[Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

[Jimmy Two Times]

Pour une soirée sans prise de tête, c'est parfait. Le fait que ça vienne de chez nous ajoute un peu de fraîcheur.

[elpingos]

Ben ouais, ça donne envie ces avis (en + d'un des frères Poiraud qui avait pondu l'OFNI Atomik Circus..)

[Jimmy Two Times]

Dark Skies - Scott Charles Stewart - 2013

Parmi la flopée de films fantastiques US qui sort chaque année sur les écrans, 90% sont de purs arnaques qui ne valent même pas la peine de se déplacer. Dark Skies échappe difficilement à la voiture balai faute d'ambition mais n'est pas une daube pour autant. Ça faisait même un petit moment que le cinéma ne s'était pas penché sur une histoire avec des petits gris. Si l'exposition prometteuse et la sobriété d'ensemble assure une mise en bouche convenable, on regrette par la suite que le film ait du mal à se démarquer du tout venant de la prod. Le scénario n'est qu'un décalque, version E.T, des histoires de fantômes mal bouchés qui peinent à se renouveler. On pense donc à Poltergeist et tous ses dérivés contemporains mais avec un traitement relativement minimaliste à la manière d'un épisode d'X-Files. Pendant une heure, l'ambiance posée du récit fait son office avant que le grand déballage final ne vienne briser toutes les prémices d'espoir d'un divertissement réussi. Dommage que les ambitions modestes de ce Dark Skies viennent se casser les dents sur l’autel du formatage. La réalisation n'est pas transcendante, les acteurs font le taf sans plus mais au moins on ne s'ennuie pas. Du cinéma de genre jetable mais qui peut faire l'affaire pour une soirée sans prise de tête.

4.5/10

[Jimmy Two Times]

Les Yeux de Julia - Guillem Morales - 2010

La soeur de Julia est morte, retrouvée pendue. Tout comme elle, elle souffre d'une maladie dégénérative qui lui fait perdre la vue progressivement. Rejetant la thèse du suicide, elle mène l'enquête. Très vite, elle ressent une présence malveillante à ses côtés

Encore une énième histoire de fantômes ibériques se dit-on à première vue? Perdu. Guillem Morales livre une espèce de thriller/giallo à la sauce espagnole qui flirte régulièrement avec le fantastique pour mieux noyer le poisson de son intrigue. Rien de bien transcendant au final mais un divertissement solide pour les amateurs du genre. Le thème de la cécité est plutôt bien traité, notamment grâce à la réalisation qui permet au spectateur d’éprouver une forte empathie pour le personnage principal. D'ailleurs, le film flatte plutôt bien la rétine d'un point de vue visuel, la magnifique photo, les cadrages et quelques très bonnes idées (cf la scène avec le flash de l'appareil photo) n'y sont pas étrangers. Le récit est un peu monté sur courant alternatif. Tout d'abord suspense ambigu à la fois psychologique et ludique dans son premier acte, il vire ensuite vers quelque chose de plus convenu une fois l'identité du tueur éventée. On ne s'ennuie pas pour autant, quelques scènes croustillantes aidant à maintenir notre intérêt. Belén Rueda (vu dans l'Oprhelinat) tient le film sur ses épaules (lesquelles tiennent une grosse paire de...), le tueur est plus classique mais fait le taf dans son rôle de petit sadique pervers. Dommage que le film se gaufre par endroit notamment au détour de cette symbolique lourdingue à propos du grand amour (le personnage du mari est d'ailleurs bien saoulant), venant inexorablement entacher le ressenti global. Le dernier plan du film est à ce titre imbuvable, summum de mièvrerie complètement hors de propos qui ne doit cependant pas priver les amateurs du genre de se pencher sur les Yeux de Julia.

