[Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Jimmy Two Times » Lun 12 Nov 2012, 00:08

Pas de critique, j'ai vraiment la flemme sur ce coup et j'ai regardé avec Madame d'un oeil distrait...

L'Arnacoeur: 5/10 C'est mieux que la moyenne du genre, qui ne vaut pas la moyenne, donc là je met la moyenne. :mrgreen:

Ça se référence, non? :eheh:
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Lun 12 Nov 2012, 07:48

On a référencé des critiques moins pertinente que ça :mrgreen:
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar pabelbaba » Lun 12 Nov 2012, 12:03

Y'a le doubleur de Mel Gibson dans l'Arnacœur! Bien sûr que ça vaut la moyenne! :eheh:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Man From Nowhere (The) - 7,5/10

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 14 Nov 2012, 13:44



The Man from Nowhere - Lee Jeong-Beom - 2011


Etonnant que ce nouveau polar coréen à la sauce vigilante n’ait pas trouvé le chemin de l’exploitation en salles. Pourtant, tous les ingrédients qui ont fait le succès des derniers mastodontes du genre (The Chaser ou J’ai rencontré le Diable) sont présents même si la recette a été quelque peu adoucie pour ratisser un public plus large.Il a d’ailleurs été un carton monumental sur son territoire. The Man from Nowhere a beau être interdit au moins de 16 ans, il n’atteint toutefois pas le niveau de violence des films précités même si ça secoue toujours.

Il est clair que la sensation de voir un peu tout le temps le même film est prégnante et ici les producteurs/scénaristes ne se sont aucunement gênés pour bouffer à tous les râteliers (entre le trafic d’organes évoqué dans Sympathy for Mr Vengeance en passant par l’anti-héros taciturne de Bittersweet Life ou encore la gamine et sa mère qui rappellent le Protégé made in HK). Pour l’originalité, on repassera… The Man from Nowhere nous conte l’histoire d’un ancien des forces spéciales devenu prêteur sur gages qui vit en ermite. Seule la fille de sa voisine de pallier lui permet d’entretenir un semblant de lien social. Le jour où elle et sa mère se font kidnapper par des pourris qu’elles n’auraient jamais du essayer d’arnaquer, notre homme (le très bon Won Bin, vu dans l'excellent Mother), fortement traumatisé, décide de se substituer à la loi.



Le réalisateur n’a pas le talent des illustres Bong Joon Ho, Park Chan Wook ou Na Hong Jin mais cela n’empêche pas son film de flatter la rétine à de nombreuses reprises. Iconisation poussée de ses anges de la mort (dont un tueur vietnamien bien classe à la solde des trafiquants), photo sur papier glacé, 2ème partie bourrée de scènes réjouissantes (duel façon western, climax de dingue à 1 contre 15, caméra voltigeuse qui suit le héros qui saute par la fenêtre d’un immeuble…).

Comme d’habitude, les flics locaux sont un peu paumés au milieu de l’histoire, coincés entre leur détermination à résoudre leur enquête et leur manque de moyens. Le duo de frangins à la tête du clan de trafiquants n'atteint pas le niveau des bad guys mémorables du cinéma coréen mais on peut heureusement compter sur leur tueur à gages vietnamien, véritable Némésis du héros qui trouve enfin un adversaire à sa mesure. Leur duel final est à ce sujet très explicite et on ressent vraiment le respect entre ces deux combattants. C'est vraiment bien abordé sur ce point là. Un adversaire d'une telle classe, on l'affronte de face et à armes égales, pas en lui tirant une balle dans le dos comme un sale traître.

A côté de cela, la relation avec la gamine est gentillette (un peu niaise, faut dire que la jeune actrice en fait un peu des tonnes) et même si The Man from Nowhere ne révolutionne pas le genre, il remplit totalement son cahier des charges et surclasse sans mal la plupart des productions du même genre qui inondent les écrans chaque année et ce, quel que soit le pays d'origine. Pas original pour un sou mais les sources d'inspirations classieuses sont tellement bien assimilées qu'on en redemande.

