[Mark Chopper] Mes critiques en 2013

[Mark Chopper]

Un cours rapide et bien fait.

Je vois que Monsieur Dunandan a zappé toutes mes critiques de ninkyo de l'année

[Dunandan]

C'est exactement ce que je lisais après reconnu cette tare. Exemple appliqué pour savoir si j'ai bien compris : The wolves (Gosha) et Quartier violent seraient des ninkyo eiga, tandis que Le cimetière de la morale, un jitsuroku eiga ?

Sinon les Gosha j'ai bien envie de me les refaire une fois que j'aurai tout récupérer (l'inconvénient du déménagement international) pour mieux les apprécier.

[Mark Chopper]

Ah non, Quartier violent c'est un jitsuroku eiga.

Tu as encore du boulot

[Scalp]

Il a vraiment l'air très beau, ça me donne très envie de creuser davantage la filmo de Gosha dont je n'ai finalement pas vu grand chose (Goyokin, Quartier violent & dans l'ombre du loup).

Les captures sont vraiment très belles en tout cas

Faut essayer de choper les coffrets HK vidéo, sinon chez Wild Side les titres dispos sont déjà plus mineur et que pour les fans hardcore quand même.

[Mark Chopper]

Chez Wild Side, il y a quand même Hitokiri. Bon je dis ça sans l'avoir vu, mais je crois que c'est un essentiel.

[Scalp]

Oui, je l'avais zappé, je parlais surtout de la dernière fournée de 5 titres qu'ils ont sortie.

[Mark Chopper]

Dream Home, de Pang Ho-cheung (2010)

L'histoire : Une jeune femme économise de l'argent pour acquérir l'appartement de ses rêves. Face au refus du couple de propriétaires de baisser son prix, elle décide d'exécuter un maximum de locataires de l'immeuble au cours d'une nuit...

Film après film, Pang Ho-cheung s'est affirmé comme la révélation la plus intéressante du cinéma de Hong Kong de ces dernières années, depuis la rétrocession de l'ex-colonie britannique à la Chine, en 1997, jusqu'à nos jours : malgré tout, celui-ci reste un inconnu pour le grand public et n'élargit pas son audience au-delà d'un cercle d'initiés. Son parcours éclectique y est sans doute pour beaucoup : difficile de reconnaître sa patte lorsqu'il signe, la même année, une comédie romantique (Love in a Puff) et un revival du Category III. Loin de l'aspect craspec de ces productions au cours des années 1980 et 1990, Dream Home surprend avec sa mise en scène soignée et sa magnifique photographie, qui tranchent avec toutes les horreurs présentes à l'écran. Mieux encore : il se présente comme l'une des plus grandes réussites du slasher et prouve ainsi qu'il est encore possible de livrer un excellent film qui s'inscrit dans ce genre sinistré.

Les scènes intimistes, flash-backs qui présentent les motivations de l’héroïne, m'avaient quelque peu gêné lors de la découverte de Dream Home, voici deux ans : je les avais trouvées aussi confuses que la chronologie et avais pensé qu'elles malmenaient le rythme de l'ensemble. Nul doute que je ne désirais qu'une chose à ce moment-là, ce que tout amateur du genre attend de ce type de production : des scènes de violence et rien d'autre. Avec cette redécouverte, je trouve ces passages limpides et ils donnent une vraie force au propos. Mieux : ils favorisent l'empathie pour un personnage qui devrait apparaître détestable et rendent l'expérience que constitue le visionnage de ce film encore plus gênante, voire délicieusement malsaine. Le jeu de Josie Ho, interprète principale et productrice, y est pour beaucoup et le fait que son personnage soit une tueuse du dimanche, sans talent pour les exécutions, nourrissent leur caractère singulier.

La force de Dream Home consiste bien à évoquer une thématique sociale susceptible de toucher un maximum de personnes (crise financière/immobilière), diluée à travers le prisme du cinéma de genre. Rarement un slasher n'aura offert un tel spectacle en terme d'exécutions : sanglantes, voire carrément gores, celles-ci ne font pas dans la dentelle. Tout y passe : de la femme enceinte au policier en passant par un dealer. Inventives, mêlant souvent eros et thanatos (l'incroyable scène de la levrette, qui voit une femme se faire littéralement baiser par un mort), et variées (strangulation, énucléation, éviscération, balle en pleine tête, le tout filmé plein cadre), elles bénéficient d'effets spéciaux et de maquillages de qualité. En somme, une belle réussite sans concession qui gagne à être revue.

Note : 8/10

[angel.heart]

Ah ouais, tu montes haut quand-même!

Perso, j'avais été un poil déçu, même si j'aime bien le film.

Il faudrait que je le revois...

[Mark Chopper]

Oui, il gagne un point avec cette révision, alors que j'avais peur de le revoir à la baisse.

[Mark Chopper]

Action mutante, d'Álex de la Iglesia (1993)

L'histoire : En 2012, la société a exclu les handicapés et autres personnes physiquement disgracieuses. Le groupe "Action mutante", composé de marginaux de ce type et mené par Ramón, décide de se rebeller en enlevant Patricia, la fille d'un riche industriel...

J'ai découvert Action mutante en VHS à la fin des années 1990, après avoir lu un article dans Mad Movies qui chantait les louanges de cet objet filmique non identifié. Ce premier film d'Álex de la Iglesia, je l'ai tellement subi et détesté que j'ai fini par ignorer la carrière de son auteur pendant plus d'une décennie. Le visionnage de la bande-annonce de Balada Triste, voici deux ans, a balayé quelques préjugés et m'a poussé à redonner une chance à ce cinéaste : une décision que je n'ai pas regrettée, le film s'étant imposé à mes yeux comme un chef-d'oeuvre d'une rare puissance. Lancé dans une rétrospective de sa filmographie, je redoutais la redécouverte de ce premier-né : à raison puisque je l'ai de nouveau subi. Rien n'y fait : j'ai beau le trouver attachant sur certains points, il m'ennuie et m'irrite sur beaucoup d'autres.