6.5/10

[Alegas]

La Grande Aventure Lego - Phil Lord & Chris Miller - 2014

Encore une déception en cette année 2014 (il va falloir s'y faire). Je n'attendais rien de cette aventure des faces de citron de chez Lego mais à force d'entendre un peu partout que c'est à se pisser dessus, que c'est le meilleur film d'animation depuis des lustres, le niveau d'exigence est forcément monté d'un cran. La Grande Aventure Lego ne manque pas d'humour (merci Batman) mais celui-ci est au service d'un film hystérique à mes yeux. Çà ne se pose jamais 2 minutes, les séquences les plus débridées s'enchaînent sans temps mort, et visuellement c'est régulièrement bordélique. Il y a pourtant quelques excellents plans, c'est indéniable mais on les oublie bien vite tant ils sont au service d'une histoire conventionnelle dont on se moque éperdument. On peut tout de même affirmer que les producteurs ne se sont pas trop moqués des spectateurs, le projet aurait vite pu tourner à l'entourloupe commerciale, mais quel dommage que les quelques bons mots et bribes d'idées soient au service d'un ensemble aussi convenu. Personnellement, je trouve qu'on est face à un film avec une histoire pour les gamins et des dialogues dont la teneur est plutôt adaptée aux parents, du coup la mayonnaise ne prend pas ou très peu. Sans compter qu'au vu du succès de l'entreprise, il est déjà prévu qu'on bouffe du film Lego à toutes les sauces. Et là, l'entreprise sympathique et rigolote risque de devenir absolument insupportable. On en reparle dans quelques années. Everything is awesome...(putain de chanson qui te nique le cerveau pendants des jours et des jours après avoir vu le film! )

5.5/10

[Kakemono]

Quoi? Cette chanson reste dans la tête? Plusieurs semaines même tu vas voir.

[Dunandan]

Les Gardiens de la Galaxie - James Gunn - 2014

Un Marvel qu'on peut considérer comme une (semi)réussite, ça n'est pas un mince exploit. Ne se prenant que très rarement au sérieux, les Gardiens de la Galaxie misent tout sur la déconne à tout va. On est bien loin du premier degré tristounet qui habite la plupart des films de la firme et de l'humour neuneu plutôt gênant (Thor et les pancakes, les enfantillages des Avengers...). Ici, l'humour est potache (un peu), référencé, et fait limite dans le non-sens par moment. Il ne fait pas toujours mouche mais au moins on sent clairement que c'est un parti-pris et non une contrainte du cahier des charges. Les personnages très atypiques pour le genre (enfin pas tant que ça puisque nous sommes dans un pur space opera et non face à un film de super-héros) paraissent tout à fait crédibles quand il s'agit de débiter des conneries. Le ton est parfois tellement peu sérieux qu'on peut décrocher assez facilement du fil de l’intrigue.

Ce qui n'est finalement pas gênant tant celle-ci est malheureusement conventionnelle. Le bad guy, très fonctionnel, veut détruire le monde. Pour l'originalité, on repassera...et en plus sa menace n'est jamais mise à exécution au cours des deux heures de bobine. Les situations qui s'avèrent périlleuses pour notre troupe de bras cassés naissent généralement de leur maladresse et de leur mésentente initiale. Avant de devenir une équipe soudée, il n'y a évidemment aucun des membres qui tire dans le même sens que les autres. Chacun défend son propre intérêt, tant pis s'il doit mettre les autres dans la panade (cf Starlord qui veut récupérer son walkman et sa K7 "Awesome Mix Vol.1" lors de l'évasion de la prison). On rit, on s'amuse, la séance est agréable mais on se fout pas mal des tenants et aboutissants de l'histoire.

