Colt 45 de Fabrice du Weltz - 2014
Ils ne sont pas nombreux les polars français récents et un peu prenant. Et même les polars français récents tout court.
Ici le casting n'est franchement pas bandant. Entre un jeunot inconnu, Lanvin et Joey Starr, ça sentait pas le césar. Avec en plus Taglioni en action woman, qui avait déjà démontré ses limites dans
La Proie, ça faisait un peu beaucoup pour un si petit film. Pourtant la magie opère. Parce que le jeunot, il est justement très bien pour son rôle, avec sa carrure de cowboy à l'ancienne, il est crédible en flic posé qui pètera les plombs. Parce qu'il n'y a que Joey Starr pour pouvoir dire avec aplomb "
Tu les sens mes couilles?" sans que ça fasse too much. Parce qu'en face de Lanvin, il y a Simon Abkarian et que lui je l'aime bien.
Même si la scène de l'enterrement ne ressemble à rien. Enfin, Taglioni, on ne la voit pas tant que ça.
Pour ne rien gâcher, c'est drôlement bien shooté. Avec des scènes lisibles (sauf celle de l'assaut chez les frangins tarés, mais c'est compréhensible), une photo d'enfer et des lieux qui sonnent vrais. En revanche ça pêche davantage sur l'écriture. Pas sur la trame générale, qui m'a bien plu, mais sur un petit paquet de détails, comme la scène explicative de fin, trop convenue et qui tombe à plat, parce qu'on a bien compris de quoi il retournait. Ou sur la timeline pas très bien gérée. Par exemple, on a l'impression que le carton dans les embouteillages a lieu juste après l'enterrement, alors qu'il a dû se passer au moins un jour entre les deux. Avec une production moins bordélique ça aurait pu être corrigé, mais ce n'est pas si grave.
Le fait est qu'on est en face d'un film captivant, du fait de sa durée réduite, mais aussi parce qu'on sait très vite que personne ne sera épargné. Enfin, et c'est sans doute le point le plus important, le jeunot donne vraiment l'impression d'être un tireur d'élite.
7,5/10