Les pirouettes techniques sont inutiles lorsqu'elles sont au service d'un script aussi creux. On s'emmerde royalement, il ne se passe presque rien en dehors du Cassel Horror Picture Show et les autres acteurs n'en sont pas. N'en jetez plus, la coupe est pleine. L'antithèse absolue de Dog Pound qui permit à son réalisateur de relever la tête en évitant la complaisance gerbante et la violence gratuite.


2/10
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Planète des singes: les origines (2011) (La) - 6,5/10

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 10 Déc 2014, 23:04

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La Planète des Singes : les Origines - Rupert Wyatt - 2011


En 2011, ce reboot de la Planète des Singes sortait un peu de nulle part et avait de quoi laisser sceptique en raison de son opportunisme commercial. Tout semblait avoir été dit à propos de cette saga et la déterrer avait tout de la mauvaise idée de producteurs mal intentionnés. Avec un quasi inconnu à la barre, il n'y avait guère de quoi être optimiste. Contre toute attente le résultat est plutôt satisfaisant pour un projet qui partait sur de très mauvaises bases. Bien aidé par un script qui se démarque par son refus du spectaculaire (un comble pour un blockbuster), ces Origines prennent le contre-pied du spectacle généralement abrutissant qui envahit les salles de ciné quand vient l'été. Le grand paradoxe du film est de réussir à susciter l'émotion par l'intermédiaire de ces armées de singes animées par ordinateur alors que dans le même temps, le cast humain est navrant tant il est transparent. De James Franco à Brian Cox, en passant par John Lithgow et le trouduc d'Harry Potter, on les sent constamment paumés et peu impliqués. En panne d'inspiration totale devant les fonds verts et les zigotos bardés de capteurs qui devaient s'agiter devant eux pendant le tournage... Tout le contraire d'un Andy Serkis né pour faire le clown en combinaison de plongée et donner vie à des créatures numériques autrement plus enthousiasmantes que leurs pendants faits de chair et d'os.

Il est Cesar, c'est un fait. Les animateurs achèvent ensuite de rendre hommage à son travail. La relation touchante entre Cesar et son maître, leur douloureuse séparation, son arrivée en terre hostile parmi les autres primates puis sa prise de pouvoir et son acte de rébellion final, qui sonne comme un désir d'indépendance de son espèce, tout est plutôt bien amené, même si ça file parfois un peu trop vite. L'adoubement de Cesar par ses semblables peut paraître un peu expédié. Un vilain défaut qui permet toutefois au film de se diriger droit vers son objectif narratif et un épilogue pétaradant qui réveillera ceux qui s'étaient assoupis. Ce reboot perd évidemment la dimension politique encore prégnante de son illustre aîné et s'apparente plus à une gentille lutte des classes, souvent au coeur du débat de nos jours. S'il faut voir une critique de l'industrie pharmaceutique et de son exploitation des animaux à des fins de recherche, c'est raté et peu inspiré. Techniquement, le film est une belle démonstration mais je trouve qu'il a déjà pris un petit coup de vieux alors qu'il est sorti il y a seulement 3 ans. Certains inserts numériques paraissent grossiers en blu-ray et la suite enfonce encore un peu plus le clou en creusant un indéniable fossé technologique. C'est d'une très belle tenue mais le temps risque de lui faire très mal. En terme de réalisation pure, c'est sans grande inspiration, ça manque de personnalité et les quelques plans séquences informatiques sont au service des singes et de leur agilité mais paraissent bien fade en raison de l'absence de contraintes physiques. Divertissement moins con que la moyenne, la Planète des Singes: les Origines remplit toutefois sa mission et surprend agréablement tant il parvient à rendre l'émotion palpable malgré ses atours de synthèse.

6.5/10
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

Messagepar Hannibal » Jeu 11 Déc 2014, 11:10

D'accord avec toi sur tout ce que tu dis du James Gray! :super:
Mark Chopper a écrit:La mode des années 2010 consiste à faire des suites de merde qui permettent de réévaluer des purges.
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Takeshi's - 3/10

Messagepar Jimmy Two Times » Ven 12 Déc 2014, 11:37



Takeshis' - Takeshi Kitano - 2005


Il faut se lever de bonne heure pour comprendre où Takeshi Kitano veut en venir avec cette douzième réalisation. Takeshis' est en quelque sorte une autobiographie introspective dans laquelle l'homme de télé et l'acteur/metteur en scène se côtoient au sein d'un fantasme qui laissera à coup sûr de marbre les spectateurs qui ne connaissent pas son oeuvre, et même sa vie serai-je tenté de dire. L'histoire est celle d'un sosie de Kitano, qui court en vain après la célébrité, et qui finit par sombrer dans un état imaginaire où se confrontent les aspects de la vie réelle de la star et celle de sa violente personnalité à l'écran. Un rêve éveillé qui fait illusion pendant une petite heure même s'il faut faire avec une imagerie austère - la réalisation est balbutiante, en régression flagrante au regard des progrès enregistrés sur ses derniers films -une quasi absence de musique qui nuit à l'impact émotionnel que certaines scènes auraient pu dégager et une interprétation bien souvent en roue libre. Ça fait de la peine de voir les fidèles de Kitano se fourvoyer sans broncher dans ce "délire auteurisant" dont lui seul semble détenir les clés. Faut-il y voir une forme de mal être personnel ou simplement le cri de détresse d'un auteur qui ne sait plus quoi raconter et qui avoue ainsi avoir fait le tour de son sujet? Nous sommes encore loin de la vérité car si Takeshis' peut trouver un sens au détour de quelques séquences, que penser de cette dernière partie tout d'abord abstraite et qui vire in fine au gros foutoir au cours d'un espèce de climax dans lequel Kitano démonte une à une les figures rhétoriques de son univers cinématographique. La remise en question à laquelle il s'adonne n'est pas toujours dénuée de sens mais il bien dommage qu'elle soit mise en image par le biais de ce film pour le moins abscons...