D'une certaine façon, il préfigure toute l'oeuvre d'Álex de la Iglesia, car tout y est : un attachement pour les freaks, une volonté de mélanger des genres et des tons a priori sans rapport aucun, une capacité à passer en un clin d'oeil de l'horreur à la comédie, du post-apo au neo-western, une énergie folle. En somme : une proposition de cinéma différente de tout ce que l'on connaissait jusque-là... Le film a certes un côté cheap, mais les effets spéciaux bricolés avec des bouts de ficelle confèrent à l'ensemble un charme kitsch. Mais voilà : je me suis ennuyé. Terriblement. Impossible de passer outre le facteur chiant. Le côté foutraque et les ruptures de ton me semblent infiniment plus maîtrisés et digestes dans les films suivants, les excellents Le Jour de la Bête et Perdita Durango. Voilà pourquoi je ne peux considérer Action mutante, film de fou furieux, que comme, au mieux, le brouillon des réussites à venir.

Note : 4,5/10

[Mark Chopper]

Ma vie en l'air, de Rémi Bezançon (2005)



MAJ

[Mark Chopper]

Gonin 2, de Takashi Ishii (1996)

L'histoire : Un homme d'affaires désire venger sa femme, qui s'est suicidée après avoir été violée par plusieurs yakuzas. Sur sa route, il va croiser cinq femmes qui viennent de dévaliser une bijouterie, doublant ainsi ces mêmes yakuzas...

Réglons d'emblée la question du titre, qui ne peut que faire naître des déceptions : Gonin 2 n'est pas à proprement parler la suite de Gonin, polar dantesque et chef-d'oeuvre incontesté de Takashi Ishii, réalisé l'année précédente. Il s'agit avant tout d'une commande du studio Shôchiku, qui ordonne au cinéaste de livrer un véritable copier/coller de son film afin de reproduire son succès commercial... Seule différence : l'histoire doit mettre en scène des femmes, et non des hommes. Réunissant plusieurs actrices magnifiques, Ishii ajoute néanmoins un homme à l'équation, en la personne du grand Ken Ogata qui, sabre au vent, va vouloir régler son compte à un clan de yakuzas, tel un personnage de ninkyo eiga. Du fait de ces intentions incompatibles entre le studio et le cinéaste, Gonin 2 a tout d'un grand film malade...

Principal problème : le manque de caractérisation des personnages féminins. Difficile de s'intéresser à leurs sorts quand chacune voit sa psychologie définie en une seule scène, le plus souvent ridicule... Le premier Gonin, au moins, savait prendre son temps. Le spectateur va alors se raccrocher aux scènes d'action, correctement filmées, malgré quelques longueurs. Et surtout aux deux points forts du film : le personnage d'Ogata, figure tragique et touchante, et l'esthétique. Je l'ai dit dans mes autres critiques de films signés Takashi Ishii : personne n'a jamais aussi bien filmé une ville japonaise la nuit. J'aime son esthétique tout en spleen urbain, nocturne, froide et pluvieuse, éclairée par quelques néons. J'aime également la manière dont il filme les femmes : pas seulement parce qu'elles sont magnifiques (et mon Dieu qu'elles le sont), mais parce qu'il iconise l'idée même de féminité.

Chez Ishii, le yakuza, comme pratiquement tous les hommes de sa filmographie, est celui qui veut avilir la femme, la rabaisser. Et celle-ci n'a pas d'autre choix que celui de sortir les armes pour gagner sa liberté.

Note : 6,5/10

[Mark Chopper]

Femmes de yakuzas, de Hideo Gosha (1986)

L'histoire : Une femme se retrouve à la tête d'un clan de yakuzas une fois son mari en prison. Elle parvient à maintenir l'ordre, dans l'attente de sa sortie, mais sa sœur décide d'épouser le membre d'un clan rival et sème ainsi le désordre...

Les années 1980 se sont révélées un désastre pour le cinéma japonais, avec un nombre de productions en chute libre. Très peu de yakuza eigas donc, et encore moins de succès dans ce domaine : seule exception, ce Femmes de yakuzas qui voit Hideo Gosha continuer son cycle d'oeuvres consacrées à la gent féminine. S'il rencontre les faveurs du public, au point de connaître trois suites, ce long-métrage reste mineur au sein de sa filmographie : d'une pauvreté formelle indigne de son auteur, presque télévisuelle, à l'exception de sa magnifique conclusion qui mêle érotisme et violence, il ne fait qu'effleurer son sujet qui, sur le papier, présentait un grand intérêt. Car si quelques ninkyo eigas réalisés au cours des années 1960 et 1970 plaçaient une femme au cœur de leur intrigue, comme la saga Lady Yakuza ou le diptyque Wandering Ginza Butterfly, il aurait été intéressant de continuer d'interroger l'évolution de l'émancipation du sexe dit faible dans les années 1980, qui voient le Japon s'enrichir et le milieu criminel en profiter. Mais l'ensemble se révèle peu captivant et, sans le talent de ses interprètes féminines, n'aurait guère d'intérêt. En conclusion : un Hideo Gosha anecdotique, bien mal rythmé, à réserver aux seuls complétistes.

Note : 5/10

[Heatmann]

ca a pas durer longtemp ton cycle "vive le cinema francais diverisifier" tu revient vite a tes amours , normal quoi

[Mark Chopper]

J'ai critiqué un film français mercredi quand même...

Donc, non ce n'est pas terminé