7.5/10
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar osorojo » Mer 14 Nov 2012, 13:56

Je l'ai trouvé quand même sage ce man from nowhere. Pour moi, dès que le tueur énigmatique se coupe la tignasse, le film perd en efficacité. Et puis, bon le côté douçatre avec la gamine, sur la fin notamment, c'est abusé :mrgreen:
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Alegas » Mer 14 Nov 2012, 15:15

Ouais la fin est un peu forcée mais perso je trouve pas ça gênant tant on sent bien l'attachement entre les deux persos.
Joli critique sinon, avec la bonne note qui va avec. :super:
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Jimmy Two Times » Mer 14 Nov 2012, 19:12

Au bout d'une heure, j'étais parti pour mettre 6.5/7 mais il y a du gros point bonus au cours de la 2ème heure (duel en boite, climax final :love: ). Je suis faible niveau polar coréen , c'est vraiment ma came.
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Argo - 8,5/10

Messagepar Jimmy Two Times » Jeu 15 Nov 2012, 11:15



Argo - Ben Affleck - 2012


Jamais deux sans trois. Ben Affleck confirme avec son troisième film en tant que réalisateur un talent insoupçonné pour nous offrir des productions d'une redoutable efficacité. Histoire méconnue jusqu'à sa révélation par Bill Clinton en 1997, cette incursion de la magie hollywoodienne dans la crise iranienne paraît à peine croyable. Et pourtant...

1979. Les Etats-Unis refusent d'extrader le Shah d'Iran alors que tout un peuple réclame son procès. La colère monte et l'ambassade américaine est prise d'assaut par les militants iraniens. Près de 50 otages sont capturés mais 6 d'entre eux ont réussi à s'échapper et se réfugient au domicile de l'ambassadeur du Canada. Le temps est compté et la CIA mise sur Tony Mendez, spécialiste de l'exfiltration, pour les ramener sains et saufs sur le sol américain. Au vu de la situation explosive en Iran, et devant l'impossibilité d'employer des moyens classiques (comme la force), ce dernier convoque un producteur et un maquilleur d'Hollywood pour l'aider à mettre sur pied un faux film. L'idée est de faire passer les 6 planqués pour une équipe de tournage canadienne en repérage en Iran pour le futur tournage d'Argo, un nanar SF-Fantasy.

La grande qualité d'Argo, c'est son impeccable maîtrise du rythme. De la première à la dernière minute, le film est captivant. Toutes les scènes servent le récit et l'alchimie entre la comédie, le film d'espionnage et la fiction politique tient juste du miracle. L'introduction, qui nous fait vivre la prise de l'ambassade américaine fait monter la pression d'entrée. Un gros quart d'heure qui scotche littéralement par son intensité et qui tranche avec ce qui suivra. Prise au dépourvu, la CIA image un plan hautement improbable, comme seul Hollywood aurait pu l'imaginer pour un de ses scénarios. C'est vraiment l'ironie du sort qui se déroule devant nos yeux. L'industrie cinématographique, si souvent moquée pour la façon dont elle traite de manière allusive et abracadabresque l'histoire, qui vole au secours de la CIA. C'est vraiment le serpent qui se mord la queue...

Armé d'un casting impeccable parfaitement looké à la mode des 70's (énorme boulot sur les costumes et maquillages), Affleck n'a qu'à suivre le mouvement pour faire de son film une indéniable réussite. En s'octroyant le rôle principal de l'agent imperturbable, il prenait un risque. Son manque d'expression (on ne va pas se leurrer, il ne sera jamais un grand acteur) colle à la perfection avec ce personnage qui n'a pas le droit de laisser transparaître la moindre émotion au risque de griller sa couverture. Où comment faire de ses faiblesses un vraie force. Il est également bien aidé par une galerie de seconds rôles impeccables (John Goodman, Alan Arkin et Bryan Cranston en tête).



