The Game |
Réalisé par David Fincher Avec Michael Douglas, Sean Penn, Deborah Unger Thriller - USA - 2h08 1997 |
6.5/10 |
SynopsisNicholas Van Orton, homme d'affaires avisé, reçoit le jour de son anniversaire un étrange cadeau que lui offre son frère Conrad. Il s'agit d'un jeu. Nicholas découvre peu à peu que les enjeux en sont très élevés, bien qu'il ne soit certain ni des règles, ni même de l'objectif réel. Il prend peu à peu conscience qu'il est manipulé jusque dans sa propre maison par des conspirateurs inconnus qui semblent vouloir faire voler sa vie en eclats.
CritiqueThriller réalisé par David Fincher. Un mini générique qui rappelle un peu celui de Millenium.
La force du film réside dans la manipulation du spectateur à travers celle du personnage principal Nicholas Van Orton interprété par Michael Douglas. On développe assez longuement la présentation de ce protagoniste qui a un rôle majeur dans l'intrigue et qui incarne un vrai Gordon Gekko, homme d'affaire froid puissant qui se croit supérieur aux autres, mais qui au fond de lui s’embête dans sa vie si parfaite. M. Douglas est tout à fait crédible en requin de la finance dans sa cage dorée et d'ailleurs il a rarement incarné d'autres types de personnages - Wall street, Solitary Man, Meurtre Parfait, Harcèlement...On devine un homme très terre à terre, méfiant manipulateur lui-même qui aime contrôler les situations, n'aimant pas les choses imprévisibles, une vie millimétrée.
Sean Penn (Conrad) intervient dans l'intrigue comme élément perturbateur de la vie de Nicholas si bien huilée, et le cinéaste choisit de ne pas dévoiler la psychologie de celui-ci et garder une forte part de mystère. L'interprétation est bonne mais c'est un rôle très mineur.
Niveau réalisation, c'est loin d’être du grand Fincher, traité de façon classique, sans aucun plan audacieux...on a droit à quelques plans classiques comme le gros plan sur la goutte de sang, les travellings à travers les murs des pièces. La lumière et l'esthétique de l'image n'a rien d'extraordinaire avec une ambiance plutôt noire, mais peu travaillée. Flash backs assez lourds. Les séquences agréables visuellement : ambiance lumière noire, et cimetière mexicain.
On a bien du mal à avoir de l'empathie pour Nicholas qui est un personnage abject, même s'il s'humanise au fil de l'intrigue. Fincher arrive à installer une ambiance paranoïaque où le héros et spectateur scrute attentivement les images pour déceler les indices du "jeu" et trouver les pièces du puzzle. On ressent une certaine tension, car on attend qu'un gros évènement arrive...Hélas, il faut attendre la moitié du film, d'ici là on a largement eu le temps de s'ennuyer.
On assiste donc à une course poursuite plutôt banale et sans fin où on ignore l'identité des poursuivants et où tout le monde est un suspect en puissance. ce qui est dommage c'est que "the game" n'a aucun fil conducteur et on a beau chercher, l'histoire reste assez confuse et le spectateur restera sur sa faim concernant les explications, ce qui est dommage car celà pourrait expliquer le grand nombre d'incohérences qui parsèment le film. Seule la fin est réussie, avec de l'ampleur et une réelle tension dramatique.
Dommage que Fincher ne donne aucun os à ronger au spectateur qui permettent de décrypter le vrai du faux contrairement au film "le 6ème sens".
L'ensemble est assez poussif, et le cruel manque d'explications et de scènes spectaculaires ajouté au manque d'empathie pour tous les personnages donne un long métrage peu captivant. Trop de mystère tue le mystère. En plus, on a du mal à mettre un visage sur les méchants virtuels, et on a l'impression que Douglas brasse du vent, d'autant qu'il n'y a pas d’interaction entre Nicholas et la société manipulatrice d'où un jeu du chat et de la souris avorté.
Dommage que l'esthétisme soit assez approximatif et un sacré manque de spectaculaire malgré un bon script de base.