Les persos ne sont pas tous logés à la même enseigne. Si Chris Pratt s'en sort plutôt pas mal dans le rôle principal et que ses deux acolytes animés forment un duo attachant (Rocket Raccoon et Groot), Zoé Saldana est seulement là pour le quota féminin et Dave Bautista, même s'il nous arrache quelques sourires à force de tout prendre pour argent comptant, est bien peu mis en valeur, notamment dans l'action. Car c'est bien là que le bas blesse. La bonne humeur générale ne fait pas tout. Malgré un univers visuel plutôt réussi, je me suis plutôt ennuyé lorsque le rythme s'accélère. Les scènes d'action à petite échelle (dans la première partie) passent à peu près, mais dès que de l'ampleur est requise, c'est plutôt mal branlé... Les quelques combats au corps à corps n'ont ni queue ni tête et pour situer le niveau on dirait que les bastons ont été shootées par Christopher Nolan... Idem pour les séquences typées space opera. Là, ça vire vraiment à l'orgie pyrotechnique et surtout ça dégueule de détails à l'écran. En résulte un bordel monstre, avec des poursuites spatiales incompréhensibles. Les planches de story board semblent avoir été mélangées dans tous les sens et il n'y a absolument aucune tension dans ces scènes. James Gunn (après deux petits films fauchés que j'aime bien - Super et Horribilis) se retrouve à la tête d'une machine de guerre et on le sent paumé. S'il a su apporter son humour et ses références plutôt cool, il ne sait en revanche quoi faire pour rendre l'action stimulante. Les Gardiens de la Galaxie n'est donc pas la tuerie entertainment vantée un peu partout, c'est juste un Marvel qui ne se prend pas la tête. Sa BO et son esprit 70's/80's sont rafraîchissants et sonnent presque comme une prise de risque en ces temps ultra consensuels. Dommage que le script soit limité car il y avait matière à se distancer encore plus nettement du tout venant Marvel.

6.5/10

[Jimmy Two Times]

Godzilla - Gareth Edwards - 2014

Pendant que certains crient au génie, d'autres conspuent cette nouvelle version de Godzilla. Bon, il y a aussi les illuminés qui trouvent que le Emmerich est un bon film mais on ne peut malheureusement pas grand chose pour eux. J'aime assez l'approche minimaliste de Gareth Edwards. Mais de là à dire qu'elle est originale... Il ne fait que poursuivre dans la voie engagée par Monsters, à savoir un film de monstres géants mais aussi une histoire à hauteur d'hommes. Il fait lentement monter la sauce à l'instar des blockbusters des 90's (près d'une heure avant la première vraie apparition de Godzilla), et au lieu de proposer une débauche de destruction massive (il y en a tout de même), il se sert de son gros lézard comme d'une toile de fond. Et alors que celui ci n'était qu'une simple menace lors de sa précédente apparition au cinéma, il est ici un symbole d'équilibre et de régulation de la vie sur terre. Bien iconique au détour de quelques scènes, capable de nous laisser un sourire béat dans l'action (très brièvement, quand il bleuît de l'épine dorsale et crache des lasers ), il doit aussi se lamenter devant la connerie des fourmis humaines qui s'agitent sous ses pattes.

Alors qu'on est sensés vivre ces événements hors normes auprès des personnages, on les subit. Ces derniers sont aussi cliché et inintéressants que chez Emmerich, à défaut d'être aussi débiles. Kick Ass, je crois que c'est le miscast de l'année. Aucune crédibilité en expert du champignon nucléaire avec son regard de merlan frit. On s'en fout totalement de sa quête pour retrouver sa femme (infirmière comme toutes les femmes de héros dans les films catastrophe) et son fils. Tout simplement parce qu'eux aussi sont à baffer... Après tout le monde dit que Bryan Cranston déchire et qu'on voit rarement d'aussi bons acteurs dans des films du genre. Bah il déchire dans un rôle de merde (le scientifique en quête de vérité contre vents et marées). Et que dire du pauvre Ken Watanabe, simple caution asiatique pour expliquer au public occidental que Godzilla n'est pas qu'un méchant monstre...