Argo passe constamment du coq à l'âne, tantôt farce mordante sur les coulisses du cinéma, tantôt exercice de style brillant qui procure d'incroyables poussées d’adrénaline. L'humour désamorce fréquemment le stress vécu par les 6 américains au bord de la crise de nerfs. Et il en est de même pour les spectateurs. La scène du marché et le climax final dans l'aéroport, shootées à la perfection, sont des morceaux de bravoure en puissance. La caméra adopte le point de vue de chacun, s'attarde sur les regards suspicieux des autorités locales, on se sent vraiment menacé et l'implication du spectateur est totale. Difficile de ne pas agripper son accoudoir en serrant les dents au moins une fois pendant les 120 minutes tant l'ensemble est maîtrisé.

Il y a bien quelques petits défauts comme la dramatisation excessive pour accroître encore un peu plus le suspense (un coup de téléphone salvateur décroché à la dernière seconde de la dernière sonnerie) ou encore quelques élans de patriotisme mais rien de gênant surtout que ce sont des caractéristiques inhérentes au cinéma américain. On est pas dans de la complaisance gerbante à la façon de Rolland Emmerich, on voit juste des personnages décompresser de manière légitime après des semaines entières passées en apnée, dans l'incertitude totale quant à leurs chances de survie. La musique est certes un peu pompeuse dans l'épilogue (comme par hasard, c'est le frenchy Alexandre Desplat qui est le compositeur de cette soupe à la mélasse) mais il ne faut pas oublier la façon dont les Etats-Unis ont, pour une fois, ravaler leur orgueil en passant cette histoire sous silence pendant tant d'années et en orchestrant la célébration du voisin canadien, qui n'y était pas pour grand chose finalement. Et à tous les autres, je leur dit deux choses: crachez plutôt sur le cinéma français s'il est incapable de faire vibrer votre fibre patriotique et si ça ne vous suffit pas, "Argo Fuck Yourself!" 8)

8.5/10
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Skylab (Le) - 4/10

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 18 Nov 2012, 09:56



Le Skylab - Julie Delpy - 2011


Plutôt réceptif à l'univers de Julie Delpy en général (que ce soit son 2 Days in Paris ou ses apparitions dans le diptyque de Richard Linklater Before Sunrise/Before Sunset), cette fois la mayonnaise ne prend pas avec ce Skylab. En nous contant ses souvenirs d'enfance, la réalisatrice, habituellement plutôt vive d'esprit et iconoclaste, verse dans les clichés franchouillards de l'époque.

Elle profite de cette réunion de famille (trop nombreuse, les personnages ont du mal à exister) pour continuer à refaire le monde à sa manière. Emprunt de nostalgie, le film ne fait pas dans la dentelle, recycle nombre de sujets de discorde d'un autre temps (clivage provinciaux/parisiens, famille nombreuse = famille heureuse?) et nous fait son revival âge tendre et tête de bois (les gamins qui découvrent l'amour, les booms ringardes...)

Même le dîner final, bataille en règle autour du toujours épineux sujet qu'est la politique ne convainc pas. Une fois de plus, le clash entre campagnard facho et ex babas cools aspirants bobos sonne terriblement creux. Reste quelques performances d'acteurs agréables (plutôt du côté des aînés d'ailleurs) et un rythme alerte malgré le propos archi-rebattu. Au final, un film très dispensable qui plaira peut être aux nostalgiques des 70's, et encore...

4/10
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Vikings (Les) - 8/10

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 18 Nov 2012, 13:34


Les Vikings - Richard Fleischer - 1958


Fleuron de l'âge d'or hollywoodien, les Vikings est une des rares incursions du cinéma dans la mythologie de ces guerriers qui possède pourtant tous les ingrédients pour faire frétiller l'imagination des producteurs et scénaristes. Le film de Richard Fleischer vieillit admirablement bien malgré son grand âge et restera à jamais une des plus belles réussites du genre. Tous les éléments incontournables du cinéma d'aventures de l'époque sont réunis, garantissant un résultat chatoyant (superbe technirama! :love: ), divertissant et épique.