3/10
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Interstellar - 6,5/10

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 14 Déc 2014, 08:19



Interstellar - Christopher Nolan - 2014


Enfin débarrassé du fardeau de la trilogie Dark Knight, dont le troisième opus sent déjà bien le formol deux ans après sa sortie, Christopher Nolan était attendu au tournant. Interstellar arrive à point nommé, gaulé comme un avion de chasse si l'on en croit sa promo qui a su surfer sur la hype et le succès de Gravity l'an dernier. Co-écrit avec son frère Jonathan, le film surprend et ose prendre une direction peu orthodoxe pour un blockbuster de ce calibre. Ceux qui fantasmaient une nouvelle référence contemporaine en matière de SF en seront pour leurs frais, c'est sur le terrain de l'émotion qu'Interstellar séduit et se révèle audacieux. Pessimiste, anti-spectaculaire et donc bien loin du moule formaté des studios, il aura su me toucher comme peu d'autres films cette année. Passée une phase d'exposition qui fait le job, Interstellar prend son envol en même temps que la fusée qui conduit ses personnages vers de nouveaux univers et leur objectif de sauver l'humanité, condamnée à disparaître de la surface de la Terre, devenue un tombeau à ciel ouvert.

Pendant 90 minutes, mon intérêt pour le récit n'a cessé de s'accroître. Si on fait fi de théories scientifiques qui ne pourront jamais faire l'unanimité - et de toute façon c'est le propre du genre de tutoyer la véracité en la teintant d'une part plus ou moins conséquente d'anachronisme - et qui ne manqueront pas d'exciter la planète entière, il y a de quoi être pris au dépourvu lorsque le film vous expédie brusquement dans les cordes au détour de scènes chargées d'émotion. Une séquence comme celle au cours de laquelle Cooper découvre les messages qui lui sont destinés et enregistrés depuis 20 ans, c'est tout con mais ça bouleverse. On attendait pas vraiment Nolan sur ce terrain. Visuellement inspiré - merci les nombreux plans live et la très belle photo de Hoyte Van Hoytema - shooté en 70 mm, Interstellar tranche avec la nouvelle génération de blockbusters et tente à sa manière de tisser un lien avec une certaine idée de l'âge d'or.

Jusqu'ici tout va bien, le rythme est parfaitement maîtrisé, Hans Zimmer et son manque de subtilité légendaire souligne à merveille les images ainsi que le récit et côté casting, Matthew McConaughey continue de marcher sur l'eau. Fort de ses performances des dernières années, il est définitivement entré dans la cour des grands. La quarantaine lui sied à merveille. Mais qu'est-ce qui cloche alors? Et bien, la dernière heure... A partir du moment où Matt Damon (agaçant) sort de son bac à glaçons, tout part en sucette. On a le sentiment que Christopher se réapproprie brusquement le script et retombe dans ses travers. Exit l'anti-conformisme, place à la surenchère et à un traitement pompeux qui font resurgir les vieux démons du passé. Plus les minutes défilent, et plus la gêne s'installe. Sur-explicatif au possible, l'épilogue se noie dans un marasme narratif qui vient briser toutes les belles promesses entrevues jusque là. La scène de la bibliothèque, c'est juste une des plus grosses couleuvres que le cinéma aura tenté de nous faire avaler ces dernières années. Ou comment avoir le sentiment d'être pris pour un demeuré alors que tout ou presque avait réussi à nous flatter jusque là. Eureka putain! Grâce à cette écriture complètement ampoulée dans son dernier acte, Interstellar se dépareille de toute ambiguïté. Au moins, ça nous fera gagner du temps et nous évitera d'avoir à interpréter quoi que ce soit. Quel gâchis... Jusque là tenu en laisse, le casting féminin devient énervant au possible, entre une Anne Hathaway qui ne fait que chialer (Cotillard style) et une Jessica Chastain qui semble avoir cassé le talon de son soulier de critstal, elle qui s'était forgée une solide filmographie dernièrement. Le pessimisme laisse place à un optimisme béat et dénué de toute inspiration (Nolan qui recycle Inception, au secours!). Au final, il faut faire preuve d'une grosse dose d'indulgence pour occulter ce foirage en règle. Interstellar, c'est tout et son contraire. Une expérience à vivre, à même de vous emporter dans un tourbillon ennivrant, mais qui vous pète in fine en pleine tronche, comme une vieille grenade mal dégoupillée. Pour toutes les belles émotions qu'il m'aura fait vivre, je remercie Nolan et c'est ce que je vais retenir du film. Mais pour avoir massacré de la sorte un potentiel chef d'oeuvre, j'ai envie de la conspuer éternellement. Rageant.


6.5/10
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