En terme de caractérisation de personnages, d'empathie, de crédibilité, c'est un zéro pointé et ça vient forcément saloper les pourtant très bonnes intentions d'Edwards. Techniquement, son film a belle allure, on est loin du clinquant gerbos et ultra cut du tout venant hollywoodien. Il imprègne en plus sa bobine d'une belle ambiance, le peu d'action a de la gueule, et le look général du bestiaire, que ça soit Godzilla ou les Mutos, est très réussi. Par contre, on peut regretter certains choix anti-spectaculaire. On le sent à l'aise avec ses mastodontes et il est dommage que nous soyons parfois privés d'une once d'action supplémentaire (combats suivis sur écrans de télé ou encore la scène où l'on se retrouve enfermé dans un abri avec ces cons de persos...) Au final, autant d'excitation que de frustration devant ce qui aurait pu être l'excellente surprise de l'année avec des personnages un tant soit peu écrits (et un peu de recasting au passage) car là on en ressort avec le sentiment que le genre est incapable de livrer autre chose que du cinéma passable.

5/10

[Dunandan]

The Salvation - Kristian Levring - 2014

Certains trouveront à coup sûr ce Salvation très classique. Que ce soit sur la forme comme sur le fond. Interprétant un pionnier danois (Jon) qui a rallié l'Amérique avec son frère Peter depuis 7 ans, il accueille sa femme et son fils, qu'il n'a pas vu grandir. Alors qu'ils regagnent ensemble la maison du patriarche à bord d'une diligence, deux voyageurs mal intentionnés qui les accompagnent se montrent sous leur plus mauvais jour, tuant les deux êtres chers à Jon. Bien qu'abandonné en plein désert, il retrouve rapidement la trace des deux salauds et se fait immédiatement justice. De retour au bercail, il va vite s'apercevoir qu'il vient de déclencher la colère de Delarue, le chef d'un gang du coin et frère d'un des deux cadavres laissé par Jon sur sa route. Lâché par les habitants de la communauté, qui vivent sous le joug dudit tyran, il va devoir affronter seul avec son frère les hors-la-loi.

The Salvation est donc une histoire de vengeance on ne peut plus simple mais la noirceur qui l'habite, à l'instar de la première demie heure, ravira les amateurs du genre. La scène inaugurale est à ce titre exemplaire, délicieuse et macabre mise en bouche qui ne fait pas dans le détail. En quelques minutes, l'impressionnant Mads Mikkelsen s'incarne en héros vengeur peu avare de la gâchette. Son premier acte de vengeance est franchement jouissif, la poudre de la winchester faisant le reste. Très vite pris au piège, Jon se voit épaulé par son frangin Peter, interprété par un acteur qui n'a rien à envier à l'envergure de son partenaire de jeu. Mikael Persbrandt, armé d'un regard bleu comme l'horizon digne d'un Henry Fonda, forme ainsi avec Mikkelsen un duo d'anciens soldats animé par la justice personnelle qui transpire la classe et le charisme. La scène au cours de laquelle Persbrandt s'évade de prison vaut d'ailleurs son pesant d'or en terme de dialogues.

Le film n'est pas exempt de défauts pour autant mais ils restent mineurs à mes yeux. On pourra notamment trouver que Jeffrey Dean Morgan est à la limite du sur-jeu dans le rôle du bad guy mais il en impose tout de même en tant que bel enculé. Il n'hésite pas à tuer femmes, enfants, vieillards et handicapés. Dans le rôle de son bras droit, on s'étonne de retrouver Eric Cantona, pas forcément à sa place, mais vu qu'il a 4 lignes de dialogues à tout casser et qu'on le voit assez peu, il ne gêne pas tant que ça. Dommage d’appeler un personnage le Corse et de ne jamais le caractériser. Il y a enfin Eva Green, veuve balafrée et dont la langue a été arrachée par des indiens. Forcément muette, elle a un impact modéré dans le déroulement du script hormis dans l'épilogue, qui tranche malheureusement un peu trop avec la noirceur étalée pendant les 3/4 du film. On pourra reprocher également un léger manque d'action mais au moins, quand ça défouraille, c'est cash et on évite les concours de balles perdues entre myopes auquel le genre nous habitue parfois un peu trop. La réalisation de Kristian Levring est plutôt inspirée même si la photo, occasionnellement très belle, vire un peu au surréalisme par moment (surtout au début, où on ressent quelques plans truqués par forcément du meilleur goût). Quelques griefs qui n''atténuent pourtant en rien le plaisir éprouvé devant The Salvation, concentré d'efficacité (90 minutes) qui ravive l’encéphalogramme désespérément plat du western sur nos écrans. J'espère qu'il ne faudra pas attendre jusqu'au prochain Tarantino pour revoir un film du genre aussi réussi en salles...2014 étant une année pourrie, je ne vais pas faire la fine bouche dans le cas présent!