Prends-en de la graine! Ca, c'est de la trogne d'acteur, ô toi mon fils inexpressif.


Le film retranscrit à merveille les us et coutumes de ce peuple barbare, bercé par sa haine ancestrale envers les anglais, par sa joie de vivre et par son mode de vie communautaire, le tout sous le regard protecteur du dieu Odin. Ragnar (Ernest Borgnine) tue le Roi et viole la Reine, laquelle donnera naissance à un enfant illégitime, Erik (Tony Curtis) qui deviendra un esclave. Quelques décennies plus tard, Einar (Kirk Douglas), qui fait la fierté de son père, kidnappe la promise du nouveau roi d'Angleterre (la très picturale Janet Leigh) et en tombe amoureux, mais cette dernière préfère le charme de l'héritier caché de la couronne royale...

Malgré l'inévitable triangle amoureux chère à l'époque (pas d'excès de romance débile, juste ce qu'il faut) , le film se concentre principalement sur les scènes de pillages, les assauts maritimes et les fêtes incessantes qui rythment la vie des Vikings. Ces dernières sont particulièrement réussis, entre beuverie digne d'une fête de village, banquet hautement calorique et jeux censés divertir les convives (celui de la femme infidèle est excellent).

La réussite du film tient également à son excellente tenue technique. La photo de Jack Cardiff sied à merveille aux magnifiques décors que sont le village Viking, leurs drakkars (quelle reconstitution!), le château perché en haut d'une falaise théâtre de l'assaut final ou encore les étendues de mer qui raviront les amateurs de décors naturels (shooté dans les fjords norvégiens mais aussi en Bretagne). Le score, épique à souhait, apporte encore un peu plus de grandeur à l'ensemble.



Les scènes de bataille tiennent franchement la route même si on peut regretter que beaucoup de choses se passent hors champ. L'impact émotionnel n'en pâtit cependant pas trop car le script est souvent là pour retranscrire une tradition (mourir l'épée à la main pour rejoindre le Valhalla) ou pour apporter un surcroît d'authenticité (les héros mutilés, l'un borgne, l'autre manchot). Même si la violence peut paraître aseptisée, il ne faut pas oublier que le film date de 1958 et rien que les scènes du faucon, de la fosse aux loups où l'assaut final en terre britannique paraissent déjà osées pour l'époque.

Les Vikings est un vrai film d'aventures avec un grand A, dont on peut juste regretter la durée presque trop courte. On aimerait voguer un peu plus longtemps au gré du vent et guidé par les étoiles sur ses navires majestueux. Heureusement que nous avons la possibilité de nous replonger dans les joyaux d'antan grâce aux supports numériques car Hollywood semble avoir définitivement perdu la recette de ce type de spectacle réjouissant tant par leur grandiloquence que par leur charme désuet.

8/10
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Dim 18 Nov 2012, 13:41

good job :super:
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar alinoe » Dim 18 Nov 2012, 14:14

Magnifique critique pour un film qui le mérite amplement :super:
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 18 Nov 2012, 16:57

Merci les gens. Heatmann m'ayant bien fait saliver, j'ai prévu de me faire le Cid comme prochain gros morceau des 50's/60's.
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Heatmann » Dim 18 Nov 2012, 17:35

Le cid est un peut plus theatral lors des ces importante romance et intrigue de chateau , mais le reste c'est encore plus large , ambitieux et epique en echelle historique , pis les perso tu verra c'est du lourd :super:
la durer trop courte ( c'est pas faux ) devant le plaisir qu'est les vikings , ben tu verra c'est combler et ca prend le temp qu'il faut dans le cid pour apprecier le moyen age sous sont plus flamboyant jour
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Black Death - 8/10

