Connu pour son rôle dans la série
Glee,
Chris Colfer écrit aussi à ses heures perdues. Avec
Struck, il livre son premier scénario et s'offre au passage le rôle principal. C'est
Brian Dannelly qui prend la direction du projet, réalisant son second film après le prometteur
Saved ! datant de 2004.
On suit donc ici l'histoire de Carson, un jeune homme qui se destine à un grand avenir de journaliste. Mais entre sa mère dépressive et alcoolique, son père qui les a abandonnés et ses camarades de classe qui n'ont que faire de son journal du lycée, le parcours semble dur pour atteindre son objectif. Quand l'occasion va se présenter de faire chanter ses camarades pour les faire participer à son projet, il ne va pas laisser cette chance ...
Dans le rôle principal,
Chris Colfer est un peu moins hystérique qu'à son habitude. Je ne l'aime pas du tout dans son rôle de gay extraverti dans la série
Glee mais ici, il est un peu plus sobre. Et son personnage est presque asexué, faisant passer ses objectifs professionnels avant tout le reste. A ses côtés,
Rebel Wilson est toujours aussi marrante dans le rôle de la petite grosse qui va devenir sa confidente et qui filme tout 24h sur 24. Et dans le rôle de la mère,
Allison Janney assure toujours autant. Depuis
Juno, elle est habituée aux rôles de mères excentriques et elle s'en sort une nouvelle fois avec sobriété. Enfin, on retrouve un casting de seconds rôles issus de la télévision :
Ashley Rickard (
Awkward) en gothique,
Sarah Hyland (
Modern family) dans le rôle de la fille populaire,
Allie Grant (
Suburgatory) dans le rôle de l'intello, ...
Comme pour son premier film,
Brian Dannelly opte pour un ton satirique mais une nouvelle fois, il reste trop gentillet alors qu'il y avait moyen d'aller beaucoup plus loin. Dans le même registre,
L'arriviste était quand même plus assumé. C'est dommage car on sent qu'il y avait un bon potentiel à tirer de cette galerie de personnages. On dirait que le réalisateur n'assume pas totalement la caricature qu'il fait de cette jeunesse destinée à une petite vie toute tracée dans cette Amérique homogénéisée et qui voient d'un mauvais œil ceux qui essaye de sortir du lot.
La mauvaise idée du film, c'est de nous montrer d'entrée comment le film se termine (le héros meurt foudroyé) pour ensuite revenir sur les mois qui précèdent et voir comment on en est arrivé là. Alors, bien sûr, ça a un côté ironique de savoir que le héros se débat pour rien puisqu'il mourra à la fin mais du coup, on accroche beaucoup moins à son parcours car il n'y a plus réellement d'enjeu. C'était un parti pris risqué et malheureusement, je trouve qu'il dessert le film.
Au final,
Brian Dannelly nous livre un second film qui possède les mêmes défauts que son premier (un ton satirique qui n'est pas assumé jusqu'au bout).
Chris Colfer se révèle être un bon scénariste et s'en sort pas trop mal dans le rôle principal même si j'aurais surement d'avantage apprécié le film avec un autre acteur à sa place.