7.5/10

[Jimmy Two Times]

Encore 1 film et je peux faire un top 5 2014 (bon, je suis tout de même à 6.5 sur la troisième marche du podium ) :

1 - The Salvation
2 - Joe
3 - Goal of the Dead (en attendant mieux...)
4 - Les Gardiens de la Galaxie (pour faire plaisir à ceux qui ont encore un walkman)
...

[padri18]

Pourquoi pas Lucy ?

[Jimmy Two Times]

J'ai vu 9 films 2014 pour le moment, il pourrait entrer en 10ème position...

[Dunandan]

Last Days of Summer - Jason Reitman - 2014

Après l'ironie grinçante de Thank You for Smoking et les films plus (Juno) ou moins (Young Adult) successful narrant l'histoire de personnages en marge, Jason Reitman change de cap avec ce pur mélo rétro teinté d'une once de thriller. Un fugitif (Josh Brolin) se réfugie chez une femme vivant seule avec son fils (Kate Winslet et Gattlin Griffith). Pendant quelques jours, et contre toute attente (non, je déconne, c'est un mélo hyper classique!), ils vont soigner leurs fêlures respectives, nouant une relation aux accents de fleurs bleues et de petits pious pious qui gazouillent. Sur le papier, ça n'est pas très engageant mais la sobriété d'ensemble (hormis un combo de scènes assez impressionnant de niaiserie au bout d'une trentaine de minutes) et surtout l'alchimie entre les interprètes opèrent tout de même.

Le trauma des personnages n'est pas des plus subtils mais le script a la bonne idée de ne pas trop insister sur ce point. Au fil de l’intrigue, Winslet (épatante comme souvent) reprend goût à la vie, elle qui vit coupée du monde. Une évidente relation père-fils de substitution pointe le bout de son nez entre Brolin et le gamin (plutôt bon lui aussi), même si le paternel biologique n'habite qu'à quelques pâtés de maison. La première partie, très sobre, est assez efficace. Le soufflé retombe malheureusement pendant quelques instants au détour de scènes assez indigestes (la fabrication pseudo sensuelle d'une tourte à la pêche occasionnera même quelques rires gênants) comme ces séquences où Brolin endosse le costume d'homme à tout faire. Bob le bricoleur n'est pas loin. Ces quelques errances ne sont heureusement que passagères et on se laisse porter par la moiteur du climat de cette Amérique du terroir que l'on ne connaît que trop bien. Pas de quoi s'en relever la nuit, l'épilogue est très convenu et couru d'avance, mais Reitman prouve qu'à défaut d'être un technicien de génie (il n'exploite pas du tout le cadre rural de son histoire), il est au moins un bon directeur d'acteurs, lesquels le lui rendent bien. Last Days of Summer ravira les ménagères, mais pas sûr qu'elle soient légion sur le forum... Malgré de nombreux griefs, la mayonnaise prend à peu près mais on se situe très loin de réussites comme Les Noces Rebelles ou Sur la Route de Madison.