Messagepar Jimmy Two Times » Lun 19 Nov 2012, 13:32



Black Death - Christopher Smith - 2010


En seulement 4 films, Christopher Smith s’est imposé comme le chef de file du renouveau du cinéma de genre britannique. Après les sympathiques Creep et Severance, sortis en salles dans nos contrées, il a été renvoyé à la case DTV de manière complètement incompréhensible alors que ses films sont, sinon de franches réussites (à titre personnel, je n’ai pas été convaincu par Triangle mais je reconnais volontiers que le projet était ambitieux), des succès commerciaux indéniables outre-manche.

Et que dire de Black Death, conçu pour être visionné sur grand écran et traité comme une vulgaire daube par les distributeurs français, alors même qu’on se coltine ces derniers temps des épopées médiévales honteuses venu des Etats-Unis (le Dernier des Templiers, le Sang des Templiers…). C’est à rien y comprendre…

Avec ce film, Christopher Smith nous propose sur le papier du vrai cinéma de bonhommes craspec, burné et mâtiné de fantastique. Au XIV ème siècle, la peste noire ravage l’Europe et décime près de la moitié de la population. Seul refuge pour survivre dans ce monde abandonné par l’espoir, la foi en Dieu est sérieusement mise à mal. Aucune région n’est épargnée hormis un village d’irréductibles où une nécromancienne ferait soi-disant revenir les morts d’outre-tombe. Un évêque dépêche une troupe de guerriers courageux (des vraies raclures en réalité, on y compte des tortionnaires, bourreaux et autres violeurs) menée par un Sean Bean décidément né pour porter l’armure et démembrer de l’érudit ou du troll à la chaîne. Ils feront route guidés par un jeune moine en pleine période de doute (excellent Eddie Redmayne, une belle découverte), tiraillé entre son amour pour Dieu et celui qu’il porte pour une jeune femme.



Sous couvert de chasse aux sorcières, Smith dénonce les croyances organisées. Black Death n’est pas un film contre la religion chrétienne mais contre l’aveuglement qu’elle peut parfois provoquer. La communauté d’hérétiques, cible du groupe de vengeurs envoyé par l’église catholique, est assimilée à une secte. Là aussi, l’attaque est virulente contre les manipulateurs et gourous de tout bords. En laissant planer le doute sur les prétendus pouvoirs maléfiques de la nécromancienne, le film renvoie les deux camps dos à dos, nous mettant en garde contre toutes les formes d’emprise.

Techniquement, Smith rend une copie exemplaire. La photo brumeuse du film est somptueuse, le mixage sonore à l’avenant (immersion totale en salle) et il filme la mort en full frontal pour donner encore plus de cachet à son odysée vengeresse. Black Death ne fait pas dans la dentelle. Ca tache, ça charcle et ça gicle généreusement. Les quelques scènes d’action et de torture sont parfaitement maîtrisées malgré un petit côté shaky qui dans le cas présent, ne nuit absolument pas et décuple l’impact des images. 100 minutes de pur divertissement bien torchées, un script d’une efficacité à toute épreuve pour un résultat qui ravira les adeptes de premier degré, le film évacuant de manière très équivoque toute connotation fantastique dans son épilogue pour se recentrer sur la folie des croyances qui gangrène les esprits comme la peste gangrène les corps.

8/10


Pour la petite histoire, j’ai découvert le film en salle dans le cadre du Festival du Film d’Amiens qui a consacré une section baptisée Brit’ Horror au cinéma de genre made in UK. Smith a eu le droit à une rétro complète et était présent pour Black Death. Gageons que son prochain film n’aura pas besoin de ce genre de réhabilitation (tout à fait louable, j’en ai pris plein la tronche) pour être vu par le plus grand nombres sur grand écran.
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