[Mark Chopper] Mes critiques en 2013

[Mark Chopper]

Bon, ça va faire dix ans qu'il fait exprès

[maltese]

Dix ans seulement?

[Mark Chopper]

Après un coup d'oeil à sa filmo, plutôt 15.

[Dunandan]

Mother, de Bong Joon-ho (2009)

L'histoire : Une jeune fille est retrouvée morte et un jeune homme de vingt-huit ans, déficient mental léger, est jugé coupable et l'affaire se retrouve bien vite classée. Persuadée de son innocence, la mère de ce dernier va enquêter...

Voilà un film qui m'avait quelque peu déçu à sa sortie et que je revois à la hausse. Je dois avouer qu'à l'époque les réussites successives de Memories of Murder et The Host avaient placé la barre très haut et je réalise, à présent, que les longs-métrages de Bong Joon-ho s'apprécient davantage à la seconde vision. J'espérais de sa part un polar à l'esprit très proche de son second long-métrage mais, comme son titre l'indique, Mother s'intéresse moins à l'enquête proprement dite qu'à celle qui la mène. En l'occurrence : une veuve âgée qui aime son fils plus que tout et qui, comme bon nombre de parents, l'idéalise au point d'occulter la réalité et les preuves qui s'accumulent contre lui.

Bong Joon-ho continue de brosser un portrait peu flatteur des institutions et des puissants, qu'il s'agisse de la police qui bâcle l'enquête ou de la justice qui, plutôt que d'être débattue entre les murs d'un tribunal, se négocie dans un karaoké en compagnie d'entraîneuses. Son humour si particulier, qui s'immisce dans les moments les plus inattendus, ici la séquence de la reconstitution du meurtre, est lui aussi présent... Mais Mother paraît bien plus sombre que ses prédécesseurs et dissèque avec subtilité la psychologie de son personnage principal au point de déranger : la mère surprotège son enfant, ne vit que pour lui et a mené une existence marquée par le don de soi et la frustration sexuelle. Bien des personnes lui manquent de respect et elle se laisse piétiner : mais si son enfant se trouve en danger, elle se révèle prête à tout.

La mise en scène de Bong Joon-ho a toujours été au service du récit, jamais tape à l'oeil : il parvient ainsi à faire de la petite ville qui sert de cadre à ce drame un personnage à part entière, aussi triste et gris que l'existence de la mère, et conserve l'attention du spectateur malgré un rythme assez lent. Il peut surtout compter sur une interprétation exceptionnelle : Kim Hye-Ja est épatante de naturel et il est difficile de croire que Won Bin, dans le rôle de son fils, a incarné depuis le héros beau gosse de The Man From Nowhere. Sans doute moins accessible que les autres films du cinéaste, Mother n'en demeure pas moins essentiel et s'impose comme une preuve supplémentaire de son immense talent.

Je revois la plupart des longs-métrages de la Nouvelle Vague sud-coréenne à la baisse, mais ceux de Bong Joon-ho incarnent les exceptions qui confirment la règle. Assurément la plus grande révélation de ces dernières années, tous pays confondus.

Note : 9/10

[Jed Trigado]

Je vais me le faire dans la semaine celui-là.

[Alegas]

[Mark Chopper]

Tiens, tu ne l'as jamais critiqué celui-là...

[Alegas]

Ouais c'est le seul film du réal qu'il me reste à faire. Et comme toi je revois chacun de ses films à la hausse à la seconde vision, et vu que celui-là je suis déjà à 8/10 je manquerais pas d'écrire quelques mots.

[Mark Chopper]

BILAN DU MOIS / NOVEMBRE 2013

19 films vus

(13 découvertes + 6 redécouvertes)

Origines : Etats-Unis (8), Corée du Sud (5), Japon (3), Royaume-Uni (2), France (1)

Les redécouvertes salutaires :

Tetsuo, de Shinya Tsukamoto (1989)
Mother, de Bong Joon-ho (2009)

Les bousasses du mois (voire de l'année...) :

Die Hard 5 : Belle journée pour mourir, de John Moore (2013)
Machete Kills, de Robert Rodriguez (2013)

[Mark Chopper]

Collateral :

Vu pour la troisième fois. Même si Heat s'impose comme son incontestable chef-d'oeuvre, Collateral reste le film de Michael Mann que j'apprécie le plus. En dehors d'une facilité scénaristique (l'identité de la dernière cible), je ne vois pas ce qu'on peut lui reprocher. Pas le courage d'en faire une critique : Tom Cruise est parfait en tueur froid/cynique, Jamie Foxx a le mérite d'être sobre (c'est rare) et tout le discours sur l'indifférence comme cancer d'une ville tentaculaire (et sublimé par la mise en scène de Mann) me touche profondément.

[Alegas]

L'identité de la dernière cible je trouve pas ça "facile". C'est pas non plus l'idée du siècle hein, mais la façon dont c'est amené je trouve ça plutôt intelligent mine de rien.

[Mark Chopper]

Le fait que Foxx voit la photo à l'arrière du taxi alors qu'il s'apprêtait à lâcher l'affaire... Je ne sais pas, ça me gêne toujours. J'apprécie toutefois que son personnage se sorte les doigts du cul et prenne enfin son destin en main.

[Mark Chopper]

Elle est trop bien, de Robert Iscove (1999)

L'histoire : Après avoir été quitté par sa petite amie, un lycéen très populaire parie qu'il peut faire de n'importe quelle fille la reine du bal de fin d'année...

Je serai peu sévère avec Elle est trop bien, l'un des teen movies les plus populaires de la fin des années 1990, co-écrit officieusement par un certain... M. Night Shyamalan ( ). Ce film souffre, a posteriori, d'un grand défaut : l'existence de la parodie Sex Academy, qui en reprend la structure et les mécanismes pour les déconstruire et les ridiculiser jusqu'à l'absurde. L'aspect teen movie se révèle au final moins réussi que son côté comédie romantique : les personnages caricaturaux sont ainsi loin de bénéficier de la finesse d'écriture des American Pie (si, si...), notamment lorsqu'il s'agit d'évoquer cet âge où l'on sait que tout va basculer et que rien, du fait de l'arrivée des responsabilités, ne sera pareil par la suite. Desservi par des dialogues parfois ampoulés et des interprètes très limités (Freddie Prinze Jr. est une endive, Rachael Leigh Cook est mignonne et rien d'autre, Matthew Lillard cabotine comme à son habitude... et par respect pour Paul Walker, je ne m'attarderai pas non plus sur son jeu), Elle est trop bien n'est pourtant pas déplaisant. La nostalgie qui m'anime pour cette époque joue beaucoup, mais il faut également avouer que cette bluette se révèle parfois touchante et que le rythme ne faiblit jamais...

Note : 4/10

[Creeps]

On dirait un mélange entre Tori Black et Natalie Portman

[Mark Chopper]

Et je ne changerai pas d'époque pour mon autre participation au challenge critiques :