5.5/10

[Jimmy Two Times]

Babysitting - Philippe Lacheau & Nicolas Benmou - 2014

Complètement con, Babysitting a le mérite d'essayer de trancher avec le tout venant de la comédie franchouillarde (et pas drôle). S'inspirant allègrement de la tendance trashy US, ce film de potes envoie de la vanne par paquets de douze. La qualité n'est pas toujours au rendez-vous mais les occasions de rire/sourire sont suffisamment nombreuses pour ressortir de la séance avec le sentiment de ne pas avoir été floué sur l'humour. Par contre, on peut oublier l'histoire, forcément anecdotique, et on regrette quelques noms du casting qui n'ont pas vraiment leur place dans cet univers potache 2.0 (Jugnot, Coureau...). Les jeunes têtes d'affiche ne marquent pas les esprits par leurs talents d'acteurs, mais on ne peut nier qu'ils se démènent pour décrocher la timbale, à savoir le rire de l'audience. On a plus le sentiment d'être face à une suite de vidéo Youtube que face à un film réfléchi et écrit, et lorsque vient l'heure de clore le récit, ça patauge sévère et on retombe fatalement dans les travers du genre. Un coup d'essai qui ne restera pas dans les annales, mais c'est toujours mieux que les éternelles suites de mauvaises franchises, ou que les pompes à fric montés sur le seul nom des Kad Merad et autres Dany Boon. Cela dit, la fraîcheur initiale retombe se dissipe très vite, rendant ainsi la vision très dispensable.

4/10

[Jimmy Two Times]

Je viens de revoir Kick Ass 2... Qu'avais-je fumé l'année dernière pour lui mettre un 6. Madame appréciant beaucoup le premier, je me suis dit qu'elle serait peut être indulgente comme je l'avais été. Elle est allée se coucher au bout de 30mn. Je divise ma note par 3. C'est carrément consternant...

Kick Ass 2 - Jeff Wadlow - 2013

Critique revue et corrigée suite à une seconde vision désastreuse... Je l'avais vu en VF au ciné, ma douce était hospitalisée, cette séance ciné fut un petit bol d'air frais pour le coup. Comment j'ai pu être dupe à ce point... Putain de sacrilège dans les règles après le très bon premier volet. En VO, c'est encore pire tant les acteurs sont mauvais...

Indéniablement, Kick Ass 2 souffre de la comparaison avec le premier opus. Matthew Vaughn avait su apporter un vent de fraîcheur dans l'univers des films tirés de comics en plus de proposer une oeuvre complètement en phase avec son époque et avec la génération d'ados geeks à laquelle il s'adressait. Trois ans plus tard, Jeff Wadlow, qui n'a rien de bien glorieux (pour rester poli) à son actif hérite de la suite. Le résultat est assez consternant et souffle constamment le chaud (un peu) et le froid (beaucoup). Des scènes qui auraient pu être fun avec un bon réal à la barre côtoient de gros ratés. Dès que la caméra s'agite, ça pique. Entre des mouvements de caméra propre à vous filer la nausée, des CGI dégueu (j'ai rarement vu aussi moche dans un film sorti en salle) et surtout cette avalanche grotesque de sang numérique, on est clairement face à une suite qui aurait du atterrir dans la zone DTV.

Ce qui passait pour de l'irrévérence dans le film de Vaughn relève ici du mauvais goût (comme cette scène avec le peu fameux combo vomi/caca, apparemment c'est la mode cette année au ciné...). La partie centrale du film au cours de laquelle Hit Girl essaye de s'intégrer au sein de la bande de poufs écervelées de son lycée est convenue au possible. Motherfucker est à baffer, les membres de sa bande sont des figures à peine digne d'un pastiche et la bande de super nullos menée par Jim Carrey ne relèvera pas la sauce... Et que dire de ce sentiment désagréable quand on voit à quel point le personnage principal stagne. On a l'impression que tous les événements du premier opus ont été mis de côté et qu'il repart de zéro. Pour toutes ces raisons, Kick Ass 2 est une suite à fuir comme la peste. Ou comment transformer une franchise à très fort potentiel en étron de compétition. Désolant...

2/10