Cars 2
Réalisé par John Lasseter et Brad Lewis
(2011)
7,5/10
Je ne suis pas une adepte des films de courses ou de belles carrosseries, de ce fait, le premier
Cars reste, de mon point de vue, le plus faible des films du studio
Pixar, celui qui m’a le moins intéressé.
C’est donc sans conviction et surtout pour faire plaisir à mon neveu que je suis allée voir ce deuxième opus. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une palpitante et amusante parodie de film d’espionnage. Une aventure autour du monde qui nous entraîne à un rythme effréné de Tokyo à Paris, d’un « Monaco » italien à Londres, avec un petit zest d’humour sur les clichés propres à chaque pays. L’hilarante scène des toilettes japonaises sent le vécu, de la part de John Lasseter et consort. On regrettera juste, qu’une nouvelle fois, la France soit associée à la baguette, la DS, la 2CV ou le béret : des images d’Epinal qui perdurent dans l’imaginaire américain.
Flash McQueen n’est pas le héros de cette histoire. Il n’est que l’un des personnages principaux et ses courses automobiles autour du monde (cependant très bien mises en scène), ne sont que le fil rouge d’un scénario axé sur la traque d’une organisation de saboteurs digne héritière du SPECTRE inventé par Ian Fleming et dont le second machiavélique porte un monocle qui lui octroie un look très Blofeld. Les héros de cette aventure sont Martin, la dépanneuse rouillée gaffeuse, pris par erreur pour un espion américain, Finn McMissile, l’Aston Martin et son assistante Holley Shiftwell, tout deux au service secret de sa majesté. La filiation avec James Bond est totalement assumée, jusque dans cette fabuleuse scène d’introduction sur une plateforme pétrolière, ou cette géniale poursuite finale de Big Ben aux rues de Londres, véritables hommages aux meilleurs épisodes de la franchise.
Cars 2 est un film d’action et d’espionnage, bourré de gadgets improbables, de suspense (même si on devine trop rapidement l’identité du mystérieux chef des méchants), de rythme, d’humour et de gags pas toujours légers (Martin oblige) qui ravira les plus jeunes, mais pas forcément les adultes habitués aux sous-textes, à la poésie, à l’émotion, voire à la mélancolie de certains
Pixar.
Car ce film est avant tout un divertissement pour les enfants, aux sublimes images, à la technique, aux bruitages et au montage impressionnants, avec juste une légère critique sur la toute puissance du lobby pétrolier. Pour ma part, j’ai apprécié ce scénario très
James Bondien, jusque dans ses retournements de situations abracadabrants. Le seul bémol vient de Martin, dont les idioties deviennent rapidement agaçantes, la mise en avant de ce personnage secondaire du premier
Cars, est la plus mauvaise idée du film. Heureusement, d’autres personnages sont vraiment attachants et réussis, notamment Francesco, la Formule 1 italienne et surtout Finn McMissile, la vraie idée de génie de ce film.
Avec Cars 2, j’ai presque eu l’impression d’assister à une séance d’un nouveau James Bond fun et décomplexé, dans lequel les objets, les gadgets et les voitures auraient pris la place des personnages en chair et en os. OO7 remplacé par son Aston Martin, un programme qui se révèle fort alléchant. Un film, bien meilleur que le premier opus.