6.5/10
Tutti i Colori Del Buio de Sergio Martino - 1972
C''est pas vraiment un giallo même si c'est dispo dans la feu collection Giallo de Neo Publishign, ici ça lorgne plus vers le thriller psychologique et les films de Polanski mais en plus chiadé ( et bien entendu Rosemary Baby sorti peu de temps avant et donc ça fait aussi pensé au récent
House of The Devil, enfin c'est l'exemple le plus récent que j'ai eu en tête et surtout un des seuls pour un film pas pourri), bon histoire de mériter sa place dans la collection giallo on a quand même un tueur avec une lame qui traîne en la personne de l'inquiétant Ivan Rassimov et ses yeux bleus terrifiants (filmé en gros plan dès que possible), lui avec sa dégaine de croate bouffeur de foetus il fait pas rire.
On suit donc Edwige Fenech qui a subit un double traumatisme ( en plus d'avoir perdu son bébé lors d'un accident de voiture elle a un trauma enfantin cher au Giallo ) du coup elle sombre peu à peu dans la folie et la frontière entre la réalité et le rêve va être très mince tout au long du film surtout quand après une rencontre avec sa voisine Marina Malfatti au décolleté monstrueux, plus décolleté c'est nue quoi, une secte satanique entre en jeu et que les cadavres s'accumulent.
Le film s'ouvre sur un magnifique plan fixe nocturne qui va durer pratiquement 2 minutes, ça annonce la couleur ensuite on enchaîne avec une séquence onirique pop et horrifique tout droit sorti du Venin de la Peur, d'un point de vue technique c'est peut être bien le meilleur Martino avec des séquences sacrément chiadées notamment le plan de Edwige qui s'enfuit dans l'escalier avec la caméra qui fait un 360 en contre plongée qui a grave de la gueule (le genre de plan pour lesquels on regarde ce genre de film) et Martino se fait plaisir avec son ambiance gothique très british ( avec notamment une scène de poursuite dans un bois qui rappelle la Hammer mais en moins chiant ) et il y a encore un merveilleux travail sur les lumières, le film s'éloigne des sentiers battu du giallo ( bon on a bien des scènes de poursuite très réussies notamment celle du métro qui alterne lumière et obscurité ) pour proposer un mix entre slasher, fantastique ( avec mort inexpliquée, sorcier et vision psychédélique ), l'érotisme (Martino se révèle assez doué là dessus sans que ce soit voyeur, ça colle avec l'ambiance, bon des fois c'est un poil gratuit quand même) et l'ésotérisme, malheureusement sur la longueur le récit peine a être captivant, alors oui c'est cool y a des belles scènes, des belles actrices mais ça tourne un peu en rond sur la fin, on regarde ça, un peu hypnotisé par la beauté de l'ensemble mais ça évite pas l'ennui, heureusement la conclusion est plutôt réussie.
Edwige Fenech ( actrice fétiche de Martino et qu'on a pu revoir avec plaisir dans
Hostel 2 ) irradie la film de sa beauté et nous fait oublier quelques seconds rôles très limite ( pas aidé il est vrai par moment par des dialogues complètement gogol, bon heureusement y a que 3 ou 4 répliques vraiment pourri le reste ça va ), George Hilton nous la joue comme d'hab dans son style très beau gosse et sa tronche de parfait coupable (lui dans les westerns c'était toujours un good guy mais alors dans les giallos il a souvent la tête du tueur) et Susan Scott campe la gentille soeur (elle aussi a dut être castée pour son tour de poitrine).
La BO de Bruno Nicolai est presque aussi bonne que les meilleurs compo giallo de Morricone, y a un thème c'est une vraie tuerie.
Un des films les plus notables du touche à tout Martino (western, giallo, polar, film érotique), et en vérifiant sa filmo je viens de voir qu'il était encore vivant, je le pensais mort ^^.